La visite de Hu Jintao pourrait rapporter 10 milliards de dollars à Airbus

Attendu ce jeudi à Paris, le président chinois Hu Jintao pourrait annoncer la commande à Airbus d'une centaine d'avions. C'est du moins ce que croit savoir l'agence Reuters qui s'appuie sur des sources proches du dossier.

Au moins 10 milliards de dollars. C'est le montant que pourrait atteindre la commande des compagnies aériennes chinoises qui doit être annoncée lors de la visite du président Hu Jintao en fin de semaine. Sur la foi de sources proches du dossier, l'agence Reuters estime en effet à une centaine d'exemplaires, le nombre d'avions commandés à Airbus à l'occasion de ce voyage officiel. Par ailleurs, des contacts préliminaires pourraient être noués entre la Chine et Dassault Aviation en vue d'une coopération dans les avions d'affaires, ont précisé ces sources.

Airbus, filiale du groupe d'aéronautique et de défense EADS, s'est refusé à tout commentaire à ce sujet. "Le sommet est un événement politique entre gouvernements. Airbus est une entreprise", a souligné un porte-parole de l'avionneur. "Par principe, nous ne commentons jamais les négociations avec nos clients".

La visite d'Etat d'Hu Jintao devrait être marquée par la signature de grands contrats dans l'aéronautique et le nucléaire et ouvrir des perspectives de coopération dans d'autres secteurs, comme l'environnement.

Selon des sources proches du dossier Airbus, d'intenses négociations ont eu lieu à l'approche du sommet, comme le reflète la large fourchette d'estimations circulant sur le nombre d'avions concernés. L'une des sources a indiqué à Reuters que le nombre d'avions serait fixé lors de l'annonce, probablement jeudi, d'une série d'accords économiques et qu'il pourrait être compris entre zéro et la "fourchette habituelle". Une référence à la commande de 150 appareils passée lors des deux dernières visites d'Etat françaises en Chine - l'une par Nicolas Sarkozy et la précédente par Jacques Chirac.

Comme la plupart des clients des avionneurs, Pékin a hésité à passer des commandes pendant la crise économique, mais les compagnies publiques chinoises sont de retour sur le marché. Par le passé, elles avaient pris l'habitude de faire coïncider des commandes de 150 avions avec des visites d'Etat en Europe et aux Etats-Unis.

Plus de 4.000 avions neufs seront achetés d'ici à 2030

Boeing estime que la Chine triplera sa flotte d'avions d'ici 20 ans en achetant 4.330 nouveaux appareils pour une valeur totale de 480 milliards de dollars.

Le groupe américain estime que l'accroissement du niveau de vie en Chine et les dépenses de Pékin dans les infrastructures contribueront à une hausse annuelle moyenne de 7,9% du trafic passagers dans le pays, a indiqué Randy Tinseth, un responsable commercial de la division d'aviation civil de Boeing.

Airbus dispose de son côté d'une usine près de Pékin depuis 2009. Le groupe y a pour l'instant assemblé 32 monocouloirs A320, dont 21 sur la seule année 2010. La Chine, qui continue à acheter des avions pour faire face à la hausse de son trafic domestique, cherche à concurrencer à la fois Airbus et Boeing en développant ses propres appareils.

Le groupe public Commercial Aircraft Corporation of China (COMAC) développe le monocouloir C919 qui concurrencera l'Airbus A320 et le Boeing 737 à partir de 2016. Les entreprises françaises espèrent que la visite d'Hu Jintao renforcera leurs chances d'être retenues pour fournir des équipements au C919. Le COMAC a déjà sélectionné des moteurs conçus par CFM International, une coentreprise contrôlée à parité entre Safran et General Electric.

Une délégation chinoise devrait également visiter cette semaine le siège de Dassault Aviation près de Paris pour discuter d'une coopération dans les avions commerciaux. Il n'y a toutefois aucun signe permettant de tabler sur un accord en la matière, souligne-t-on de sources proches du dossier. Dassault Aviation s'est refusé à tout commentaire.

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Commentaire 1
à écrit le 18/01/2011 à 9:55
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La Chine est gagnante sur tous les tableaux. Elle est devenu un pays industriel et un pays banquier. Les avions seront payés par les intérêts de la dette versés par les pays européens pour leurs emprunts colossaux auprès de la Chine !

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