UBS plombé par la réforme fiscale américaine

UBS a vu son bénéfice net chuter de 63% en 2017, à 1,16 milliard de francs suisses (0,9 milliard d'euros), plombé par une perte au quatrième trimestre, a annoncé lundi la banque suisse.
(Crédits : Michael Buholzer)

Avec la récente réforme fiscale américaine, le groupe a essuyé une perte de 2,2 milliards de francs suisses sur les trois derniers mois de l'année, a-t-il indiqué dans un communiqué. En excluant la charge de 2,8 milliards que la banque a dû inscrire dans ses comptes avec cette réforme, le résultat net se serait monté à 641 millions pour le dernier trimestre, a précisé la banque.

Cette perte sur le quatrième trimestre est légèrement plus marquée que prévu, les analystes interrogés par l'agence suisse AWP l'ayant estimée en moyenne à 2,1 milliards de francs suisses.

La réforme fiscale adoptée avant Noël, qui modifie la façon dont sont traités les crédits d'impôts différés, est en train de chambouler la comptabilité des entreprises américaines, dont celles des banques. Elle doit toutefois in fine jouer en leur faveur, une des principales mesures de cette réforme consistant à abaisser le taux d'imposition des entreprises de 35% à 21%.

Les banques suisses actives aux États-Unis impactées par ricochet

La semaine dernière, la banque américaine Goldman Sachs avait dévoilé une perte de 2,1 milliards de dollars au quatrième trimestre. Il s'agissait de sa première perte trimestrielle depuis 2011. Pour Citigroup, la charge liée à cette réforme s'est chiffrée à 18,3 milliards au dernier trimestre.

Sans cette dépréciation, le résultat net d'UBS aurait progressé de 26% sur l'ensemble de l'exercice, a indiqué le directeur général Sergio Ermotti dans le communiqué, soulignant que 2017 avait été une "excellente année" pour la banque. Le groupe a atteint son objectif de d'économies de coûts de 2,1 milliards de francs suisses.

Le bénéfice avant impôts de ses activités de gestion de fortune s'est inscrit en hausse de 15% à 2,7 milliards de francs suisses tandis que celui de sa division de gestion de fortune pour la zone Amériques, jusqu'à présent comptabilisée séparément, s'est étoffé de 12%, à 1,3 milliard de dollars.

Economie d'échelle

La banque prévoit de regrouper ces activités de gestion de fortune à compter du 1er février. Comme ses concurrentes, la banque a vu ses revenus liés aux activités de courtage fléchir en raison de la faible volatilité des marchés, le résultat avant impôts de sa banque d'investissement stagnant à 1,4 milliard de francs suisses.

A court terme, cette faible volatilité pourrait continuer à peser sur les transactions réalisés par ses clients institutionnels, a noté la banque qui s'est cependant montrée plutôt positive quant à ses perspectives. L'amélioration de la confiance des investisseurs et les développements macroéconomiques observés en 2017 devraient continuer à bénéficier à ses activités de gestion de fortune, a-t-elle estimé.

Le numéro un du secteur bancaire en Suisse a détaillé ses objectifs pour la période allant de 2018 à 2020, visant entre autres une croissance de 2 à 4% de l'afflux net d'argent frais dans la gestion de fortune. UBS prévoit également de consacrer environ un milliard de plus aux dépenses pour la numérisation de ses services sur les trois prochaines années. Pour l'exercice 2017, le conseil d'administration va proposer un dividende de 0,65 franc suisse par action, en hausse de 8% par rapport à l'année précédente.

(avec l'AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 22/01/2018 à 12:00
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Comme quoi quand les politiciens veulent ils peuvent remuer ces gros tas de graisse ambulants que sont les banques hein. Suffit simplement de vouloir et donc de ne pas être corrompu.

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