OPA à un milliard d'euros du Crédit Mutuel sur le CIC

La plus ancienne banque de dépôts en France, contrôlée par la Banque fédérative du Crédit Mutuel depuis 1998, n'avait plus que 6,86% de capital flottant et sera retirée de la cote. Cette opération à un milliard d'euros simplifie la structure du groupe mutualiste.
Delphine Cuny
"Construisons dans un monde qui bouge" c'est le slogan du CIC qui vend dans ses agences des produits bancaires, des assurances et de la téléphonie mobile.

C'est la plus ancienne banque de dépôts française qui s'apprête à quitter la Bourse de Paris: son actionnaire majoritaire, le groupe Crédit Mutuel, a annoncé son intention de déposer un projet d'offre publique d'achat (OPA) simplifiée sur les actions du Crédit Industriel et Commercial (CIC), en vue d'une opération de retrait obligatoire de la cote. La Banque fédérative du Crédit Mutuel (la société holding du groupe mutualiste CM11 qui comprend 11 fédérations régionales hors celles de l'ouest réunies sous la bannière Arkéa) détient déjà 93,14% du capital du CIC, directement ou via sa filiale Vendatour Investissement.

Son OPA à 390 euros, qui a été recommandée à l'unanimité par le conseil d'administration du CIC, portera sur les 6,86% du capital flottant, une opération à 1,01 milliard d'euros. En réalité, ce sont les caisses régionales du groupe Crédit Mutuel qui possèdent l'essentiel du capital non détenu par la BFCM. L'action CIC s'est quasiment alignée sur le prix proposé, grimpant de 76% ce mercredi à 386,20 euros.

Le retrait de la cote "permettrait une simplification des structures du groupe", à la gouvernance compliquée.

Plus de 150 ans d'histoire

La sortie de la Bourse du CIC clôt le chapitre d'une grande saga emblématique de l'histoire bancaire française. C'est le 7 mai 1859 que la Société Générale de Crédit Industriel et Commercial est créée par décret impérial de Napoléon III, à Paris, rue de la Victoire. Elle prend des participations dans des banques régionales, inaugure sa première succursale à l'étranger, à Londres, en 1895 et participe à la création de plusieurs banques hors de l'Hexagone, en Roumanie, à Madrid, à La Réunion, etc.

Surnommé "la banque de l'évêché", car il représente "la bonne bourgeoisie libérale de centre droit et catholique", le CIC "cantonne son action dans Paris et la région parisienne, auprès des grandes fortunes, des grandes entreprises, des maisons de banque familiales. Dans le même temps, il parraine, en province, la création de banques sœurs" explique l'historien Hubert Bonin. Il entre ainsi au capital de Dupont et de Scalbert, du Crédit Havrais et du Crédit de l'Ouest.

En 1968, le groupe Suez-Union des Mines en prend le contrôle puis le CIC entre dans le giron de la Compagnie financière de Suez. En 1982, il est nationalisé. Trois ans plus tard, la société d'assurance GAN prend 34% de la Compagnie financière CIC, puis grimpe au capital. La privatisation du CIC est envisagée sous Juppé en 1996, c'est Jospin qui la réalisera en 1998, selon une procédure de gré à gré. Le Crédit Mutuel en devient l'actionnaire majoritaire avec 67% du capital.

Banque des professionnels et des entreprises, le CIC revendique aujourd'hui 4,9 millions de clients, dont 4 millions de particuliers. Il emploie un peu moins de 20.000 personnes et possède un réseau de 1.982 agences. Il a généré un produit net bancaire de 4,9 milliards d'euros et un bénéfice net de 1,3 milliard d'euros en 2016.

Delphine Cuny

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Commentaires 3
à écrit le 09/06/2017 à 15:03
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depuis de nombreuses annees ???LES BANQUES C'EST //GROUPIR//GROUPIR///COMME J'AI CONNU POUR MA BANQUE???AVEC LES HSBC QUI SE SONT GAVES SUR NOS IMMEUBLES DE PARIS ET LYON???APRES LE RACHAT A ETE FAIT PAR LA BPCE ????DES NULS ??POUR PREUVE LA BANQUE N...

à écrit le 07/06/2017 à 21:56
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Client, et d'Arkéa ( ex- crédit mutuel de bretagne, devenu banque centralisée ) et du C.I.C, j'apprécie en tous points, ce dernier le C.I.C depuis 1998. De meme que sa formidable maison mère : Le Crédit Mutuel, dont 98% des décisions sont délibérées ...

le 08/06/2017 à 10:42
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Cette décision "d'assimiler" le CIC resemble plutôt à une décision centralisée et centralisatrice, non ? Ça doit être dans les 2% :-)

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