Credit Suisse dégringole en Bourse (-7%) sur fond de rumeurs de réorganisation

Réorganisation, augmentation de capital ? Recentrage des activités ? Toutes les options semblent être sur la table pour la banque d'investissement qui ne parvient pas à faire oublier ses déboires sur la place de marché zurichoise. Le groupe a entamé ces dernières semaines des discussions avec certains de ses actionnaires au sujet d'un éventuel appel au marché, selon l'agence Reuters. Plusieurs scénarios sont à l'étude, parmi lesquels celui, radical, d'une forte réduction de sa présence aux Etats-Unis.
Le titre Credit Suisse a perdu plus de 65% de sa valeur depuis mars 2021.
Le titre Credit Suisse a perdu plus de 65% de sa valeur depuis mars 2021. (Crédits : DENIS BALIBOUSE)

Credit Suisse ne parvient toujours pas à redresser la barre et à redorer son blason. Après une année 2021 et un début 2022 catastrophiques en raison de ses mauvais résultats et d'une crise profonde de gouvernance, la banque helvétique dégringole ce vendredi à la Bourse suisse, perdant en milieu d'après-midi jusqu'à plus de 10%, à 4,17 francs suisses, tirant vers le bas le SMI, l'indice de référence à Zürich.

En cause, la prestigieuse banque, très agressive sur les activités de marchés et de banque d'investissement, mais secouée par des scandales à répétition, paye au prix fort les rumeurs qui fusent autour des projets de son nouveau directeur général pour redresser l'établissement.

La banque a perdu 65% de sa valeur en Bourse

Depuis la faillite de la société financière britannique Greensill en mars 2021, un nouvel acteur dans l'affacturage inversé à la croissance débridée, et pour laquelle Crédit Suisse doit rembourser des milliards de francs suisses à des clients lésés, la banque enchaîne les déboires. Son titre a depuis perdu plus de 65% de sa valeur.

Au premier trimestre de l'année, elle a affiché une perte nette de 273 millions de francs suisses après plus de 2 milliards au trimestre précédent. Après les affaires Archegos et Greensill, la banque s'est engagée dans une politique de réduction de son profil de risque, qui se traduit par des pertes de revenus.

De fait, elle avait du encaisser ses pertes face à la déconfiture du fonds Archegos, dont l'effet de levier était particulièrement élevé (une pratique pourtant taboue depuis la crise financière de 2008). La chute du fonds américain a déjà coûté à la banque suisse près de 5 milliards de francs suisses au premier semestre.

Il y a deux ans, elle avait aussi du essuyer une rocambolesque affaire d'espionnage qui a finalement provoqué la démission, en février 2020, de son brillant directeur général, Tidjane Thiam.

Lire aussiBlanchiment : Crédit Suisse accusé d'avoir hébergé des fonds d'origine criminelle

Réorganisation des activités ou recapitalisation ?

Jeudi, le Financial Times avait affirmé que la banque envisageait de scinder sa banque d'investissement en trois, notamment pour mettre sur pied une unité de défaisance regroupant des activités qui pourraient être vendues.

La banque s'épargnerait ainsi une « dommageable » augmentation de capital compte tenu de la forte baisse de son action, avait rapporté le quotidien financier britannique, citant des sources proches du dossier sans les nommer.

D'autres rumeurs de presse évoquent au contraire une potentielle augmentation de capital. Selon l'agence Reuters, la banque helvétique a entamé ces dernières semaines des discussions avec certains de ses actionnaires au sujet d'un éventuel appel au marché mais aussi une éventuelle option plus drastique consistant à largement se retirer du marché américain, ce que la banque a fermement réfuté.

« Credit Suisse n'est pas en train de quitter le marché américain », a indiqué une porte-parole du groupe dans un courriel à l'AFP, affirmant que toute information suggérant le contraire est "catégoriquement fausse et complétement infondée".

Le numéro deux du secteur bancaire helvétique n'a en revanche pas apporté de commentaires quant à une éventuelle augmentation de capital.

La banque « fera un point sur les progrès de la revue complète de sa stratégie » lors de ses résultats trimestriels, répète-t-elle à chaque nouvelle rumeur.

Son nouveau directeur général, Ulrich Körner, remplaçant Thommas Gottstein qui avait promis de faire de 2022 « une année de transition », s'est vu confier la lourde tâche de redresser la banque.

(Avec AFP)

Lire aussiCrédit Suisse face à de nouvelles pertes et de nouveaux départs de dirigeants

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 25/09/2022 à 10:14
Signaler
J'entends le canon: surveillez le cours de Bourse!

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.