EADS prône des alliances entre avionneurs

L'arrivée massive de nouveaux acteurs sur les avions moyen courrier entraînera des partenariats.
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Le président exécutif d'EADS Louis Gallois en est convaincu. Il ne peut y avoir six constructeurs sur le marché des avions moyen-courriers comme cela se profile d'ici à la fin de la décennie contre deux aujourd'hui, sa principale filiale Airbus et son grand rival Boeing.

Avec les projets chinois (C919) et russe (MS 21) prévus en 2016, ceux du canadien Bombardier et peut- être brésilien avec Embraer, le marché des avions de 110 à 220 sièges qui représente 70% des livraisons d'avions, peut "difficilement justifier" un tel nombre d'acteurs au regard "des coûts de développement" de ces programmes, selon Louis Gallois.

Pour lui, une seule solution : "il faudra passer des partenariats ou des associations entre concurrents". Et d'ajouter : "tout d'abord il faut faire face à cette concurrence, notre A320 NEO [équipé de nouveaux moteurs moins voraces commandés à 150 exemplaires mardi par Indigo, Ndlr] en tient compte. Mais il nous faudra démontrer notre capacité à former des partenariats, et passer à une situation plus saine avec un nombre plus limité de concurrents". La course aux alliances devrait d'ailleurs faire rage, selon Louis Gallois.

"Demain, la concurrence sera aussi difficile en termes de partenariats que de produits", prédit-il. En juin au salon aéronautique de Berlin, il avait fait état de discussions avec le brésilien Embraer, numéro 3 mondial, sans donner plus de précisions. Un raisonnement qui ne se limite pas aux seuls avions commerciaux. "Si EADS veut par exemple vendre des hélicoptères au Brésil, il lui faut un partenaire local. En Inde aussi".

Surtout, Louis Gallois veut éviter que le chamboulement des acteurs low-cost dans le transport aérien se duplique dans l'aéronautique avec des concurrents proposant des avions moins sophistiqués et surtout moins chers. Cette volonté d'alliances s'inscrit dans une stratégie plus large de développement dans les pays émergents, "le centre de gravité de la croissance future".

" Acteurs locaux "

"Nous devons devenir des acteurs locaux", affirme Louis Gallois. Outre les partenariats qui restent la priorité, ce développement pourra passer par la mise en place de bureaux d'études ou de sites industriels dans ces pays, comme cela existe déjà. Plus gros marché mondial de la défense et encore de l'aéronautique, les États-Unis constituent la deuxième zone de croissance potentielle. Une acquisition y est toujours à l'étude.

Ce déploiement dans les pays émergents permettra de compenser la réduction des budgets de défense en Europe, même si cette internationalisation ne remet pas en cause la présence du groupe sur le Vieux Continent, ses marchés de souveraineté.

 

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