Jerome Kohlberg, le "père spirituel" du LBO est décédé

Jerome Kohlberg, 90 ans, l'un des financiers les plus influents des Etats-Unis et fondateur du puissant fonds KKR, est décédé. il avait été qualifié par le magazine américain Fortune "père spirituel" de l'industrie du LBO (rachat par endettement des entreprises).

Jerome Kohlberg, dont le nom est représenté par l'une des initiales "K" du puissant fonds KKR (Kohlberg, Kravis et Roberts) est mort des suites d'un cancer jeudi à l'âge de 90 ans dans sa maison de Martha Vineyard (Massachusetts, nord-est), a annoncé son fils samedi au New York Times.

Rebaptisé par le magazine américain Fortune "père spirituel" de l'industrie du LBO (Leverage Buy-Out, ou rachat par endettement des entreprises), Jerome Kohlberg, était l'un des financiers les plus influents des Etats-Unis et fondateur de KKR.

Il était entré chez la défunte banque Bearn Stearns en 1955 et en était parti en 1976 pour former avec deux de ses jeunes protégés, Henry Kravis et Goerge Roberts, ce qui deviendrait KKR, l'une des plus puissantes sociétés de capital-investissement au monde.

Premier coup d'éclat en 1979

Les trois hommes vont mettre en place une pratique déjà utilisée chez Bearn Stearns: emprunter de grosses sommes d'argent des fonds de pension et autres assureurs pour racheter des entreprises en difficulté. Une fois aux commandes, ils taillent dans les coûts, suppriment les emplois, cèdent les actifs sous-performants et revendent l'entreprise totalement ou à la découpe quelques années après l'avoir redressée.

Le premier coup d'éclat de KKR, qui a aujourd'hui une puissance financière de 2.600 milliards de dollars actuellement, a été la prise de contrôle en 1979 de Houdaille industries, un constructeur automobile par ailleurs équipementier aéronautique pour 370 millions de dollars. Suivront d'autres prises comme le câblo-opérateur Wometco Enterprises pour 1 milliard de dollars ou encore le groupe alimentaire Beatrice Cos pour 6 milliards de dollars en 1986.

Ces opérations vont faire la fortune des trois fondateurs et les propulser dans ls rangs des Américains les plus riches.

Divergences stratégiques

Mais des divergences stratégiques vont vite voir le jour après que Jerome Kohlberg eut été obligé de prendre du recul pour des questions de santé.

MM. Kravis et Roberts sont plus enclins à lancer des raids amicaux ou hostiles sur de grosses proies, alors que M. Kohlberg privilégie des entreprises de petite et de moyenne tailles. Il sera baptisé "Dr No" au sein de la firme par ses jeunes associés.

Leurs différences seront étalées au grand jour lors du raid réussi sur le géant du tabac et de l'alimentation RJR Nabisco pour 30 milliards de dollars.

Prenant acte, Jerome Kohlberg quittera KKR pour fonder avec son fils James sa propre société de capital-investissement Kohlberg & Company mais son nom restera accolé à la firme. Il prendra sa retraite en 1994 pour se focaliser sur des oeuvres caritatives. Il promeut notamment l'éducation des vétérans des guerres d'Irak et d'Afghnistan.

"Nous devons suivre des comportements éthiques ou alors nous tuerons la poule aux oeufs d'or", dira ce New-Yorkais, adepte du yoga, lors de sa dernière conférence chez KKR, selon le New York Times.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 01/08/2015 à 20:35
Signaler
belle entreprise, aujourd'hui Solocal, qui aurait pu connaitre de gros succès sans l'endettement excessif, toujours pas résorbé 9 ans après la LBO, et le siphonnage de la trésorerie par des dividendes stratosphériques. Avec un tel manque de moyens,...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.