ATR a boosté son carnet de commandes en 2017

Les commandes de constructeur d'avions régionaux pourraient dépasser de 50% les livraisons effectuées depuis le début de l'année, a estimé le patron d'ATR, Christian Scherer.
Le patron d'ATR Christian Scherer a enregistré une très belle reprise de ses commandes en 2017

Christian Scherer est un patron heureux. Et pour cause... Il estime que les commandes d'ATR, le constructeur franco-italien de turbopropulseurs, pourraient dépasser de 50% les livraisons effectuées depuis le début de l'année. Ce qui porterait en 2017 le book-to-bill (ratio prises de commandes sur chiffre d'affaires) à 1,5, contre moins de 0,5 en 2016, a expliqué au salon aéronautique de Dubaï, le président exécutif d'ATR

Le patron de l'avionneur régional a précisé que les livraisons devraient rester stables à 80 appareils cette année et les années suivantes (88 appareils livrés en 2016). Christian Scherer prévoit d'ailleurs de maintenir sa production à 80 avions par an afin d'aider le marché à se rééquilibrer et à résorber l'excédent d'appareils d'occasion. ATR prévoit par ailleurs de livrer au total huit avions à l'Iran d'ici à la fin de l'année. Il en a déjà remis six exemplaires cette année à la suite de la levée des sanctions internationales contre Téhéran en 2016. Interrogé par La Tribune sur un possible arrêt des livraisons à l'Iran en raison des relations tendues entre Washington et Téhéran, Christian Scherer a indiqué qu'il n'avait reçu aucune consigne de la part de Paris.

Après avoir rencontré en octobre le secrétaire américain au Commerce, Robert Lighthizer, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a regretté l'incertitude qui pesait sur les entreprises européennes depuis la décision prise par Donald Trump de "décertifier" l'accord sur le nucléaire iranien. "Je lui ai demandé qu'il fasse preuve de la plus grande clarté, de façon à ce que nos entreprises ne se retrouvent pas dans une situation intenable où elles auraient à payer des amendes considérables au nom de sanctions extraterritoriales", avait expliqué le ministre.

Une très belle année commerciale

En concurrence avec l'avionneur canadien Bombardier, ATR a enregistré une très belle reprise de ses commandes cette année, après une chute en 2016 à 36 exemplaires, le plus bas niveau en sept ans. Le constructeur de turbopropulseurs vole d'ailleurs vers une année commerciale majuscule en 2017.

A plus d'un mois de la fin de l'année, il a déjà obtenu 112 commandes fermes ainsi que 28 lettres d'intention. Notamment deux importantes commandes de la compagnie aérienne indienne Indigo (50 appareils) et de la première entreprise mondiale de transport express, FedEx (30 appareils + 20 en option). Le carnet de commandes s'élève actuellement à 250 appareils (contre 212 appareils à fin 2016).

Pas de discussions pour le changement statut

Fort du soutien de ses deux actionnaires, ATR continue en revanche à étudier un éventuel changement de statut, pour devenir une SAS (contre un GIE ou Groupement d'Intérêt Economique actuellement ). Ce qui pourrait lui permettre de lancer plus facilement un nouveau programme de développement, a estimé Christian Scherer. Mais pour l'heure les deux actionnaires à parité (Airbus et l'italien Leonardo) n'ont pas ouvert des discussions avec les autorités françaises et italiennes.

Jusqu'ici le changement de statut se heurte à un obstacle sur des questions fiscales, qui concernent principalement l'actionnaire italien. En devenant une SAS, l'actionnaire italien perdra clairement de l'argent. Car la remontée de cash qu'il touche dans le cadre du GIE sera diminuée de l'impôt sur les sociétés auquel sera soumis ATR - ce qui n'est pas aujourd'hui le cas dans le cadre d'un GIE - et Leonardo sera imposé sur les dividendes versés. "Aujourd'hui c'est un blocage majeur" de la transformation des statuts de la société, avait-on expliqué à La Tribune. Ce qui n'est pas le cas pour Airbus Group qui est imposé au plus haut en France. Ce qui ne va pas changer énormément pour l'avionneur européen.

Quelles solutions? Trouver avec les autorités fiscales française et italienne un accord fiscal, qui donne un statut fiscal particulier à la SAS ATR afin de neutraliser l'impact fiscal de la transformation. L'idéal pour ATR est d'obtenir un accord fiscal similaire à celui qu'a Airbus avec les autorités fiscales françaises, allemandes, anglaises et espagnoles. Clairement, cela veut dire que le fisc français va aider une entreprise à payer moins d'impôts pour permettre à l'actionnaire italien de gagner plus.

Pas de décision sur un nouvel avion

Aucune décision concernant le lancement d'un avion de 90-100 sièges, en plus des deux modèles existants de 48 et 78 sièges, n'est imminente, a expliqué le patron d'ATR. Les actionnaires d'ATR sont partagés sur le sujet: Leonardo pousse pour un tout nouveau modèle d'avion de transport régional mais Airbus ne veut pas se précipiter sur de nouveaux développements tout en explorant des technologies d'avenir.

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Commentaire 1
à écrit le 20/11/2017 à 13:08
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Le déclin français en 5 étapes : 1- on change le patron français par un poulain d'outre-rhin du Kaiser Tom sans raisons 2- on lance une campagne de communication sur le thème" ATR est trop franchouillard" 3-les campagnes de recrutement sont orient...

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