Quelles sont les priorités des dirigeants des entreprises européennes d'aéronautique et de défense ?

Le cabinet de consultants Roland Berger a interrogé plus de 100 dirigeants d'entreprises du secteur en Europe, dont 30% de directeurs généraux. Leurs priorités changent nettement.
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Les préoccupations des dirigeants des entreprises européennes d'aéronautique et de défense changent du tout au tout. Alors qu'au cours des quatre dernières années (2008-2011), la gestion des programmes (A400M, A380...) constituait leur principal sujet de préoccupation, la bonne marche de la production est aujourd'hui leur priorité (les problèmes de plusieurs programmes sont en effet désormais derrière). C'est ce qui ressort de l'enquête sur leur vision de l'industrie et de ses principaux enjeux, réalisée par le cabinet de consultants Roland Berger auprès de plus de 100 « top managers » (dont un tiers de directeurs généraux) de 53 entreprises de ce secteur couvrant toute la chaîne de valeur. EADS, Thales, Safran, Zodiac, Daher-Socata,... tous ont collaboré à cette enquête. « Pour la première fois, l'efficacité industrielle et la gestion de la chaine des fournisseurs ressortent comme les principales priorités», explique Philippe Plouvier, à la tête de l'équipe Aéronautique et Défense chez Roland Berger. Et pour cause, les carnets de commandes dans l'aéronautique civile restent pleins à craquer et la montée des cadences est cruciale. « Pour autant, les deux tiers se déclarent confiants car les investissements ont été faits », assure t-il.

-Le développement à l'international. Près de 50% (43%) des dirigeants déclarent avoir comme objectif de réaliser plus de 60% de leur activité en dehors de l'Europe occidentale. Ceci dans le but de compenser la baisse des budgets des Etats européens consacrés à la défense ou de tenter de rafler des opportunités sur des programmes lancés dans les pays émergents (C919, MS-21, KC390...).
Les zones géographiques jugées les plus attractives sont les Etats-Unis (pour la taille du marché défense qui reste très important malgré la baisse des budgets et pour la « dollarisation » de l'organisation industrielle) et la Chine. En revanche, l'Inde et la Russie, sont loin d'être aussi attractives que prévu, en raison des « difficultés à faire du business ». Un point également cité pour la Chine mais compensé par des « volumes » prometteurs.

-Comment gagner à l'international ? A cette question, la réponse des dirigeants diverge selon les zones géographiques. En Amérique du Nord, la qualité des produits et des services est essentielle selon 74% d'entre eux. En Chine, ce sont les transferts de technologies qui priment (66% des réponses).Entre ces deux extrêmes on trouve le cas brésilien : 30% de transferts de technologies et 38% de performance des produits et services. Un équilibre qui traduit le niveau très élevé de l'industrie aéronautique civile brésilienne et son retard dans la défense par rapport aux entreprises occidentales.

-Le développement dans les services... onzième priorité seulement
Pour Philippe Plouvier, les dirigeants « se trompent ». Il y voit même une « erreur» de leur part. «S'il y a bien un domaine où les Européens sont une avance colossale sur les Russes, les Chinois..., c'est dans les services. Il faut continuer de s'améliorer. C'est un axe de développement majeur », explique t-il.


 

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Commentaire 1
à écrit le 12/09/2012 à 10:21
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A Thales, la priorité est le seul profit immédiat de Dassault, quelles qu'en soient les conséquences économiques et sociales; Les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC et CGT, représentant 90% des salariés français du groupe Thales, refusent de rent...

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