« L’économie de la mer a besoin d’accompagnement financier » (BNP Paribas Banque Privée)

Présent au Cannes Yachting Festival aux côtés de Mer Angels, l’établissement bancaire voit dans le nautisme, et plus largement le secteur maritime, une façon de se positionner en précurseur sur une thématique qu’il estime peu regardée par d’autres acteurs financiers. Alors que les innovations sont là et les besoins en financement aussi. C’est ce qu’explique Nicolas Otton, son directeur général.
(Crédits : Reuters)

Comme pour beaucoup d'acteurs économiques, le rapport du GIEC publié durant l'été n'a été qu'une malheureuse confirmation de ce que tout le monde sait déjà : la Terre souffre et la transition écologique et énergétique n'est plus une option. Un rapport qui pointe précisément « les effets du changement climatique, la problématique des déchets ainsi que la nécessité de préserver et mieux encore, de soutenir, la biodiversité », indique Nicolas Otton. Et le directeur général de BNP Paribas Banque Privée de rappeler que BNP Paribas n'a pas attendu pour prendre « des positions publiques sur l'océan », faisant ainsi référence à son engagement renforcé dans l'objectif Développement Durable n°14 de l'Onu, celui qui concerne la vie aquatique.

Un choix qui peut paraître éloigné du « quotidien » de l'établissement bancaire. En fait, pas tant que cela. Car le groupe BNP Paribas finance aussi des acteurs du transport maritime notamment, et l'annonce de l'injection de 1 milliard d'euros pour servir d'ici 2025 la transition écologique des navires est une première brique qui va avec la seconde : le soutien aux entreprises innovantes.

Aller là où il y a moins d'acteurs

Car forcément, qui dit transition dit aussi innovation. Un sujet qui a déjà rapproché l'établissement bancaire avec France Angels depuis dix ans et avec Mer Angels, le réseau thématique créé par France Angels, depuis son lancement en 2017.

C'est d'ailleurs ensemble qu'ils ont installé un espace innovation lors du dernier Cannes Yachting Festival, qui s'est tenu du 7 au 12 septembre. Un espace dédié aux neuf startups sélectionnées par Mer Angels et que finance BNP Paribas Banque Privée, des jeunes pousses qui ont su mettre au point des technologies de rupture ou des services dits à valeur ajoutée. Car le champ est large, de nombreuses jeunes pousses s'y risquent, s'y intéressent, certaines avec succès comme Wiziboat.

L'entreprise innovante et la mer, c'est donc le choix différenciant de BNP Paribas Banque Privée, soutient Nicolas Otton qui estime que parmi les sujets de la transition écologique, la mer est l'un des moins regardés, « où il y a moins d'acteurs », estime son directeur général. « La mer, cela parle à tout le monde, nous sommes un pays entouré de mers, nous sommes très sensibles à ces paysages qui changent. Il existe peu d'investissement sur la biodiversité marine par exemple. Les enjeux de la mer sont cruciaux ».

Si le choix de porter son regard et son soutien financier s'explique historiquement et par la volonté de ne pas faire comme les autres, Nicolas Otton estime aussi que c'est une façon de rester en veille sur les innovations qui vont devenir demain des usages du quotidien. « Il s'agit également de repérer celles qui vont devenir les grandes entreprises de demain. Si nous voulons accompagner les grands clients, nous devons nous-mêmes être en veille, en ayant connaissance de ce qu'il se passe en Bretagne ou dans le Sud, il est important de fonctionner en réseau ».

L'économie bleue pour diversifier les investissements

Nicolas Otton rappelle que l'établissement bancaire soutient 3.000 startups tricolores. Et que 75% de celles appartenant au Next40 ainsi que 40% de celles vues comme startups à impact sont clients de WAI (We are innovation), le label créé en 2017 et qui comprend accompagnement à l'international, conseil et, évidemment, soutien financier...

Cependant, qui dit startup dit velléité à grandir. Et pour cela, il faut monnaie sonnante et trébuchante et réseau. Une connexion entre entrepreneurs que BNP Paribas Banque Privée revendique maîtriser, notamment « par l'intermédiaire de nos écosystèmes de l'innovation, qui nous permet de rapprocher des dirigeants de startups et d'autres entrepreneurs ». Des entrepreneurs qui sont eux-mêmes capables de financer les innovations et pour qui soutenir une startup du secteur maritime est aussi une façon de diversifier son investissement.

BNP Paribas Banque Privée soutient par ailleurs la fondation Tara Océan, « le meilleur spécialiste de la mer », estime Nicolas Otton via un financement à hauteur de 1 million d'euros depuis un an. BNP Paribas a par ailleurs contribué en 2020 à la constitution du Global Fund for Coral Reef, un fonds de financement mixte où l'on retrouve la Fondation Albert II de Monaco, la fondation Paul G. Allen Family, l'Onu et Mirova/Natixis Investment Managers.

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Commentaires 2
à écrit le 15/09/2021 à 8:59
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Oui mais vous êtes de gros radins parce que vos actionnaires sont de gros et gras enfants gâtés à qui tout est du c'est pour cela que je propose d'aller frapper directement à la porte des gafam pour financer un investissement de masse franco-anglais ...

à écrit le 14/09/2021 à 23:15
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Les pompes funèbres de l'économie souhaitent accompagner le secteur de la mer vers sa dernière demeure... (cf. pillage des mers par la pêche via navires au mazout défiscalisé)

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