Airbus trouve un accord pour clore les enquêtes pour corruption présumée

PARIS, 28 janvier (Reuters) - Airbus a annoncé mardi avoir trouvé un accord de principe avec le parquet national financier en France et avec des autorités similaires en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis dans le cadre d'enquêtes pour corruption présumée. Selon le Financial Times, Airbus pourrait verser près de 3 milliards d'euros de pénalités.
(Crédits : Regis Duvignau)

La Bourse apprécie l'annonce d'Airbus ce mardi sur un accord de principe trouvé avec le parquet national financier (PNF) en France et les autorités similaires en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis qui enquêtaient sur des cas de corruption présumée. Le cours de l'action du groupe aéronautique et de défense gagnait près de 3% à 136,80 euros dans les premiers échanges en Bourse de Paris, de loin la plus forte hausse du CAC 40, lui-même en progression de 0,47% au même moment.

Dans la mesure où ces accords ne sont pas encore définitivement validés, Airbus n'a pas indiqué de montant pour des raisons juridiques. Mais selon le Financial Times, Airbus pourrait accepter de verser environ 3 milliards d'euros de pénalités pour mettre fin à ces enquêtes.

Pour les analystes, la conclusion d'accords pour mettre fin à ces enquêtes est un développement positif et va permettre de tourner la page.

"Nous saluons la clôture de ces enquêtes du PNF et du SFO, même si cela a un coût. Les informations de presse avancent un montant de 3 milliards d'euros, dans la partie haute de ce que nous jugions probable", écrivent les analystes de Jefferies. Cette opinion est partagée par les traders de Bank of America, qui écrivent dans une note que ces accords enlèvent un "poids" pesant sur le titre en Bourse.

Fin des intermédiaires depuis 2014

Airbus fait l'objet depuis plusieurs années d'enquêtes anticorruption sur sa façon de recourir à des intermédiaires pour ses ventes d'avions de ligne, une pratique qui n'a plus cours depuis 2014 selon ses dirigeants.

Le groupe a déjà dit par le passé coopérer aux enquêtes du PNF français, du SFO (Serious Fraud Office) britannique et des autorités américaines.

Au coeur du dossier se trouve un système d'agents datant de plusieurs décennies, géré par une unité du siège maintenant dissoute, qui comptait environ 250 personnes réparties dans le monde entier et se traduisait par plusieurs centaines de millions d'euros d'honoraires par an, selon des personnes au fait de la question.

Airbus s'est séparé de plus de 100 salariés

L'ouverture des enquêtes pour corruption a contribué à accélérer le renouvellement de la direction d'Airbus ces dernières années, le groupe paraissant soucieux de présenter de nouveaux visages aux autorités dans l'espoir de conclure plus facilement des accords amiables, selon des sources.

Reuters a ainsi rapporté en octobre 2018 que le conseil d'administration d'Airbus avait choisi de hâter le départ du directeur financier Harald Wilhelm - ce qui avait provoqué la démission surprise de celui-ci -, tout en reconnaissant qu'il avait été à l'origine de l'audit interne et de l'arrêt de cette pratique des intermédiaires.

Airbus s'est séparé en 2018 de plus de 100 salariés et a émis plus de 300 avertissements pour des raisons éthiques ou de respect des règles internes du groupe, ont dit à Reuters deux personnes ayant connaissance de ces données internes.

(Reuters)

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Commentaire 1
à écrit le 28/01/2020 à 13:45
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Logique quand on sait que l'on ne pourra jamais prouver que l'on a pas corrompu il vaut mieux "s'arranger".

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