Capital-risque : deux fois plus de startups milliardaires en un an

Le petit club des entreprises financées par capital-risque et valorisées à plus de 1 milliard de dollars se "démocratise". La preuve avec le Billion Dollar Startup Club et ses 73 pépites du monde entier.
Au total, ce sont 23 entreprises qui ont augmenté leur capitalisation en levant de nouveaux fonds en 2014, note le Wall Street Journal.
Au total, ce sont 23 entreprises qui ont augmenté leur capitalisation en levant de nouveaux fonds en 2014, note le Wall Street Journal. (Crédits : BANKG REUTERS/Tim Wimborne TBW/BM)

L'an passé, presque chaque semaine une startup a été valorisée à plus d'un milliard de dollars. C'est le rythme incroyable auquel les investisseurs en capital-risque ont financé des entreprises du monde entier entre janvier 2014 et février 2015. Elles sont ainsi 48 a avoir rejoint le club plus si fermé des Billion Dollar Startup.

Créé par le Wall Street Journal et Dow Jones VentureSource, ce club compte aujourd'hui 73 entreprises détenues par des investisseurs privés dont au minimum un capital-risqueur, ayant effectué au moins une levée des fonds depuis 2011 et valorisées à un milliard de dollars ou plus. Tour d'horizon.

5 startup passent la barre des 10 milliards de dollars

Avec 11,7 millions de dollars,  le géant chinois du e-commerce (derrière Alibaba) JD.com était la seule entreprise à être valorisée à plus de 10 milliards en janvier 2014. Un an plus tard, elles sont cinq -Xiaomi, Uber, Palantir, SpaceX, Flipkart- à franchir ce cap grâce à de nouvelles levées de fonds.

Au total, ce sont 23 entreprises qui ont augmenté leur capitalisation en levant de nouveaux fonds en 2014, note le Wall Street Journal. S'il y a "une myriade d'explications" à cela, le quotidien observe que l'âge moyen de ces entreprises avant d'entrer en Bourse s'allonge -il est de huit ans en février 2015- parce qu'il devient "relativement facile de lever des fonds via le private equity aujourd'hui".

Surtout, les autres types d'investisseurs tels que les banques ou les hedge funds et les fonds communs de placement n'attendent plus l'entrée en Bourse de ces entreprises pour participer à leur financement. C'est le cas notamment du service de transport avec chauffeur Uber, soutenu par Goldman Sachs lors de son tour de table à 1,6 milliards de dollars en janvier 2015.

  • Xiaomi, la valorisation qui crève le plafond

C'est du jamais vu depuis la levée de fonds qui a valorisé Facebook à 50 milliards de dollars en 2011. En récoltant 1,1 milliard de dollars en décembre 2014, le fabricant chinois de smartphones, désormais troisième mondial, a vu sa valeur multipliée par quatre, atteignant 46 milliards de dollars et passant de la deuxième à la première place du classement en un an.

Surnommé "Little rice" en Chine, Xiaomi est l'une des rares entreprises pouvant se targuer d'avoir des fans aussi fervents que ceux d'Apple ou de Google, explique le Wall Street Journal. Son secret : l'importance accordée au réseau sociaux et un leader charismatique, Lei Jun, surnommé le Steve Jobs chinois.

  • Uber, combien de levées de fonds sans modifier sa capitalisation ?

Si Uber vient d'annoncer, le 19 février, un énième tour de table de 2,8 milliards de dollars, sa valorisation devrait rester stable, à 41,2 milliards de dollars. L'entreprise conserverait donc, pour l'instant, son deuxième rang derrière Xiaomi au Billion Dollar Startup Club.

  •  Flipkart, la startup indienne qui brûle les étapes et brigue la 5e place

Avec un tour de table à 700 millions de dollars, le premier acteur du e-commerce en Inde double quinze entreprises pour se hisser dans le top 10. Flipkart réalise ainsi la plus forte progression, devant l'application de messagerie Snapchat qui se place en 8e position en levant 485 millions de dollars.

Une belle arrivée, une possible remontée et seize sorties

  • Theranos atteint le top 10 en un seul tour de table

Absente du Billion Dollar Club en janvier 2014, cette startup qui veut métamorphoser le mode de prise de sang a été valorisée à 9 milliards de dollars en juin 2014. Theranos est l'une des rares entreprises aussi bien capitalisée dans la santé, le secteur n'étant représenté que par trois startup dans le classement de février 2015.

  • Pinterest, la start-up qui pourrait monter

Descendu du 8e au 12e rang du classement pour ne pas avoir levé de nouveaux fonds en 2014, le réseau social américain pourrait bien remonter en 2015. Il franchirait même la barre des 11 millions de dollars de capitalisation avec un tour de table à 500 millions de dollars dont la rumeur sur Internet.

  • JD.com, une sortie de classement par le haut

Si l'entreprise la mieux valorisée en janvier 2014 est introuvable au classement de février 2015, c'est parce qu'elle est entrée en Bourse. Le deuxième acteur chinois du e-commerce derrière Alibaba a même levé 1,8 milliards de dollars lors de cette introduction de mai 2014 qui l'a valorisé à 25 milliards de dollars.

Parmi les 16 entreprises sorties du Billion Dollar Startup Club en février 2015, 12 ont réalisé une introduction en Bourse, dont le spécialiste des caméras GoPro.

  •  Hortonworksa, la plus forte baisse dévalorisation

Dommage. Depuis qu'elle est cotée en Bourse, cette entreprise du big data californienne a perdu de sa valeur, passant sous la barre du milliard de dollars. Cinq des douze entreprises introduites en Bourse en 2014 ont connu une dévalorisation semblable.

  • Nest Labs, la perle du capital risque rachetée en 2014

Valorisée à 2 milliards de dollars en décembre 2013, ce spécialiste de la domotique est sorti du classement 2014 en étant racheté pour 3,2 milliards de dollars par Google. Parmi les quatre entreprises du Billion Dollar Club de 2013 acquises l'année suivante, c'est Nest Labs qui affichait la plus forte capitalisation.

À noter que Beats Electronics, mois bien valorisé que Nest Labs, a également quitté le classement, racheté par Apple pour le même montant.

Lancée en Californie et résolument tournée vers le software, le stéréotype de la startup milliardaire ?

  • San Francisco, première ville du capital-risque

Vingt startups parmi les 73 recensées dans le Billion Dollar Startup Club y ont été lancées, contre cinq à New York et quatre à Palo Alto et Pékin. La ville californienne confirme bien sa réputation de première ville du capital risque.

Les États-Unis sont ainsi largement représentés par 50 entreprises. Suit l'Asie avec 15 entreprises et l'Europe, lieu d'implantation de six startup seulement, dont deux à Londres.

  • Le software, secteur favori du venture capital

Parmi les 73 entreprises recensées en février 2015, les startup du software sont de plus en plus nombreuses. Elles sont 23 aujourd'hui, contre 11 un an plus tôt.

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Commentaires 6
à écrit le 23/02/2015 à 12:59
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Le business model des fonds d’investissement de la new tech n’est pas de rentabiliser les applications dans lesquels ils investissent mais de blanchir de l’argent sale en bandes organisées, c’est ca leur business model. La bulle n'est pas un problème...

à écrit le 21/02/2015 à 12:00
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grâce a la planche a billets . car ou va partir tout l argent que l europe va mettre sur les marchés si ce n est qu a la bourse. un entrepreneur disait ils font marcher la planche a billets mais nous en voyons pas la couleur , les banques ne redonne...

à écrit le 21/02/2015 à 10:54
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Et en France chez les socialistes qui ne connaissent pas le risque et qui haïssent le méchant capital? Combien de Français excellent aux USA dans ces domaines? La Force des USA c'est aussi l'idiotie du socialisme chez leurs concurrents.,, il faut le ...

le 21/02/2015 à 12:43
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les usa sont mortes , y a 50 personnes qui détiennent la moitié des richesses mondiales, le dollar ne vaut plus rien , les américains sont sur le point de tout faire péter chez eux...

à écrit le 20/02/2015 à 16:28
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Dans capital risque il y a deux mots. Le deuxième est un peu oublié comme dans les années 2000 avec la bulle internet. Dommage, mais il va y avoir de la grosse casse. Le ROI risque d'être faible.

le 20/02/2015 à 17:14
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Tout à fait ce que j'allais écrire. Mais il parait que les bulles sont nécessaires... A quoi, on se le demande...

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