Thomas Piquemal, parti d'EDF à cause de Hinkley Point C, dirigera Deutsche Bank France

Il a claqué la porte pour ne pas cautionner une décision financière qui selon lui menaçait l'avenir d'EDF. Thomas Piquemal est aujourd'hui à la tête de la filiale française d'un groupe bancaire en pleine restructuration mais qui fait face à des litiges judiciaires dans le monde entier.
Thomas Piquemal, à l'Assemblée nationale le 4 mai 2016, peu avant son audition par les députés au sujet du projet Hinckley Point C dont il avait souligné la fragilisation.

Thomas Piquemal, qui avait démissionné avec fracas de son poste de directeur financier d'EDF en raison d'un désaccord stratégique avec son Pdg Jean-Bernard Levy en mars dernier, est désormais le patron des activités françaises du groupe bancaire allemand Deutsche Bank, a annoncé la banque ce lundi 20 février .

Dans les faits, Thomas Piquemal a intégré l'entreprise allemande dès avril 2016, c'est-à-dire aussitôt après avoir quitté EDF, pour y piloter les opérations de fusions-acquisitions du groupe. Désormais, à compter du 1er mars, il prendra en parallèle la tête de la branche française de la banque. Sa nouvelle mission : superviser les activités du groupe à Paris, notamment celles de courtage sur les marchés, l'accompagnement de la clientèle institutionnelle française ou encore la gestion d'actifs et patrimoniale.

Un groupe bancaire puissant mais plombé par des litiges

Thomas Piquemal succède à Bruno Hallak, ex-président de Merrill Lynch Capital Markets France, et qui dirigeait les activités françaises du groupe bancaire allemand depuis mai 2013. En France, Deutsche Bank emploie quelque 220 salariés et se présente entre autres comme un interlocuteur de premier plan pour les entreprises françaises dans l'accompagnement des introductions en Bourse. En pleine restructuration et englué dans d'innombrables litiges judiciaires dans le monde, le groupe a modifié de fond en comble son équipe dirigeante depuis l'arrivée à sa tête fin juin 2015 du Britannique John Cryan, ancien d'UBS chargé de remettre le géant bancaire sur les rails.

Hinkley Point C : un projet pharaonique fragilisé

En mars 2016, Thomas Piquemal avait quitté ses fonctions chez EDF, groupe détenu à 84,5% par l'Etat français, où il travaillait depuis six ans, expliquant avoir pris cette décision "en désespoir de cause", faute de ne pas avoir obtenu auprès du Pdg un report du projet de construction de deux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point, au Royaume-Uni. Selon Thomas Piquemal, auditionné par l'Assemblée nationale le 4 mai 2016 à propos de la trajectoire financière de l'entreprise publique, les conditions initiales avaient été modifiées, fragilisant ce gigantesque projet de 18 milliards de livres (23,2 milliards d'euros) : Areva (en mauvaise posture) et le gouvernement britannique avaient changé leur fusil d'épaule, le poids de la construction revenant finalement à EDF et à ses fonds propres. Selon Thomas Piquemal, avec son endettement (37 milliards d'euros) et sa faible capitalisation (18 milliards), EDF ne pouvait supporter un tel risque, d'autant qu'il y avait aussi un risque technologique :

"Qui parierait 60% ou 70% de son patrimoine sur une technologie, dont on ne sait toujours pas si elle fonctionne, alors que cela fait dix ans que l'on essaie de la construire ?", avait-il expliqué aux députés.

[VIDEO] Sur le financement du projet Hinkley Point C par EDF : l'audition publique de Thomas Piquemal, sollicité par l'Assemblée nationale le 4 mai 2016.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 21/02/2017 à 10:21
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Celui qui a pousse l état dans ce projet mortifère.....le beau Macron....en meme temps, il laissait filer aux usa...,,la branche turbines de Alsthom........ Ce gars la est un danger potentiel pour le pays.. Il n y a pas que les start up qui font to...

à écrit le 21/02/2017 à 9:56
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Mal barré, s'appeler Piquemal quand on démarre une carrière de Bankster

à écrit le 20/02/2017 à 22:35
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Bonjour, Une coquille s'est glissé dans votre texte. Le PDG d'EDF est Jean Bernard Lévy et non Bernard Henry Lévy. Bien cordialement,

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