Thales et Safran se pacsent dans l'optronique

Les deux groupes vont créer une coentreprise commerciale. Loin du vaste échange d'actifs initialement prévu.
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C'est un accord a minima entre Thales et Safran dans l'optronique (optique et électronique combinées). Bien loin du big bang imaginé et fortement souhaité par le ministère de la Défense, qui a tenté de tordre en vain à plusieurs reprises le bras des deux groupes. Ils n'ont jamais voulu d'un vaste échange d'actifs, qui consistait à regrouper toutes les activités de navigation inertielle et de génération électrique chez Safran et toutes celles d'optronique chez Thales pour en faire des leaders de taille mondiale. Ce qui avait du sens pour l'État mais pas forcément pour les deux industriels.

Mardi en début de soirée, les deux groupes ont finalement signé un accord non engageant (Memorandun of understanding) en vue de créer une coentreprise commerciale à 50/50 dans le domaine de l'optronique avec, semble-t-il, une durée de vie limitée entre cinq et dix ans. Les actifs industriels demeurent au sein des maisons mères. « Cette coopération couvrira les futurs systèmes de défense », précise un communiqué conjoint de Thales et de Safran. Parmi les nouveaux systèmes envisagés « figurent la charge optronique de l'avion de patrouille maritime Atlantique 2 dans le cadre de sa rénovation, la chaîne image du futur drone franco-britannique MALE, certains systèmes optroniques modulaires des véhicules de l'armée de terre, ou encore l'optronique de l'hélicoptère du futur ».

Portée symbolique

Pour tout le monde, et plus encore pour le ministère de la Défense, cette cérémonie à l'hôtel de Brienne est une sortie par le haut. En outre, cet accord garde une portée symbolique, loin d'être négligeable, note un bon connaisseur du dossier. « C'est une première étape », explique-t-il. Sous-entendu, les équipes des nouveaux frères ennemis de l'aéronautique vont travailler ensemble et apprendre à se connaître. Les salariés de Sagem, où sont logées les activités d'optronique, étaient jusqu'ici vent debout contre cette opération. « Ils le sont moins aujourd'hui », indique-t-on à La Tribune. Ce qui pourrait faciliter un vrai rapprochement le moment venu si les directions de Thales et de Safran le décidaient. Pour cela, il faudra qu'elles s'entendent sur la valorisation de leurs activités cédées. Ce qui n'a jamais pu être le cas jusqu'ici. Au-delà de cet accord, Safran avait il y a peu de temps encore une autre idée en tête. Un projet bien plus séduisant qu'un simple échange d'actifs : une fusion entre Thales et Safran (La Tribune du 14 novembre). L'équipementier, qui lorgne sur Zodiac et le motoriste italien Avio, se sent fort et a du cash. Il disposait au 30 juin 2011 d'une trésorerie et de titres négociables d'un montant de 1,8 milliard d'euros. Mais l'Etat a pour le moment choisi Thales comme pivot de la consolidation.

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