Le dieu de l'obligataire Bill Gross poursuit son ancien employeur Pimco

Il se plaint d'avoir été licencié abusivement en 2014 et demande au moins 200 millions de dollars de dommages et intérêts.
Pimco, qui au moment du départ de Bill Gross avait invoqué des "divergences fondamentales", a indiqué dans un communiqué qu'il estimait que la plainte était sans fondement.

Il était parti d'une manière précipitée et quelque peu mystérieuse en 2014 de Pimco, l'un des plus gros fonds d'investissements en obligations du monde, pour rejoindre Janus Capital Group, un concurrent bien plus modeste.

Aujourd'hui  Bill Gross, connu sur les marchés financiers sous le surnom de "dieu de l'obligataire", poursuit en justice son ancien employeur pour licenciement abusif, en estimant avoir été victime d'une "cabale", selon le texte d'une plainte déposée jeudi 8 octobre.

Une cabale "motivée par la concupiscence"

"Motivée par un appétit pour le pouvoir, la concupiscence, le désir d'améliorer leur propre position financière et leur réputation, aux dépens des investisseurs et de la décence, une cabale des directeurs de Pimco a conduit à l'éviction de Bill Gross", affirme notamment la plainte, qui vise aussi la maison-mère de Pimco, l'allemand Allianz. Elle souligne également que le licenciement a fait perdre à Bill Gross des "centaines de millions de dollars en compensations dues". Il demande ainsi au moins 200 millions de dollars (177 millions d'euros) de dommages et intérêts, rapporte la presse américaine.

Selon la plainte, un des points de désaccord concernait le souhait de Mohamed El-Erian, un autre responsable de Pimco, d'orienter les placements du fonds vers d'autres marchés que l'obligataire, comme les actions, les matières premières, l'immobilier et les fonds spéculatifs. Bill Gross, lui, favorisait des placements plus sûrs et traditionnels. Ces divergences auraient conduit au départ de El-Erian, qui a le fonds neuf mois plus tôt de Bill Gross.

La plainte reproche à un autre dirigeant de Pimco, Andrew Balls, d'avoir alors tenté de faire porter la responsabilité de ce départ à Bill Gross. Mais le PDG de Pimco, Douglas Hodge, aurait alors refusé de renvoyer Andrew Balls, laissant se développer au sein de l'institution une offensive pour débarquer Bill Gross, affirme également le texte de la plainte.

1.520 milliards de dollars d'actifs gérés par Pimco

Pimco, qui au moment du départ de Bill Gross avait invoqué des "divergences fondamentales", a indiqué dans un communiqué qu'il estimait que la plainte était sans fondement.

En 2013, une mauvaise performance avait par ailleurs amené des retraits massifs du fonds de la part d'investisseurs déçus.

Pimco gère aujourd'hui quelques 1.520 milliards de dollars (1345 milliards d'euros) d'actifs.

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2015 à 11:34
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Votre article omet de préciser un léger détail qui permet de comprendre le fond de cette affaire: Bill Gross n'était pas un salarié comme les autres. Il était co-fondateur de PIMCO. Sans savoir cela, impossible de comprendre la notion de cabale pour...

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