Fintech : comment Lendix est devenu le numéro un du prêt en ligne aux PME

Depuis sa création il y a sept mois, la plateforme française de « crowdlending » a permis le financement de 47 projets portés par des PME, pour un total de 8,5 millions d’euros. Lendix se lance aujourd’hui à la conquête du marché espagnol.
Christine Lejoux
Au cours des douze derniers mois, près de 70 plateformes de « crowdlending » ont annoncé leur lancement en France.

Il y a un peu plus d'un an, la France ouvrait une brèche dans le monopole bancaire, en permettant aux particuliers de prêter de l'argent aux entreprises, via des plateformes de crowdfunding (financement participatif). Une initiative qui a suscité bien des vocations : au cours des douze derniers mois, près de 70 plateformes de « crowdlending » ont annoncé leur lancement en France, mais une dizaine seulement sont aujourd'hui actives, comme Lendix, née le 26 février  dernier. En sept mois, cette startup spécialisée dans les technologies financières (fintech) est devenue la première plateforme française de prêts aux PME, avec 8,5 millions d'euros prêtés pour financer 47 projets, selon le palmarès publié le 2 novembre par le site Crowdlending.fr.

Lendix devance ainsi Unilend et ses 6,6 millions d'euros prêtés depuis le début de l'année, Lendopolis (2,63 millions), Finsquare (2 millions) ou encore Lendosphère (1,45 million). Il faut dire que Lendix, qui pensait initialement attirer surtout des TPE, séduit également de grosses PME et des ETI, à l'image d'Alain Ducasse Entreprise ou des pressings 5 à Sec. Des entreprises suffisamment importantes pour emprunter 1 million d'euros en  une seule campagne de financement participatif, comme l'a fait la foncière Orexim au début du mois d'octobre.

Une équipe de financiers

« Nous avons la chance d'avoir constitué une équipe possédant une très bonne connaissance de la réglementation, des investisseurs et de l'univers des PME », analyse Olivier Goy, fondateur et président du directoire de Lendix. De fait, ce dernier n'est autre que l'ancien PDG de la société de capital-investissement 123Venture, et Patrick de Nonneville, l'un des membres du directoire, est un transfuge de la célèbre banque d'affaires américaine Goldman Sachs. Des CV qui sont en outre une valeur sûre pour les investisseurs institutionnels ayant souscrit au fonds commun de titrisation de Lendix, via lequel ils peuvent prêter un total de 25 millions d'euros aux PME en quête de financement, aux côtés des investisseurs particuliers.

Et ce, en contrepartie de rendements compris entre 4% et 9%, particulièrement alléchants dans l'environnement actuel de taux très bas. Quant au taux de défaut, que Lendix avait estimé entre 2,5% et 3% lors de son lancement, « nous n'en avons enregistré aucun pour le moment », se félicite Olivier Goy, tout en reconnaissant que « cela arrivera forcément. »

Bientôt une nouvelle levée de fonds

Aujourd'hui, Lendix aborde une nouvelle étape de son développement, avec une première incursion hors de France, en Espagne. D'ailleurs, en ce mardi 3 novembre, Pascal Ouvrard, un ancien d'Axa Banque, recruté cet été pour chapeauter l'expansion internationale de Lendix, est en train de solliciter un agrément auprès des autorités de marché locales. « Le marché espagnol est assez semblable à la France, qu'il s'agisse du nombre de PME, de la nature de leurs attentes ou de la réglementation du crowdlending », explique Olivier Goy.

Après Madrid, où la startup emploiera une dizaine de personnes sur un total de 25, ce sera l'Italie, en 2016. « Il nous faut 70 à 100 millions d'euros de prêts pour atteindre le point mort, ce que nous pourrions faire en restant en France seulement mais tout va très vite dans les fintech et il faut déjà penser à se développer à l'étranger », argumente Olivier Goy. Un développement qui nécessitera des moyens supplémentaires, après les 3,2 millions d'euros levés en début d'année auprès de Decaux Frères Investissements, de la Banque Wormser Frères et de deux family offices : « Nous allons très probablement procéder à une nouvelle levée de fonds, afin de financer notre développement en Europe », indique Olivier Goy, qui, avec le  reste du management, détient plus de 60% du capital de Lendix.

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Christine Lejoux

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Commentaires 2
à écrit le 10/12/2015 à 14:18
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Excellent article concernant l'imputation de ses pertes à ses gains avec l'investissements dans les PME à partir de 2016 http://investissements-conseil.fr/financement-pme-imputer-ses-pertes-a-ses-gains-a-partir-de-2016/

à écrit le 03/11/2015 à 11:43
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La BPI et les banques francaises devraient se poser les bonnes questions et ne pas hésiter à soutenir ce type de projet.

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