Ultime répit pour enfin boucler un financement de l'avion Skylander

Le tribunal de commerce de Briey a placé la société Skyaircraft, qui développe le Skylander, en redressement judiciaire avec une période d'observation de six mois pour boucler le financement de ce projet. Selon nos informations, un financement de transition de 5 à 6 millions d'euros serait recherché afin d'amorcer les 120 millions d'euros de financements publics promis en février.
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Encore un espoir pour les 150 salariés du Skylander, cet avion à hélices de 19 sièges de l'entreprise Skyaircraf, filiale de Geci. Le tribunal de commerce de Briey (est de la France) a placé ce jeudi l'avionneur en redressement judiciaire avec une période d'observation de six mois. La semaine dernière, le constructeur s'était déclaré en cessation de paiement, les caisses étant vides au point de ne pas pouvoir payer les salaires de septembre.

Un financement de transition de 5 à 6 millions

Avec la procédure de redressement judiciaire, l'entreprise peut à nouveau entreprendre à verser les salaires. "C'est l'ultime répit pour boucler un financement", explique un proche du dossier. Selon cette source, la trésorerie actuelle ne permet pas néanmoins de maintenir l'activité pendant six mois. Pour autant, le sauvetage de Skyaircraft doit passer par un financement de transition de 5 à 6 millions d'euros - l'actuel PDG Serge Bitboul, très critiqué, assurerait être en contact avec des investisseurs -, au cours des six prochains mois, pour permettre d'amorcer les 120 millions d'euros que l'Etat, la Lorraine et des investisseurs privés s'étaient engagés à financer en février. Or, dans la foulée, un audit a fait apparaître un besoin jusqu'aux premières livraisons de l'ordre de 200, voire 300 millions d'euros selon le directeur général du FSI, Jean-Yves Gilet. Ce dernier avait alors demandé à Skyaircraft de trouver des partenaires industriels pour s'adosser au projet, en vain.

Dassault, EADS, Safran n'ont pas été intéressés

Le président (PS) de la région Lorraine, Jean-Pierre Masseret, qui a versé 20 millions d'euros à Skyaircraft sous forme d'avances remboursables, a regretté profondément que ni Dassault, ni EADS, ni Safran, ni Eurocopter n'aient pas cru devoir donner un coup de main", a-t-il déploré, critiquant une "indifférence coupable au plan politique". "L'approche du gouvernement était insuffisante. On aurait pu penser un plus grand volontarisme politique, plus de force, plus d'intensité dans cette affaire. Chacun est tétanisé devant ceux qui ont la maîtrise financière", a-t-il ajouté, en affirmant avoir "toujours confiance dans le projet".

Un bon projet

Il est en effet jugé crédible par beaucoup de professionnels du secteur. "Il y a un marché même s'il n'est peut être pas aussi important que les 1.000 appareils annoncés, le produit est bon, et les turbopropulseurs sont en vogue, même si les moteurs prévus sont anciens, c'est peut être sa seule faiblesse", explique un cadre d'une entreprise aéronautique. "Ce n'est pas le Twin Otter 400 qui répondra aux besoins", assure t-il. Sur ce marché des avions tout terrain, on retrouve par exemple le Dornier 328 et d'avions anciens comme l'Embraer 110.

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Commentaires 8
à écrit le 05/10/2012 à 14:39
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Pourquoi pas essayer ?

à écrit le 05/10/2012 à 12:24
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qui ne sert qu'à transférer des fonds publics dans les poches des copains. Normal que les industriels ne se soient pas montrés intéressés ! Si c'était un bon coup, ils l'auraient déjà fait eux-mêmes...

à écrit le 05/10/2012 à 7:55
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Cela fait 15 ans que ce projet vit sur des subventions publiques sans n'avoir jamais vu le jour . Pas de prototype, pas de commande, pas de marché....un véritable scandale d'Etat.

le 05/10/2012 à 10:15
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Et pourtant sur la photo, il vole le Skylander au dessus des montagnes!

le 05/10/2012 à 14:38
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Ben oui, les miracles de Photoshop !

à écrit le 05/10/2012 à 6:18
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Le projet Skylander mérite de voir le jour.

à écrit le 04/10/2012 à 21:23
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Avec des turboprop, ça peut le faire

à écrit le 04/10/2012 à 17:58
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je doute fort qu il y ait un marché pour ce type de petit transporteur. Les companginies qui operaient des Do 228 (voir le sort de Cirrus air en Allemagne ) ont du abandonner car les couts d´operation par Passager sont exorbitants. Sans ...

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