Wells Fargo remanie son conseil d'administration sur fond de fin de scandale

La quatrième banque américaine, qui se débat dans un scandale sur l'ouverture de comptes fictifs, a procédé mardi à un remaniement de son conseil d'administration en nommant notamment une ancienne gouverneure de la Fed, Elizabeth Duke, à sa tête.

Elizabeth Duke, 65 ans, va succéder à Stephen Sanger, 71 ans qui quittera ses fonctions au sein du conseil d'administration de la banque le 1er janvier prochain. Outre M. Sanger, deux autres membres du conseil quitteront leurs fonctions à la fin de l'année, Cynthia Milligan et Susan Swenson. Un nouveau membre indépendant sera toutefois ajouté en la personne de Juan Pujada, qui a travaillé auparavant pour la firme d'audit PriceWaterhouseCoopers (PwC).

Au total, le conseil d'administration de Wells Fargo comprendra 13 membres, soit un peu moins que la moyenne des dernières années (de 14 à 16 membres).

Mme Duke, surnommée "Betsy", a notamment fait partie du conseil des gouverneurs de la "Fed", la banque centrale américaine, de 2008 à 2013 et a été la présidente de l'association des banquiers américains de 2004 à 2005. Elle était déjà vice-présidente du conseil d'administration de Wells Fargo.

5.300 employés licenciés à la suite du scandale des primes illicites

La banque californienne cherche à tirer un trait sur le scandale de l'ouverture de 2 millions de comptes fictifs ouverts à l'insu des clients entre mai 2002 et avril 2017 ayant permis aux employés de la banque de toucher des primes illicites. Grâce à l'ouverture de ces comptes non autorisés, la banque avait frauduleusement prélevé à ses clients des commissions et autres frais. Après la découverte de ces malversations en septembre 2016, quelque 5.300 employés impliqués ont été licenciés et Wells Fargo a écopé d'une amende de 185 millions de dollars.

|Lire : Banque Wells Fargo : le patron s'excuse pour les comptes fantômes

Pour tenter de redorer son image, la banque a en parallèle décidé de réduire de 50% les rémunérations par actions de ces huit dirigeants, qui avaient été actées en 2014 et devaient leur être versées en 2016. La sanction était fondée "sur la responsabilisation de l'équipe de direction" et pas sur la mise au jour "d'agissements illégaux", avait précisé la banque. Au total, 32 millions de dollars de rémunération échapperont à ces huit dirigeants.

Nouvelles malversations découvertes

Avant d'être contraint en octobre à la démission du fait du scandale, l'ancien Pdg de Wells Fargo, John Stumpf, avait, lui, dû renoncer à 41 millions de dollars de rémunération en stock-options. La banque, dont le premier actionnaire est le milliardaire Warren Buffett, abrite 40 millions de comptes bancaires ouverts par les particuliers aux Etats-Unis et octroie un prêt sur cinq dans le pays.

Début août, Wells Fargo avait prévenu que le nombre de comptes fictifs pourrait en définitive dépasser les 2 millions et qu'elle faisait aussi l'objet d'une enquête sur le gel et la fermeture abusive de comptes d'épargne après que des activités suspectes y aient été décelées. Fin juillet, l'institution avait en outre indiqué que plus d'un demi-million de ses clients ont payé des primes d'assurance superflues sur des crédits automobiles qu'elle avait octroyés.

Mais dans cette affaire, la position de Donald Trump est également pointée du doigt : soutient-il les consommateurs victimes ou bien la banque qui a fauté ? Pour la sénatrice Elisabeth Warren, la réponse est que Trump cherche d'abord à protéger les intérêts de la banque alors qu'une action collective en justice a été lancée qui pourrait coûter plusieurs milliards de dollars à l'établissement bancaire.

|Lire : Le scandale de la banque Wells Fargo "disparaît" sous Trump

(avec agences)

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Commentaire 1
à écrit le 17/08/2017 à 1:51
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Vont-ils nommer John Wayne à la tête de la diligence :-)

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