Drone MALE : la France et l'Allemagne veulent coopérer

La France et l'Allemagne se sont mis d'accord sur un "ensemble commun de besoins opérationnels clés" dans le domaine du drone MALE. Ils ont également pour objectif "d'approfondir les possibilités d'une coopération européenne".
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Le feuilleton du drone MALE (Moyenne altitude, longue endurance) se poursuit... tranquillement. Le ministère de la Défense, qui a publié mercredi soir tard un communiqué un peu passé inaperçu en raison de l'annonce d'un éventuel rapprochement entre EADS et BAE Systems, a indiqué que dans le domaine des drones MALE, la France et l'Allemagne "se sont mis d'accord sur un ensemble commun de besoins opérationnels clés en vue d'une possible solution européenne".

Cet accord fait suite aux rencontres entre le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et son homologue allemand, Thomas de Maizière, le 22 juin dernier, et à la déclaration d'intention du 14 juin 2012 où les deux pays "entendent renforcer leur coopération dans divers secteurs de l'armement". Ainsi, une déclaration a été signée mercredi par le secrétaire d'Etat allemand, Stéphane Beemelmans, le délégué général pour l'armement, Laurent Collet-Billon, et les chefs d'état-major des armées, le général Wieker et l'amiral Guillaud.

Vers une coopération européenne

Grâce à cet accord, a assuré le ministère de la Défense, "la France et l'Allemagne sont en mesure de favoriser une coopération pour la réalisation d'un drone MALE. Les deux nations évalueront également la possibilité d'une coopération opérationnelle comme étape intermédiaire". La France et l'Allemagne s'efforceront "d'harmoniser les structures et les processus nécessaires afin de permettre aux deux pays de lancer la réalisation de ce projet". De son côté, Paris veillera à ce que "ce travail soit pleinement cohérent avec les engagements pris entre la France et le Royaume-Uni sur ce sujet dans le cadre du traité de Lancaster House". Ce qui pourrait être facilité par le rapprochement entre EADS et BAE Systems.

La France et l'Allemagne ont pour "objectif d'approfondir les possibilités de coopération européenne". Pour autant, un tel système d'armes, un programme relativement limité, ne pourra pas faire vivre beaucoup d'industriels sur le plan des développements et de la charge de travail. D'autant que un certain nombre de "briques" technologiques développées par EADS avec le drone MALE Talarion pourrait être utilisé en vue de limiter les coûts de développement.

Les militaires favorables au Predator

Dans le domaine des drones, Paris a décidé de prendre son temps pour l'acquisition d'un drone MALE. Pourtant, le ministre, qui avait annoncé le 30 mai dernier une remise à plat le dossier du drone de surveillance intérimaire Male "sans pression mais avec pragmatisme", voulait "faire vite". Une décision devait être prise "avant le 14 juillet". Mais depuis cet été, la France se donne du temps. "Le temps ne presse pas tant la France a pris du retard dans ce domaine", avait-on expliqué dans l'entourage du ministre fin juillet. D'autant qu'il n'y a pas encore de rupture capacitaire, avait-on estimé. La rénovation des drones Harfang permettrait de faire la soudure avec une solution intérimaire. C'est là où la décision n'est pas facile à expliquer.

Car Paris s'achemine vers l'acquisition du drone américain Predator de General Atomics, dont la plate-forme pourrait ensuite être francisée par un industriel tricolore. Ce qui devrait rajouter un coût à un achat simple et sur étagère. Le général Jean-Paul Paloméros avait recommandé en juillet devant les députés de la commission de la défense de l'assemblée nationale l'achat d'un système américain. "Des systèmes américains ou israéliens sont actuellement disponibles - compte tenu des cours de l'euro et de la monnaie américaine -, il peut être intéressant d'acheter dans la zone dollar". D'autant que, rappelait-il, la Grande-Bretagne et l'Italie ont choisi le Predator. Seule l'Allemagne a opté pour des drones israéliens Heron 1.

Les drones MALE "une préoccupation majeure"

En tout cas, le chef de l'état-major de l'armée de l'air avait ce jour-là exprimé son ras-le-bol. "Les drones MALE restent encore à ce jour l'une des préoccupations majeures même si l'armée de l'air a pu déployer en Afghanistan des Harfang, qui ont effectué plus de 5.000 heures de vol en trois ans, et a pu mettre en service un exemplaire en Libye, dans les dernières semaines de l'opération Harmattan. "Cette performance, pour excellente qu'elle soit, ne saurait suffire", avait-il indiqué aux députés. Car, poursuivait-il, "il est clair que les drones nous auraient beaucoup simplifié la tâche pour les premières opérations en Libye". Et de taper du poing sur la table en estimant que "le feuilleton des drones n'a que trop duré". En conséquence, "il est urgent de renouveler les drones qui, acquis dans les années 90, sont en voie d'obsolescence, notamment au regard de leur système informatique, dont la puissance équivaut à un dixième de celle d'un iphone".

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Commentaires 2
à écrit le 16/09/2012 à 12:14
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Bonjour, la question est de savoir qui sera le maitre d??uvre de se projet et a quel prix l?on va nous vendre ce produit?. Un Drone MALE n?est qu?un avion capable de voler a haute altitude, plus ou moins furtif, avec une liaison satellite pour le re...

à écrit le 14/09/2012 à 20:33
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Drone d'époque !!!

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