Comment la France tente de conserver son leadership dans le domaine spatial

Nouveaux crédits pour l'innovation, création d'un organisme pour resserrer les liens entre tous les acteurs français... La ministre de l'Enseignement et de la Recherche Geneviève Fioraso, en charge de l'espace, veut mettre "l'équipe France en ordre de bataille".
Michel Cabirol
Vue d'artiste d'Ariane 6

La ministre de la Recherche, Geneviève Fioraso, a annoncé ce mercredi l'affectation de 50 millions d'euros pour le secteur spatial, dans le cadre du Programme d'Investissements d'Avenir 2 (PIA 2). Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, qui a instruit le dossier, avait demandé un peu plus d'argent et a eu finalement un peu moins qu'escompté (60 millions). Ces crédits seront alloués pour moitié à l'adaptation du lanceur européen Ariane 5 et pour moitié à la propulsion électrique des satellites, a précisé la ministre à l'issue de la réunion inaugurale du nouveau Comité de concertation État-Industrie sur l'espace (CoSpace).

Augmenter le volume de la coiffe

"Nous sommes dans une configuration très concurrentielle", a souligné la ministre, citant notamment Boeing. Le constructeur américain se prépare au lancement en 2014 du premier satellite commercial de télécommunications à propulsion uniquement électrique, le 702SP, par le futur lanceur de la société américaine Space X.

Les crédits affectés à l'adaptation d'Ariane 5 visent par ailleurs à augmenter le volume sous la coiffe de l'actuel lanceur européen, comme le souhaitait le PDG d'Arianespace, Stéphane Israël. Cette augmentation du volume sous coiffe - 2 mètres de plus en hauteur - "donnera à Arianespace plus de souplesse" face à l'évolution du marché des satellites, qui deviennent plus volumineux, a expliqué Stéphane Israël. Il a salué "une décision prise en un temps record". "C'est maintenant un programme de l'Agence spatiale européenne (ESA)", a-t-il souligné, souhaitant que cette adaptation "soit disponible dès 2015".

Conforter le leadership de la France dans l'espace

Sous la présidence de la ministre chargée de l'espace, Geneviève Fioraso, le CoSpace regroupe les principaux ministères concernés, notamment le ministère de la Défense, le Centre national d'études spatiales (Cnes), l'Onera (centre français de la recherche aéronautique, spatiale et de défense), le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), les industriels, opérateurs et utilisateurs du spatial.

Son objectif est de "conforter le leadership de la France dans le domaine du spatial" et "de mettre +l'équipe France+ en ordre de bataille", en mobilisant l'ensemble des acteurs de la filière autour d'une "feuille de route partagée", a indiqué le ministère de la Recherche. "Il nous permettra de mieux préparer la conférence ministérielle de l'ESA de 2014", a précisé Mme Fioraso.

L'espace, un enjeu de souveraineté

"L'espace est un enjeu d'autonomie, un enjeu de souveraineté, un enjeu de service aussi à la population, un enjeu industriel très fort", a souligné la ministre. L'Europe spatiale et son lanceur Ariane doivent cependant faire face à une concurrence croissante de l'industrie américaine mais aussi de pays émergents, comme l'Inde ou la Chine. C'est dans ce contexte qu'a été actée en novembre dernier à Naples Ariane 6, le futur lanceur européen, plus économique et donc plus compétitif que l'actuelle Ariane 5.

Les technologies spatiales sont omniprésentes au quotidien, avec les systèmes d'observation, de météorologie, de télécommunications ou encore de navigation. L'industrie spatiale européenne emploie plus de 35.000 personnes, dont 18.000 en France (y compris en Guyane), et génère un chiffre d'affaires supérieur à 6 milliards d'euros par an, dont plus de 2 milliards pour l'industrie française, selon le ministère.

Michel Cabirol

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Commentaires 12
à écrit le 11/09/2013 à 11:41
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La France n'est plus leader dans rien...

à écrit le 09/09/2013 à 22:30
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Si la France est en pole position europeenne dans la technique de lanceur satellitaire mais il l'est en defaut de se lancer dans le programme Hermes.Si la Chine a des ambitions de lancer un module lunaire avant 2020, l'absence de defaut du programme ...

à écrit le 05/09/2013 à 12:29
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Le ridicule ne tue pas 50 millions lorsqu'un satellite moyen 1/3 tonnes coûte en moyenne 150 millions, 75 millions pour inférieur à 1 tonne, un lancement en moyenne 100 millions on se dit que cette dame dont le poste est inutile pour deux raisons le ...

à écrit le 05/09/2013 à 10:00
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Penser franco-français pour le spatial n'a aucun sens. Encore un ministre qui a une guerre de retard. Et qui est sûrement très bien payé pour çà.

à écrit le 04/09/2013 à 22:39
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un des rares truc qui marché dans ce pays, ce qui ne durera pas si les pouvoirs publics de gauche y fourre leur nez . Quand quelque chose marche faut toujours que les enarques le bousille

le 05/09/2013 à 0:32
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Justement, tout ça existe parce que depuis 81 l'état à financé à fond perdu les développements d'Ariane IV puis Ariane V.... Ce secteur d'activité n'est rentable que depuis assez peu de temps. N'oubliez pas que les grands libéraux du RPR en 88 voula...

le 05/09/2013 à 2:44
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Alors comment fait Elon Musk ?

le 05/09/2013 à 7:38
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@ Guillaume : Rien ne dit qu'il est déjà rentable.

le 05/09/2013 à 11:18
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En plus, il est subventionné par le gouvernement américain (qui possède un budget spatial conséquent). Il a reçu 400 millions de dollars + en ligne de mire un contrat de 1.6 milliard de dollars pour effectuer le transport de matériels jusqu'à la Stat...

le 05/09/2013 à 19:05
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La NASA est une agence publique. (National Aerospatial and Space Agency) ....

à écrit le 04/09/2013 à 22:32
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Son leadership est plutot dans les hausses d'impots

à écrit le 04/09/2013 à 21:10
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Encore qqn qui crée un machin pour chapoter un truc qui doit selon nos élites doit nous permettre de garder notre leadership ! Pauvre France, encore des places pour nos Enarques !

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