Le courtier Meilleurtaux (bientôt) racheté par Goldman Sachs

La banque américaine est entrée en négociations exclusives avec le fonds Equistone Partners pour racheter le comparateur de crédits immobiliers. Ce nouvel actionnaire doit l'aider à se diversifier et poursuivre ses emplettes en France et en Europe.
Delphine Cuny
Lancé en 1999, le comparateur et courtier s'est diversifié au-delà du seul crédit immobilier vers les produits d'assurance et d'épargne.

[Article mis à jour à 18h55]

Le premier comparateur de crédit immobilier français racheté par la première banque d'affaires au monde ! La nouvelle n'était pas des plus attendues : c'est Goldman Sachs, plus exactement ses fonds d'investissement qui ont été retenus par Equistone Partners Europe (l'ex-Barclays Private Equity), propriétaire de Meilleurtaux depuis avril 2013, et les dirigeants actionnaires de Finizy, la holding détentrice du site. Equistone et Finizy affirment que "plus d'une dizaine d'investisseurs potentiels, fonds et acteurs industriels" ont participé au processus. Le fonds de la banque américaine prendrait la majorité du capital du comparateur français, pour un montant non précisé.

"Goldman Sachs a déjà investi dans diverses sociétés très innovantes dans les domaines du crédit aux particuliers et des assurances, avec une expertise pointue dans les secteurs financiers et technologiques" font valoir les vendeurs dans un communiqué.

De PayPal à Square en passant par la startup brésilienne NuBank et l'appli Circle, la banque américaine a effectivement investi dans de nombreuses sociétés, pionnières ou récentes du domaine de la Fintech. Goldman avait aussi racheté la banque en ligne de GE et avait envisagé l'acquisition d'ING Direct aux Etats-Unis, repris par Capital One. Elle est aussi actionnaire de l'assureur auto britannique Hastings, au modèle très digital.

« Nous souhaitions être accompagnés par un nouvel investisseur, doté d'un fort savoir-faire technologique comme Goldman Sachs et à même de nous aider dans notre forte croissance, sur le web et en agence. Nous avons d'autres opérations de croissance externe à réaliser sur le marché français et en Europe » nous explique Hervé Hatt, le président de la holding Finizy et directeur général de Meilleurtaux.

Devenir "le supermarché financier en ligne"

Meilleurtaux, qui indique avoir négocié 7,2 milliards d'euros de nouveaux crédits immobiliers pour le compte de ses clients en 2015, a opéré une diversification à marche forcée depuis deux ans dans les services financiers, en réalisant toute une série d'acquisitions, Choisir-mabanque, rebaptisée meilleurebanque.com, en 2014, puis Préféo devenu "meilleurtauxsolutions.com" en début d'année et en octobre dernier le comparateur d'assurance MerciHenri.com qui vient d'être rebaptisé meilleureassurance.com. Le site, qui revendique 3 millions de visites mensuelles, lancera bientôt un comparateur d'épargne. L'objectif est de devenir "le premier supermarché financier en ligne".

"Nous sommes rentables et en très forte croissance. Notre chiffre d'affaires consolidé sous enseigne, y compris nos 250 agences franchisées, devrait dépasser 130 millions d'euros cette année, pour un Ebitda [excédent brut d'exploitation, ndlr] de 20 millions. En 2012, notre chiffre d'affaires consolidé était de 45 millions et nous étions en perte" nous confie Hervé Hatt.

Une flopée d'acteurs, des banques en ligne historiques aux nouveaux entrants de la Fintech, agrégateurs et autres outils de "self-banking", se positionnent sur cette chaîne de valeur dans l'espoir de s'interposer entre le consommateur et les fournisseurs de services et produits financiers. Meilleurtaux "n'est pas du tout soucieux au sujet des Fintech", qu'il est un peu lui-même, malgré son modèle "hybride", web et agences.

Guillaume Jacqueau, le président du bureau d'Equistone à Paris, se félicite des "performances remarquables de Meilleurtaux.com depuis quatre ans" qui a enregistré "une croissance interne rapide et a procédé à 5 acquisitions qui lui ont permis de croitre et de se diversifier de façon spectaculaire ».

Il y a trois ans, c'est à BPCE que le fonds de MBO (rachat d'entreprise par ses dirigeants) Equistone avait acquis 100% de Meilleurtaux, pour un montant d'une vingtaine de millions d'euros. Or les Caisses d'Epargne avaient pris le contrôle en 2007 de site au prix faramineux de 125 millions d'euros, juste avant l'effondrement du marché immobilier en 2008-2009. Pionnier des sites de comparaison, fondé en 1999 par Alain et Christophe Cremer (qui fut ensuite débarqué par BPCE), Meilleurtaux était entré en Bourse en 2005 avant d'en sortir en 2009.

Delphine Cuny

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Commentaire 1
à écrit le 22/12/2016 à 11:15
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