Le débat de lundi soir n'a pas convaincu les stratégistes d'UBS Wealth Management. Le géant de fortune suisse a décidé ce mercredi de dégrader son opinion sur les actions françaises, qu'il recommandait jusqu'ici à l'achat, et ce en raison des incertitudes politiques: UBS estime en effet à 40% la probabilité d'une victoire de Marine Le Pen à l'élection présidentielle.
"Même si les sondages d'opinion laissent entendre que (Emmanuel) Macron sera le prochain président français, nous nous attendons encore à quelques surprises dans la course à la présidence", déclare Dean Turner, économiste d'UBS Wealth Management. "Il ne faut pas sous-estimer les chances de Le Pen."
Les banques paient le prix de l'incertitude
Il estime la probabilité d'un "Frexit" (une sortie de la France de l'Union européenne) entre 10% et 20%, du fait des difficultés obstacles législatifs et constitutionnels.
"Les banques ont largement sous-performé cette année, en dépit d'un relèvement significatif du consensus de bénéfices au cours du dernier trimestre. Cela suggère que le marché a commencé à intégrer dans les cours le coût d'une présidence Le Pen. L'incertitude politique jusqu'à l'élection va continuer à peser. Les investisseurs redoutent qu'une présidence Le Pen ne déclenche une crise existentielle pour l'UE et l'euro" ajoute Dean Turner.
L'économiste rappelle que les actions françaises étaient pourtant jusqu'alors sa catégorie préférée d'actifs dans la zone euro.
"Nous apprécions toujours le marché actions français d'un point de vue fondamental - la dynamique des bénéfices est supérieure à la moyenne et les valorisations sont raisonnables - mais la montée de l'incertitude politique implique que les actions françaises ne devraient pas sur-performer tant que le brouillard ne sera pas dissipé".
Ce mercredi matin, les marchés européens dans leur ensemble sont mal orientés, après la forte baisses des Bourses américaines mardi soir. Le CAC 40 se replie de 0,45% vers 12h30. Les plus fortes baisses sont signées par les bancaires, derrière Axa (-1,7%) : Société Générale perd 1,6%, Crédit Agricole 1,5% et BNP Paribas 0,9%.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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