Un mariage BNP Commerzbank vu d'un bon œil à l'Elysée

Le président Macron serait favorable à un rapprochement entre les deux banques, dont la rumeur circule depuis quinze jours. Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a déclaré qu'il était "bon" que la banque française se tourne vers l'Allemagne.
Delphine Cuny
Le rachat de Commerzbank par BNP Paribas serait vu "d'un bon œil" par Emmanuel Macron.

Après l'Airbus du ferroviaire Alstom-Siemens, un Airbus de la banque BNP Paribas-Commerzbank bientôt en piste ? Quinze jours après les rumeurs venues d'Allemagne d'un intérêt du groupe français pour la deuxième banque allemande, et du soutien d'Angela Merkel à ce scénario, le Canard Enchaîné croit savoir que le président Emmanuel Macron "verrait d'un (très) bon œil un rapprochement entre BNP Paribas et Commerzbank", écrit-il dans son édition du 4 octobre. Interrogé à ce sujet lors du compte-rendu hebdomadaire à la presse du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a plutôt abondé dans ce sens :

"Aujourd'hui la politique de développement international de BNP Paribas relève de BNP Paribas et il est bon qu'elle se tourne aussi vers l'Allemagne et vers une banque aussi importante que Commerzbank", a déclaré Christophe Castaner. "Je ne veux pas me prononcer sur tel ou tel rapprochement surtout quand il n'est pas formalisé, les enjeux économiques sont tels qu'il ne m'appartient pas de commenter", a-t-il ajouté.

"Bon pour le contribuable allemand" ?

L'Etat allemand, qui détient 15,6% du capital de Commerzbank, n'a pas caché qu'il était volontiers vendeur de sa participation, si le prix lui semblait "bon pour le contribuable allemand", tout en démentant avoir engagé des discussions ni accordé de mandat. En 2008-2009, en pleine crise financière, pour la sauver de la faillite, Berlin avait injecté au total 18 milliards d'euros dans Commerzbank, qui en a remboursé 14,3 milliards en 2011. Son prix de revient se situe à 18 euros, alors que la banque du Mittelstand cote actuellement 11,36 euros, valorisant la participation du gouvernement allemand à 2,2 milliards d'euros. Soit un écart de plus de 50%.

Le magazine financier WirtschaftsWoche  avait révélé que le gouvernement d'Angela Merkel privilégiait une solution franco-allemande, qui n'aurait cependant de fusion que le nom : BNP est six fois plus gros en valeur boursière que Commerzbank (84 milliards d'euros contre 14 milliards). L'agence Reuters avait évoqué un intérêt de l'italien UniCredit, qui a finalement démenti.

Silence radio chez BNP Paribas pour l'instant. La semaine dernière, la première banque de la zone euro en termes d'actifs a justement présenté son plan de développement en Allemagne, présentée comme un marché prioritaire, où elle emploie 5.000 personnes (notamment dans la banque en ligne Consors bank). Le patron de la filiale Lutz Diederichs a cependant assuré que celui-ci reposerait "uniquement sur la croissance interne".

(avec AFP)

Delphine Cuny

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Commentaires 11
à écrit le 05/10/2017 à 18:14
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Cousu comme du fil blanc. Un beau marché de dupes. On ferait mieux de conditionner avec l'achat de Rafale plutôt que des F 35. Des gros naïfs nos énarques

à écrit le 05/10/2017 à 11:14
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Ce serait une grosse erreur, la banque de détail ne gagne rien an Allemagne. BNP n'a toujours pas compris, après le rachat désastreux de BNL pour 9 milliards d'euros, alors que le bilan depuis 11 ans est négatif ?

à écrit le 05/10/2017 à 10:24
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Ce sont les soldes pour les Allemands? On est en train de vendre tous nos champions industriels et entreprises leaders!!!!

le 05/10/2017 à 11:56
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La commerzbank est en faillite c'est de notoriété publique avec excusez du peu la Deuchbank .... Il faut arréter ce fou de brader les bijoux contre rien, juste parce que c'est l'Allemagne. il fait cela à notre détriment..

à écrit le 05/10/2017 à 10:20
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"Trop gros pour faire faillite" est un non-sens économique qui se transforme trop souvent en puits sans fond pour les contribuables. Aucune entité ne devrait être en mesure, ni en position, de dicter sa volonté à la Nation.

à écrit le 05/10/2017 à 10:20
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Ils ont lâché STX, Alstom et d'autres, alors pourquoi ne pas continuer et brader la BNP, parce qu'en finale, ce sera, selon moi, l'Allemagne qui chapeautera la banque :-)

à écrit le 05/10/2017 à 10:19
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Apparemment, si on regarde les cours des deux actions, les investisseurs n'y croient pas.

à écrit le 05/10/2017 à 9:43
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La Commerzbank ne vaut pas grand chose, les allemands le savent, eux qui l'ont renflouée, il n'est pas étonnant qu'il veuillent la refiler à des énarques ignares des matrices du Boston Consulting Group, et adeptes de la gonflette sur argent public. B...

à écrit le 05/10/2017 à 7:56
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Est-il utile de récupérer un canard boiteux ?

à écrit le 04/10/2017 à 23:10
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je propose qu'en échange de commerzbank nous donnions nos énarques et polytechniciens aux allemands avec cerise sur le gateau notre président. Merkel naturalisée francais pour le poste vide de l'Elysée. Nous aurions peut etre une chance de retrouver ...

à écrit le 04/10/2017 à 19:31
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Il faut arrêter avec les abus de langages du type airbus de .... Airbus est une construction d'égal à égal avec autant de % au capital de la part des deux pays majeurs de l'Union. A voir si la rumeur se confirme mais Paris opterait pour la financ...

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