L'idée d'une "golden share" pour EADS est relancée

Parmi les défis d'EADS en 2011, l'évolution de l'actionnariat figure en tête des priorités. L'octroi d'une "golden share" pourrait faciliter la sortie de Daimler, de Lagardère et de l'Etat français.
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A dix huit mois environ de la succession du président exécutif d'EADS Louis Gallois, l'idée d'une "golden share", une action préférentielle dotée d'un droit de veto en vue de protéger les intérêts des Etats allemand et français, refait à nouveau surface. Des sources concordantes expliquent à La Tribune que les Allemands, après avoir été longtemps hostiles, sont désormais prêts à regarder ce dossier, lancé en 2007 puis enterré en 2008. Côté français, l'Etat (15 % du capital) et le groupe Lagardère (7,5%) sont un pont plus loin : ils y sont largement favorables.

Intérêt pour l'Etat français

Qu'est-ce qui a fait évoluer les Allemands en général, et Daimler (15% du capital mais 22,5% des droits de vote) en particulier ? La perspective du changement de gouvernance d'EADS pourrait être également l'occasion d'un changement d'actionnariat. "L'octroi d'une "goldern share" est donc un bon moyen de sortir du piège dans lequel les actionnaires sont et de réduire leur participation tel qu'ils l'envisagent depuis longtemps", explique une source proche du dossier. En outre, les groupes allemands réunis dans un consortium, à qui Daimler a vendu 7,5% du capital d'EADS, veulent, eux aussi, sortir le plus vite possible du capital du géant aéronautique, assure cette même source. Côté français, l'Etat et surtout Lagardère, qui n'a jamais fait mystère de son peu d'attachement à EADS, pourraient, quant à eux, enfin monétiser leur participation. Pour le gouvernement Fillon, la cession de la part de l'Etat représenterait un montant de plus de 2 milliards d'euros. Pas négligeable.

Cette opération risque néanmoins de se heurter à plusieurs obstacles juridico-administratifs. "Pas insurmontable avec une volonté politique commune franco-allemande", estime un observateur en interne. Tout d'abord, il n'existe pas de "golden share" dans le droit néerlandais, le siège d'EADS étant aux Pays-Bas. Surtout, la Commission européenne s'oppose à l'octroi d'actions préférentielles, y compris pour EADS. Ce qui n'empêche pas aujourd'hui Paris de protéger ses intérêts tant que le pacte d'actionnaires conclu entre Sogeade, un holding commun entre l'Etat (66,6%) et Lagardère (33,4%), représentant les intérêts français, se poursuit. L'Etat peut ainsi exercer un droit de veto sur les augmentations de capital et les acquisitions de plus de 500 millions.

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