Présidé par Patrick Boissier, DCNS enregistre un nouveau succès en Malaisie, dix ans environ après avoir vendu deux sous-marins Scorpène à Kuala Lumpur. C'est le partenaire malaisien du groupe tricolore Boustead Naval Shipyard (BNS), qui a annoncé ce contrat de 9 milliards de ringgits (2,1 milliards d'euros) portant sur la livraison de six corvettes, de type Gowind (2.400 tonnes). Ce dernier a reçu du ministère de la Défense malaisien une LOA ("letter of agreement"). "Le programme Gowind est définitivement lancé", explique-t-on chez DCNS à La Tribune. Le groupe avait pris le risque de lancer sur fonds propre le premier exemplaire de la gamme Gowind, l'OPV Adroit.
Intense bataille
Kuala Lumpur a finalement choisi le design de DCNS face à celui de l'allemand TKMS et du néerlandais Damen. Les corvettes seront fabriquées dans les chantiers de BNS. Par ailleurs, ce programme a fait l'objet d'une intense bataille pour fournir le système de gestion de combat des navires (CMS). DCNS a proposé son système Setis alors que Thales, qui est monté la semaine dernière de 25% à 35% dans le groupe naval, présentait quant à lui le Tacticos, conçu par Thales et déjà intégré sur l'un de ses bâtiments de la marine malaisienne. Ce qui peut présager à l'avenir entre les deux groupes français de sérieux conflits d'intérêts à l'export. Pour l'heure, DCNS aurait gagné la compétition face à Thales. Enfin, MBDA est en compétition pour équiper les six corvettes de missiles antiaériens VL Mica face à son concurrent américain ESSM (Evolved Sea Sparrow Missile) de Raytheon. Les Gowind, dont le premier exemplaire devrait être livré à partir de 2017, seront dotées d'un canon de 57 mm, de torpilles ainsi que d'un hélicoptère EC-275 (Eurocopter).
A l'image de beaucoup d'autres pays de la région comme l'Australie, la Malaisie craint la menace de Pékin, qui revendique notamment la souveraineté des îles Spratleys. La Malaisie cherche donc à accroître ses capacités militaires.
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