L'atterrissage du Rafale à Abu Dhabi se précise. Selon nos informations, une visite de Nicolas Sarkozy aux Emirats arabes unis (EAU), encore au stade de projet, pourrait être organisée dans le courant du mois de mars, confient à "La Tribune" plusieurs sources concordantes. Si ce voyage se confirmait, la vente de 60 Rafale serait alors acquise, estiment ces mêmes sources. "Inch Allah" (si Dieu le veut), soupirent certains ...
Car à ce stade, tous les acteurs concernés, qu'ils soient étatiques ou industriels, restent extrêmement prudents sur ce dossier. Car "il y a six mois, je n'aurais pas parié un kopeck sur un dénouement en 2012", résume-t-on. Et encore moins en novembre lors du salon aéronautique, le Dubaï Airshow, où les relations franco-émiraties se sont tendues, Abu Dhabi mettant en piste l'Eurofighter (EADS, BAE Systems et Finmecanica) à la plus grande surprise de Paris. En outre, une visite de Nicolas Sarkozy avait même été prévue le 12 février à Abu Dhabi mais, finalement, elle avait été reportée. Elle est planifiée pour mars, un bon présage pour une vente d'un système d'armes sophistiqué.
Plus que le feu vert de cheikh Mohammed
Tous attendent désormais le feu vert du prince héritier d'Abu Dhabi, cheikh Mohammed bin Zayed. Car lui et lui seul décidera du moment où il signera ce contrat. peu importe la pression de Paris et du candidat Sarkozy. "Quand, c'est la question que tout le monde se pose", rappelle une source, contactée par "La Tribune". Une chose est sure, les relations se sont complètement détendues entre Paris et Abu Dhabi depuis la crispation de novembre. Et les visites sont nombreuses et régulières, le PDG de Dassault Aviation, Charles Edelstenne, et son directeur des affaires internationales, Eric Trappier, y étaient encore en début de semaine.
C'est Charles Edelstenne, qui avait d'ailleurs pris un Falcon quelques jours seulement après la fin du salon de Dubaï, afin de remettre les choses à plat avec Abu Dhabi et rapidement renouer le contact avec les autorités émiriennes. Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, s'y était rendu également les 19 et 20 février. "Tout a été déverouillé", avait alors expliqué un proche du dossier à "La Tribune".
Accord de principe sur les Mirage 2000-9
Qu'est-ce qui pourrait décider cheikh Mohammed de signer ce contrat avant l'élection présidentielle française ? Alors que les négociations techniques sont terminées, Abu Dhabi serait tenté de "toper là", à condition d'un prix raisonnable, avec l'équipe actuelle pour sécuriser les promesses faites par Paris, explique-t-on à "La Tribune". Notamment sur une réévaluation des accords de défense entre la France et les Emirats arabes unis en cas d'agression de l'Iran et sur le dossier des Mirage 2000-9. Enfin, Abu Dhabi ne signera que si vraiment ils ont besoin de ces avions de combat avec de nouveaux systèmes comme le radar à antenne active RBE 2 de Thales et les missiles Meteor et Scalp de MBDA.
Selon une source proche du dossier, un accord de principe aurait été donné par Paris pour trouver un point de chute aux 62 Mirage 2000-9. On évoque la Libye une fois le pays stabilisé. En fait, rien ne presse. Les livraisons des premiers Rafale interviendront au mieux en 2015 et la constitution d'un escadron environ un an à deux plus tard. Sans compter la formation des pilotes émiriens au standard le plus avancé du Rafale. C'est donc "vers 2017, voire 2018 que les EAU n'auront plus besoin de leur Mirage 2000-9", estime un bon observateur. Et leur prix aura nettement baissé d'autant que les premiers ont été commandés en 1983 même s'ils ont été par la suite modernisés (Mirage 2000-9). Soit une trentaine d'années d'existence.
Enfin, cela permettrait à Abu Dhabi d'être "servi" avant les Indiens, qui sont quant à eux en négociations exclusives avec Dassault Aviation. Un accord final n'est pas attendu à New Delhi avant la fin de l'année, voire début 2013 avant la fin de l'année fiscale indienne, qui se termine fin mars.
Sujets les + commentés