Geps Techno dompte le roulis des plateformes

Fondée par des anciens de STX, la startup développe des solutions houlomotrices embarquées.
Dominique Pialot
Plateforme flottante MLiner

Le MLiner est une plateforme flottante comme on n'en a encore jamais vu : loin de se limiter à accueillir une turbine comme pour les projets d'éolien flottant, elle regroupe quatre types d'énergies (houlomotrice, marémotrice, solaire et éolienne). Cela permet de pallier l'intermittence, d'accroître la capacité de production, de mutualiser les coûts du flotteur et d'élargir les emplacements favorables au-delà des seuls sites à fort courant.

« Lorsque nous nous sommes penchés sur les énergies marines, se rappelle Jean-Luc Longeroche, cofondateur de Geps Techno en 2010 avec deux autres anciens de STX, elles nous ont semblé très compliquées et bien peu maritimes. » D'où l'idée d'un flotteur plutôt que d'une plateforme ancrée au fond, pour lequel un consortium est en cours de constitution en vue de tester un prototype et de se présenter à un guichet européen.

Rendre autonomes les plateformes pétrolières

Outre le MLiner, cette plateforme a donné naissance à deux autres produits déjà commercialisés. L'OctoPUSea sert à transformer en énergie la houle d'une plateforme. Pour l'heure, cela ne permet pas de produire plus de quelques dizaines de kilowattheures, mais évite un deuxième générateur, voire assure - lorsque la consommation énergétique est faible, comme pour les deux bouées de mesure d'Ifremer déjà équipées -, l'autonomie totale de la plateforme. Une dizaine d'offres sont en cours, et Polar Pod, le nouveau projet de bateau vertical que l'explorateur Jean-Louis Étienne veut faire flotter dans l'Antarctique, pourrait en accueillir un. Et, puisque aucun verrou ne s'oppose à des puissances nettement plus importantes, à terme, Geps Techno vise rien moins que l'autonomie de plateformes pétrolières. Dans l'immédiat, un prototype de 150 kWh va être testé dans le cadre du programme des investissements d'avenir (Piave).

Le GSIRE, une solution de stabilisation qui, toujours dans le cadre du Piave, équipera bientôt le navire Thalassa d'Ifremer, découle à son tour de l'OctoPUSea. « Nous avons constaté que plus on récupère l'énergie du roulis, moins la plateforme tangue », témoigne Jean-Luc Longeroche. Le marché de la stabilisation est d'ailleurs celui où se concentre aujourd'hui la demande, auprès des armateurs et d'autres métiers marins.

La startup, qui emploie aujourd'hui 14 personnes, dont deux doctorants, vise pour 2016-2017 un chiffre d'affaires de 1,5 à 2 millions d'euros, soit dix fois plus que l'année précédente. Elle vient de conclure une levée de fonds de un million d'euros auprès de ses actionnaires historiques, un réseau de particuliers proches des fondateurs, ainsi que Bpifrance et STX, via l'acquisition d'obligations convertibles.

Dominique Pialot

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Commentaire 1
à écrit le 16/09/2016 à 2:18
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Projet intelligent car optimisé au plan énergies et plusieurs autres activités peuvent en plus être effectuées sur ces plateformes : dessaler ou récupérer certains composants de l'eau de mer, surveillance de l'espace maritime etc. Reste à voir la ten...

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