Qui a peur de la Deutsche Bank ?

Selon un rapport du FMI, elle serait la banque la plus dangereuse du monde. La gestion de la Deutsche Bank a accusé en 2015 une perte de 6,8 milliards d'euros. Immersion en eaux troubles dans les arcanes du géant bancaire privé allemand, qui multiplie les signaux d'alarme. Avec quels risques ?
John Cryan, Président du Directoire de la Deutsche bank, n'a aucune intention de quitter ses fonctions.

À l'été 2016, un scandale éclate à la Deutsche Bank. Dans un rapport, le Fonds monétaire international dénonce la banque allemande comme celle "qui contribue le plus aux risques systémiques pesant sur le système bancaire mondial". En d'autres termes, elle est la banque la plus dangereuse du monde. La gestion de la plus grosse banque d'Allemagne - à ne pas confondre avec la banque centrale, la Deutsche Bundesbank -, qui l'année précédente a accusé une perte de 6,8 milliards d'euros, s'en trouve plus profondément ébranlée. Nouveau coup dur, début 2017, pour ce géant de l'industrie bancaire mondiale, qui emploie plus de cent mille personnes dans une soixantaine de pays, avec un bilan de 1 600 milliards d'euros : les autorités américaines lui imposent une amende de 7 milliards d'euros pour avoir contribué à la crise financière de 2008 en accordant des subprimes, ces fameux crédits toxiques qui ont fait vaciller le système.

Trop grosse pour tomber ?

Une enquête dans les coulisses de la banque à la rencontre d'interlocuteurs de premier plan, dont le Britannique John Cryan, nommé PDG de la Deutsche Bank à l'été 2015, pour tenter de la sauver. Aurions-nous assisté jusqu'ici aux signes avant-coureurs d'un séisme en passe de s'aggraver ? La réorganisation entamée marque-t-elle un réel changement de cap, après des années de pratiques douteuses et de spéculation effrénée ? Et surtout, que peut-on craindre en cas de faillite ? Souvent comparée à feu Lehman Brothers, la banque américaine disparue dans la tourmente de 2008, la Deutsche Bank est-elle, comme l'affirment certains, "trop grosse pour tomber" (too big to fail), car capable d'entraîner dans sa chute l'ensemble d'un système financier toujours fragile ? Une immersion en eaux troubles, qui offre une vue imprenable sur les mécanismes les plus opaques de notre économie mondialisée.

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Commentaires 4
à écrit le 18/08/2017 à 2:01
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Et encore en 2008 il n'y avait que l'immobilier qui était toxique mais là en ce moment c'est à ce demander laquelle des bulles va faire éclater toutes les autres, la Deutch Bank est un bon candidat et l'ironie c'est que plus les rapports alarmant sur...

à écrit le 17/08/2017 à 10:55
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P.S.: "Grandeur et décadence de Deutsche Bank" https://www.lesechos.fr/18/10/2016/LesEchos/22300-047-ECH_grandeur-et-decadence-de-deutsche-bank.htm

à écrit le 17/08/2017 à 10:53
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Merci beaucoup, il est temps de sortir de la torpeur néolibéral dans laquelle les prêcheurs de toutes sortes nous ont plongé, on va finir par en crever si on ne se réveille pas de cette compromission sans fin.

à écrit le 17/08/2017 à 10:07
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Pas moi: à 30 milliards de capitalisation boursière (contre plus de 80 pour la première banque française), la première banque allemande pourrait bien surprendre.. (notons que pour le prix d'Amazon, on peut s'offrir les 10 premières banques européenne...

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