Climat : l'industrie spatiale française au coeur des enjeux

Alors que la ministre de l’Écologie et de l’Énergie, Ségolène Royal se rendra au 51e salon international de l’aéronautique au Bourget ce jeudi, l'industrie spatiale tricolore est en pointe pour donner les clés aux scientifiques à la compréhension du réchauffement climatique.
Michel Cabirol
Le satellite Merlin va mesurer le méthane dans l'atmosphère en vue de mieux comprendre les raisons du réchauffement.

Le hasard fait parfois très bien les choses pour Airbus Space Systems et Thales Alenia Space (TAS), qui seront au cœur en 2015 du thème très, très "trendy" sur les changements climatiques, l'année où la France organise la conférence des Nations Unies, dite COP21, qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 15 décembre 2015. Quatre satellites des deux constructeurs, qui travaillent souvent en partenariat sur les programmes européens, vont être mis en orbite cette année.

"C'est une coïncidence mais une belle coïncidence", souligne le directeur des programmes satellites pour la météo et du climat chez TAS, Jean-Jacques Juillet. Pour autant, rappelle le directeur des programmes observation, navigation et sciences chez Airbus Defence and Space, Jean Dauphin, "plus de la moitié des données du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat sont d'origine spatiale. C'est vrai aussi pour la météo".

Un rôle prépondérant dans la compréhension du climat

"Les satellites jouent un rôle prépondérant dans la compréhension et la mesure des paramètres qui influent sur le climat", explique Jean-Jacques Juillet. Depuis plus de 30 ans, TAS et Airbus DS sont parmi les principaux fournisseurs des satellites d'observation de la Terre européens et de météorologie, depuis le système Meteosat, référence en termes de veille météorologique géostationnaire, à Topex Poseidon et son altimètre qui a ouvert la voie à l'océanographie opérationnelle, en passant par Merlin, qui va mesurer le méthane dans l'atmosphère en vue de mieux comprendre les raisons du réchauffement.

"Les responsables politiques sont très conscients des enjeux, des priorités et ils veulent comprendre ce qui va se passer sur le réchauffement climatique", souligne Jean Dauphin. "Les données fournies par ces systèmes sont d'une importance cruciale pour le suivi et la compréhension des questions climatiques", précise Jean-Jacques Juillet.

Quatre satellites sur le climat lancés en 2015

Quatre satellites dédiés au climat et à l'environnement et construits par Airbus DS et TAS, vont être lancés à partir de cet été. C'est d'abord le satellite Sentinelle 2A réalisé sous la maîtrise d'œuvre d'Airbus DS, qui devrait être lancé par le lanceur Vega le 22 juin. Il va cartographier l'intégralité des terres émergées de la Terre. Ensuite, ce sera au tour du satellite météo MSG-4 lancé le 2 juillet par Ariane 5. La maîtrise d'œuvre de ce programme a été confiée à TAS. Il sera notamment équipé de l'imageur SEVIRI (Airbus), capable de fournir des images tous les quarts d'heure.

Le satellite Jason 3, développé par TAS, va mesurer la hauteur des océans avec une précision au centimètre. Il sera notamment équipé de l'altimètre Poseidon-3B. Il sera lancé le 22 juillet par le lanceur américain Falcon 9. Enfin, le satellite Sentinelle 3, qui transmettra des données sur la surface et l'atmosphère de la Terre, sera mis en orbite en octobre à partir de Plessetsk par le lanceur russe Rockot. Quatre satellites construits pour le compte du CNES et de l'ESA (agence spatiale européenne), avec un partenariat de la NASA pour Jason 3.

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