Ce n'était qu'un début. Jeudi soir, l'Autorité des Marchés (AMF) a annoncé la cession par Areva de 1,8 million de titres qu'il détient dans le capital de Safran pour 38,6 millions d'euros. Soit 0,3% du capital de Safran, via la vente sur le marché de plusieurs blocs d'actions entre le 22 septembre et le 1er octobre, à un prix de 21,27 euros. Le groupe nucléaire public détenait jusqu'alors 7,4% du capital de l'équipementier aéronautique et de défense, valorisés hier à 630,5 millions d'euros. Or, d'autres annonces pourraient intervenir prochainement. «Areva n'a pas terminé de vendre ses actions chez Safran », indique une source interne à l'un des deux groupes industriels impliqués. En effet, selon plusieurs sources, Areva a continué à vendre des actions depuis le 1er octobre. Et certains analystes de mettre en lumière la cession il y a quelques jours de deux blocs d'actions de 3,82 millions de titres chacun échangés tous deux à 21 euros. Si ces deux blocs ont bel et bien été cédés par Areva, le groupe nucléaire n'aurait plus qu'un tiers de sa participation dans Safran.

Interrogé, Areva ne fait pas de commentaires. Le groupe qui a besoin de 8 à 10 milliards d'euros dans les trois prochaines années pour se développer, a entrepris en juin 2009 de céder ses actifs non stratégiques. Fin juillet 2010, le groupe nucléaire faisait état "de discussions en cours" pour céder sa participation de 10,9% dans le fabricant franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics.

Pour Safran, c'est une bonne nouvelle. Si Areva vend la totalité de ses parts (ce qui ne serait pas son intention selon des sources internes), le capital flottant de Safran (la partie des actions susceptible d'être échangée en bourse) , aujourd'hui d'environ 40% va passer à 47,4%. « Et peut être approcher les 50% si les salariés du Club Sagem cédaient aussi davantage de titres », spécule un analyste.

Ce vendredi, l'AMF a indiqué que Club Sagem avait franchi en baisse, le 2 août le seuil des 10% des droits de vote. A cette date, il détenait 6,67% du capital. Jeudi 7 octobre, il en possédait un peu moins (6,45%). « En augmentant son flottant Safran serait proche des qualités demandées au sociétés inscrites au CAC40 », poursuit-il. C'est en effet l'un des critères retenus, avec les liquidités et la capitalisation boursière. Celle du groupe le permet aisément. Elle s'élève à 8,4 milliards d'euros et dépasse bon nombre de groupes du CAC.