Scandale FTX : « Je n'ai pas cherché à commettre de fraude », affirme l'ancien patron de la plateforme de cryptomonnaies

Alors qu'il risque des poursuites pénales, le fondateur de FTX, Sam Bankman-Fried, a posé les premiers arguments de sa défense dans l'affaire qui a ébranlé le secteur des crypto-actifs depuis un mois. Selon plusieurs médias américains, plus d'un milliard de dollars de fonds, placés sur la plateforme d'achat vente de cryptomonnaies, serait aujourd'hui introuvable.
Sam Bankman-Fried, l'ex PDG de la plateforme FTX.
Sam Bankman-Fried, l'ex PDG de la plateforme FTX. (Crédits : Reuters)

Après les aveux, Sam Bankman-Fried, l'ex star des cryptomonnaies fondateur de la plateforme FTX, vient aux excuses. Alors que l'étau de l'enquête se resserre pour comprendre comment FTX a pu accumuler une dette de 3,1 milliards d'euros, entrainant sa chute et celle de ses clients, l'ancien patron déchu s'est dit mercredi « profondément désolé » après la faillite de la société. Toutefois, il s'est défendu d'avoir commis une escroquerie.

« Je suis profondément désolé de ce qui s'est passé », a déclaré Sam Bankman-Fried lors de sa première interview en public depuis la défaillance de FTX. Des excuses qui rappellent celles faites par le tout premier magnat des cryptos, le Français Mark Karpelès, qui avait mené la plateforme MtGox à la bancroute en 2014, avant de s'excuser quatre ans plus tard seulement.

Mais pour cette nouvelle affaire qui entraine potentiellement d'autres cryptomonnaies, la pression est plus importante. « J'étais directeur général de FTX, ce qui signifie que quoi qu'il se passe, j'avais obligation de préserver les intérêts des actionnaires et des clients », a reconnu l'ex-dirigeant, interrogé dans le cadre d'une conférence du New York Times.

10 milliards de dollars

Pris dans un vent de panique qui avait poussé les utilisateurs à tenter de retirer massivement leurs fonds de la plateforme, FTX a d'abord suspendu les retraits, avant d'être contraint au dépôt de bilan le 11 novembre.

« J'ai clairement fait beaucoup d'erreurs, des choses que je donnerais tout pour pouvoir corriger aujourd'hui », a poursuivi le trentenaire.

Sam Bankman-Fried est soupçonné d'avoir utilisé, avec des collaborateurs, des fonds déposés sur la plateforme par des clients de FTX pour réaliser des opérations financières spéculatives avec son autre société, Alameda Research.

S'ils étaient avérés, ces faits pourraient lui valoir des poursuites pénales.

Selon le Wall Street Journal, au moment du dépôt de bilan, les sommes ponctionnées, sans autorisation expresse, par Alameda et provenant de comptes de clients FTX atteignaient environ 10 milliards de dollars.

Plusieurs médias américains ont rapporté que plus d'un milliard de dollars de ce total serait aujourd'hui introuvable.

« Je ne dirigeais pas Alameda »

« Je n'ai pas cherché à commettre de fraude vis-à-vis de qui que ce soit », a assuré l'entrepreneur.

« Je n'ai pas essayé de mélanger les fonds » et d'utiliser de l'argent appartenant à des clients pour réaliser, à leur insu, des placements à risque, a martelé Sam Bankman-Fried, en duplex vidéo depuis les Bahamas, où se trouve le siège de FTX et où il réside toujours.

Durant l'interview, Sam Bankman-Fried est apparu dépassé par les événements et a semblé n'avoir qu'une vision très parcellaire des dessous de la défaillance de FTX.

« Je ne dirigeais pas Alameda », a-t-il dit, même s'il en était l'actionnaire principal. « Je ne connaissais pas la taille de leur position », c'est-à-dire la somme empruntée à FTX, a assuré ce diplômé en physique du prestigieux Massachusetts Institue of Technology (MIT).

Le successeur de Sam Bankman-Fried, John Ray III, a fustigé, mi-novembre, la gestion de FTX et décrit une société au contrôle centralisé « entre les mains d'un très petit groupe d'individus inexpérimentés, peu avertis et potentiellement corrompus ».

Interrogé au sujet d'un éventuel passage devant la justice, Sam Bankman-Fried a expliqué qu'il ne se « (concentrait) pas là-dessus », ajoutant que ses avocats lui avaient déconseillé de prendre la parole publiquement.

Un temps crédité d'une fortune estimée à 26 milliards de dollars, entièrement basée sur la valorisation de FTX et Alameda, le jeune homme a tout perdu avec la faillite de sa plateforme.

« Beaucoup de ce que nous faisions était une distraction », qui nous a éloignés d'un « sujet incroyablement important, sur lequel nous avons totalement failli: les risques », a admis Sam Bankman-Fried.

« La gestion du risque, les risques liés aux placements des clients ou aux conflits d'intérêt », a détaillé "SBF".

(Avec AFP)

Lire aussiAffaire FTX : qu'est-ce que l'altruisme efficace, le mouvement philanthropique éclaboussé par la chute de Sam Bankman-Fried ?

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Commentaire 1
à écrit le 01/12/2022 à 20:24
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Il semble que l'étau médiatique se resserre de plus en plus autour du cartel démocrate mené par le clan Biden après les affaires Burisma (cf. Hunter Biden), CEFC China Energy (cf. Hunder Biden & the big guy), nVidia (cf. Paul Pelosi), FTX (cf. Fri...

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