"L'automatisation, c'est Voldemort"

Selon une étude réalisée par le centre américain de recherche Pew, 48% des 1.900 experts interrogés entre novembre 2013 et janvier 2014 estiment que l'essor de l'automatisation va détruire des emplois et augmenter les inégalités de revenus.
Lee Rainie, directeur du projet internet de Pew, pense que la conquête de la robotique aura pour conséquences "un rétrécissement de la classe moyenne et une explosion du nombre de chômeurs".

"L'automatisation, c'est Voldemort: la puissance terrifiante dont personne ne souhaite prononcer le nom".

Ce commentaire de Jerry Michalski, fondateur du groupe de réflexion Relationship Economy Expedition qui réunit des patrons, est extrait de l'étude du centre américain de recherche Pew sur l'automatisation. Elle s'est intéressée au rôle des robots et appareils électroniques intelligents qui gagnent toujours plus de terrain dans la société, en particulier dans le monde du travail.

Sur les 1.900 experts interrogés entre novembre 2013 et janvier 2014, 48% estiment que l'essor de l'automatisation va détruire des emplois et augmenter les inégalités de revenus.

Une explosion du nombre de chômeurs

Pour Lee Rainie, directeur du projet internet de Pew, la conquête de la robotique et de l'intelligence artificielle va nécessiter "une transformation du travail, en particulier dans le domaine du transport, de la restauration rapide et de la médecine".

La conséquence sera selon lui "un rétrécissement de la classe moyenne et une explosion du nombre de chômeurs". Il garde un brin d'optimisme en expliquant que cette évolution vers davantage de robotisation peut se faire "de manière plus efficace et plus productive".

Voitures sans chauffeur, drones effectuant des livraisons, assistants personnels sur smartphone ou encore journalisme par algorithmes devraient fortement se développer d'ici 2025, ont anticipé les experts.

De nouveaux types d'emplois

Certains les voient aussi bientôt réaliser des tâches routinières complexes, pour l'instant encore entre les mains d'artisans, de comptables, d'avocats ou d'ouvriers.

Pour 52% des experts interrogés, ces équipements technologiques vont effectuer des tâches indésirables et entraîner l'apparition de nouveaux emplois pour les travailleurs humains. Car il faudra notamment créer et entretenir ces appareils.

Vint Cerf, l'un des pères fondateurs d'internet et actuellement vice-président de Google ne croit pas à l'explosion du chômage:

"Historiquement, la technologie a créé davantage d'emplois qu'elle n'en a détruit et il n'y a pas de raison de penser autrement dans ce cas-là".

Pour Stowe Boyd, chercheur chez GigaOM Research, la "question cruciale" en 2025 sera de savoir "à quoi servent des gens dans un monde qui n'a pas besoin de leur main d'oeuvre, et où seulement une minorité de personnes est nécessaire pour diriger une économie basée sur les robots".

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Commentaire 1
à écrit le 08/08/2014 à 19:48
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Des charges sociales par robot ?

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