Copernicus : Airbus Space Allemagne remporte un contrat de 300 millions d'euros

Airbus Space et Thales Alenia Space (TAS) sont les deux grands gagnants du deuxième contrat confié par l'Agence spatiale européenne (ESA) dans le cadre de la nouvelle tranche du programme Copernicus. Le groupe Airbus Space engrange 154 millions d'euros de volumes industriels tandis que TAS s'octroie 86 millions d'euros
Michel Cabirol
La mission CRISTAL, qui doit être livrée en 2027, permettra de mesurer avec plus de précision et de surveiller l'épaisseur de la glace de mer, la profondeur de neige qui la recouvre, et l'élévation de la calotte glaciaire.
La mission CRISTAL, qui doit être livrée en 2027, permettra de mesurer avec plus de précision et de surveiller l'épaisseur de la glace de mer, la profondeur de neige qui la recouvre, et l'élévation de la calotte glaciaire. (Crédits : Airbus Space)

Airbus Defence and Space (Allemagne) a signé lundi en tant que maître d'oeuvre un contrat de 300 millions d'euros pour la fourniture du satellite CRISTAL (Copernicus polaR Ice and Snow Topography Altimeter), le moins onéreux des six nouveaux satellites (1,7 tonne) lancés par l'Union européenne dans le cadre du programme Copernicus. La compétition a été remportée par le consortium mené par Airbus DS au détriment de celui d'OHB Italia, qui avait pourtant au départ déposé en octobre 2019 une offre financière légèrement meilleure (296,2 millions d'euros, contre 302,72 millions pour Airbus). Mais l'équipe d'évaluation du projet de l'Agence spatiale européenne (ESA) a recommandé in fine de sélectionner Airbus DS, qui a proposé une meilleure combinaison de qualité et de prix.

"L'expérience industrielle (du consortium vainqueur, ndlr) est considérée comme excellente et pleinement adéquate pour que le travail soit effectué", a estimé l'ESA.

La mission CRISTAL, qui doit être livrée en 2027, permettra de mesurer avec plus de précision et de surveiller l'épaisseur de la glace de mer, la profondeur de neige qui la recouvre, et l'élévation de la calotte glaciaire. Elle embarquera à son bord, IRIS, un altimètre inferomètre bi-fréquence ainsi qu'un radiomètre à micro-onde. La mission CRISTAL, qui a une portée mondiale, est essentielle pour mieux comprendre et surveiller le climat terrestre dans un contexte de changement climatique rapide.

La part du lion pour l'Allemagne

Sur ce contrat de l'ESA, le groupe Airbus engrange 154 millions d'euros de volumes industriels tandis que Thales Group s'octroie 86 millions d'euros et Ruag 8 millions d'euros. L'ESA n'a pas oublié les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les PME, qui totalisent pour 46 millions d'euros de contrats (respectivement 22 et 24 millions). Par pays, l'Allemagne se taille la part du lion sur la mission CRISTAL en obtenant pour 167,7 millions de volumes industriels : France 90,6 millions, Espagne 17,5 millions, Autriche 3,5 millions, Belgique 3,3 millions et Italie 3,1 millions... Parmi les principales ETI et PME françaises, qui montent à bord de CRISTAL : Sodern (viseur d'étoiles), Saft (batterie), Soditech (antennes MLI). Curieusement, l'industriel américain Rockwell Collins (roue de réaction), via une filiale allemande, est également à bord de cette mission européenne.

La maîtrise d'oeuvre d'Airbus Allemagne Friedrichshafen est logique. C'est la mise en place du leadership allemand après la conférence ministérielle de l'ESA fin novembre 2019 : les industriels allemands se sont taillés cet été la part du lion dans le partage du grand programme européen Copernicus en obtenant 792 millions d'euros de retours industriels, loin devant la France (540 millions), l'Italie (485 millions), l'Espagne (252 millions) et la Grande-Bretagne (118 millions).

Thales Alenia Space, principal sous-traitant

Dans cette compétition, Thales Alenia Space (TAS) ne pouvait pas perdre : la filiale spatiale de Thales (67%) et Leonardo (33%) était à bord des deux offres (Airbus et OHB). A noter toutefois la différence de prix entre les deux offres de l'instrument radar altimétrique : 85,7 millions d'euros dans celle d'Airbus et 82,6 millions dans celle d'OHB. Dans un communiqué publié lundi, TAS a annoncé avoir signé un contrat, d'un montant proche de 88 millions d'euros avec Airbus DS pour développer deux radars altimètres interférométriques IRIS (Interferometric Radar ALtimeter for Ice and Snow) embarqués à bord de la mission CRISTAL.

Le satellite CRISTAL embarquera, pour la première fois, un altimètre radar bi-fréquence en bandes Ku et Ka pour mesurer et surveiller l'épaisseur de la glace de mer et de la neige au-dessus de la glace. IRIS mesurera et surveillera également les variations de hauteur des calottes glaciaires et des glaciers du monde entier, grâce à son mode radar interférométrique. L'altimètre améliorera de 36% la précision de mesure de son prédécesseur SIRAL-2 (un altimètre uniquement en bande Ku, actuellement à bord de la mission Earth Explorer CryoSat 2 de l'ESA), grâce à son fonctionnement bi-fréquence.

Michel Cabirol

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