Espace : budget en forte hausse pour l'Agence spatiale européenne en 2015

Le budget de l'Agence spatiale européenne va s'élever à 4,4 milliards d'euros en 2015, abondés notamment par les cotisations des États membres (3,23 milliards). Un budget en croissance de 8 %.
Michel Cabirol
Ariane 6 est l'un des défis les plus importants pour l'Agence spatiale européenne

En dépit des actuelles contraintes budgétaires importantes, l'Europe n'entend pas réduire le train de vie de sa politique spatiale. Bien au contraire, le budget de l'ESA (Agence spatiale européenne) sera en croissance "de 8 % en 2015" par rapport à 2014, a révélé mercredi au forum "Perspectives spatiales 2015"; organisé par Euroconsult et le GIFAS, le directeur général de l'ESA, Jean-Jacques Dordain. Ce budget va s'élever à 4,433 milliards d'euros, abondés par les cotisations des États membres de l'ESA (3,23 milliards), de la Commission européenne (environ 1 milliard) et, enfin, l'Organisation européenne pour l'exploitation des satellites météorologiques, Eumetsat (environ 300 millions), a-t-il détaillé.

Début décembre à Luxembourg, les États membres de l'ESA avait décidé de consacrer 8 milliards d'euros à la politique spatiale européenne lors du conseil ministériel de l'agence. Ce qui fait dire à Jean-Jacques Dordain, que l'ESA va gérer 20 milliards d'euros d'engagements de programme sur la période 2015-2020, dont 15 milliard des Etats membres et 5 milliards de la commission. "Nous n'avons aucune excuse pour ne pas travailler en 2015", a souri Jean-Jacques Dordain. Et de d'expliquer que l'observation de la terre sera la "priorité des priorités" dans le cadre de la conférence sur le climat.

Trois défis pour l'ESA en 2015

"2015 est important pour l'ESA qui a à nouveau des défis importants. Nous les gagnerons", a martelé Jean-Jacques Dordain. Premier défi pour l'Agence spatiale européenne, réussir les missions. "Chaque mission est un risque, chaque succès est un événement", a-t-il rappelé, fustigeant notamment ceux qui pensent que "le succès est normal et facile". Au premier rang de ces missions, Rosetta, qui "est loin d'être terminée". L'ESA a également trois lancements Vega à effectuer en 2015, dont celui pour LISA Pathfinder. C'est un satellite qui doit permettre de valider les technologies qui sont retenues pour le futur satellite LISA et devra lancer pour le compte de l'organisation européenne EUMETSAT, le satellite météo MSG 4.

Deuxième défi, mettre en musique les décisions prises par le conseil des ministres des pays membres de l'ESA en décembre au Luxembourg, dont le développement du lanceur Ariane 6. "C'est le défi le plus grand, a reconnu le directeur général de l'ESA. Il faut diminuer le coût de lancement au facteur deux, mettre en place une nouvelle organisation industrielle et de nouvelles responsabilités". Y compris au-delà la société commune Airbus Safran Launchers (ASL), notamment avec l'industriel italien Avio et allemand MT Aerospace, qui doit, selon nos informations, accueillir une seconde chaine de production de futurs boosters d'Ariane 6 et de Vega. Car l'Allemagne a mis pour la première fois contribué à ce programme.

Enfin, l'ESA veut anticiper les défis de façon générale afin de suivre "une compétition qui est de plus en plus variée". "Nous n'avons pas le choix" pour rester compétitif en dépit de "nos ressources limitées", a expliqué Jean-Jacques Dordain. Notamment sur les technologies concernant les lanceurs réutilisables. "Il faut qu'on le fasse", a-t-il martelé.

Nouveau directeur général et deux nouveaux pays membres

L'Agence spatiale européenne a annoncé en décembre la nomination de Johann-Dietrich Woerner au poste de directeur général de l'ESA, pour une période de quatre ans à compter du 1er juillet 2015. Il succèdera à Jean-Jacques Dordain dont le mandat s'achève le 30 juin 2015. Johann-Dietrich Woerner est actuellement président du directoire du Centre aérospatial allemand (DLR).

Par ailleurs, deux pays membres vont faire leur entrée à l'ESA : l'Estonie qui va signer son adhésion la semaine prochaine et la Hongrie d'ici à la fin du mois de janvier. L'ESA compte actuellement 20 États membres, dont 18 de l'Union européenne (UE) : France, Autriche, Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, Grèce, Irlande, Italie, Pologne, Pays-Bas, Luxembourg, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Suède ainsi que la Suisse et la Norvège. Huit autres États de l'UE ont signé des accords de coopération avec l'ESA : Estonie, Slovénie, Hongrie, Chypre, Malte, Lettonie, Lituanie et Slovaquie. Des négociations sont en cours avec la Bulgarie concernant ce même type
d'accord. Enfin, le Canada participe à certains programmes au titre d'un accord de
coopération.

Michel Cabirol

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Commentaires 3
à écrit le 26/01/2015 à 11:07
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"Car l'Allemagne a mis pour la première fois contribué à ce programme." Bien malin qui comprend...

à écrit le 20/01/2015 à 13:06
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il est temps pour l'agance européen de devenir un ACTEUR mondial de la conquette spaciale, ils nous faut finir le programe galéio en cours depuis 15 ans.... Développer un nouveau concept de lancement ( une nouvelle navette, ou un avion spaciale) car ...

le 14/08/2019 à 14:43
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Cette navette, nous aurions pu l'avoir avec Hermes. Seulement, c'était un projet Dassault (avec un gros, gros travail de la part de l'Onera). Et pour EADS/Aérospatiale/Airbus, il était tout simplement impensable de laisser Dassault prendre pied dans ...

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