Younited Credit, l'ex Prêt d'Union, se lance à la conquête de l'international

La plateforme française de crowdfunding, spécialiste du crédit à la consommation entre particuliers, vient d’ouvrir son premier bureau à l’étranger, en Italie. Et se dote à cette occasion d’un nouveau nom, plus facilement « exportable. »
Christine Lejoux
Un total de 327 millions d'euros a été prêté au travers de Younited Credit depuis son lancement commercial, en décembre 2011.

Exit « Prêt d'Union », place à « Younited Credit. » La plateforme de crowdfunding, pionnière en France du prêt à la consommation entre particuliers, officialise ce mardi 17 mai son changement de nom, internationalisation de son activité oblige. Le 24 mars, la fintech, qui emploie une centaine de collaborateurs en France, a ouvert son premier bureau à l'étranger, en Italie, et plus précisément à Rome.

Au cours du seul mois d'avril, 500.000 euros ont été prêtés par les investisseurs - particuliers et institutionnels - membres de la plateforme à des ménages italiens désireux de financer des travaux de rénovation de leur habitat, l'achat d'une voiture ou les études du petit dernier. Un montant « supérieur à notre anticipation », se réjouit Charles Egly, qui avait co-fondé Younited Credit, alors dénommée Prêt d'Union, avec Geoffroy Guigou, en 2009.

327 millions d'euros prêtés depuis 2011

Avec une équipe de 15 personnes à Rome, emmenée par Tommaso Gamaleri, Younited Credit entend produire 20 millions d'euros de prêts en Italie cette année. Un montant qui s'ajoutera aux 240 à 250 millions d'euros de crédits qui devraient transiter par la plateforme en France, en 2016, après les 130 millions collectés l'an dernier (+70% par rapport à 2014).

« Nous pèserons ainsi 0,6% de l'ensemble de la production annuelle de crédit à la consommation en France, après 0,3% l'an dernier, ce qui n'est pas rien », se félicite Charles Egly. Pour l'heure, un total de 327 millions d'euros a été prêté au travers de Younited Credit depuis son lancement commercial, en décembre 2011. Conséquence, « notre chiffre d'affaires est désormais supérieur à nos coûts d'acquisition, notamment marketing », souligne le jeune dirigeant.

Une introduction en Bourse d'ici trois à cinq ans ?

Autre satisfaction pour le président du directoire de Younited Credit, le taux de défaut des emprunteurs français tourne autour de 1,5%, conformément aux prévisions de son plan de marche : « Il devrait être à peine supérieur en Italie, un marché très semblable à la France. ». D'abord par sa taille, la production annuelle de crédits à la consommation de l'autre côté des Alpes flirtant avec les 40 milliards d'euros du marché français. Ensuite, par « le rapport latin des consommateurs au crédit, les Français et les Italiens étant en moyenne trois fois moins endettés que les Britanniques », explique Charles Egly. S'il est un autre pays qui présente ces caractéristiques, c'est bien l'Espagne.

Aussi les dirigeants de Younited Credit ouvriront-ils leur deuxième bureau international à Madrid ou à Barcelone à la fin de l'année, ou début 2017. Avec, là aussi, un effectif d'une quinzaine de collaborateurs. La suite de cette expansion internationale ? Ce ne sera certainement pas en 2017, histoire de se donner le temps de mettre les antennes italienne et espagnole sur les rails. L'année suivante pourrait en revanche voir Younited Credit se lancer à la conquête d'autres pays d'Europe continentale, comme le Portugal, la Belgique ou des Etats d'Europe centrale, pas en direct mais depuis les trois « hubs » que seront Paris, Rome et Madrid ou Barcelone.

Un développement international qui se fera principalement par croissance organique, même si Younited Credit, qui se revendique comme la première plateforme paneuropéenne de crédit à la consommation avec 17 à 18 millions d'euros de production mensuelle, et qui est la seule à disposer d'un agrément d'établissement de crédit, « passeportable » dans l'ensemble des pays de l'Union européenne, avoue « réfléchir » à des acquisitions. Ainsi qu'à une introduction en Bourse, mais là non plus pas dans un futur proche, plutôt « d'ici trois à cinq ans. » Il est vrai que la startup a encore de quoi voir venir, après avoir levé 31 millions d'euros il y a un peu moins d'un an, dont plus de la moitié auprès de la société de capital-investissement Eurazeo et de Pierre Kosciusko-Morizet, fondateur de PriceMinister.

Christine Lejoux

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