Course contre la montre d'ATR pour engranger des contrats en 2016

Pour ATR, c'est l'heure du sprint pour obtenir de nouvelles commandes. Le constructeur de turbopropulseurs n'a engrangé depuis le début de l'année que 16 commandes fermes alors qu'il en prévoyait plus de 90 début 2016.
Michel Cabirol
La compagnie aérienne de Papouasie-Nouvelle-Guinée, PNG Air, a acheté cinq ATR 72-600 pour un montant de 134 millions de dollars.

A moins de deux mois de la fin de l'année, ATR est loin, très loin d'atteindre son objectif de prises de commandes en 2016. Entre un dollar fort et un prix du carburant trop faible, le constructeur de turbopropulseurs franco-italien, qui a un nouveau PDG (Christian Scherer), tire la langue pour engranger plus de 90 commandes en 2016, comme l'avait annoncé en juillet l'ancien PDG d'ATR, Patrick de Castelbajac, à La Tribune. En attendant la signature du contrat de 20 ATR 72-600 avec Iran Air, qui serait imminente, le leader mondial de l'aviation régionale n'affiche à ce jour qu'un total très modeste de 16 commandes fermes.

"Outre l'intention de commande iranienne pour 20 appareils, nous avons signé deux contrats fermes de cinq avions chacun pour des clients qui ont souhaité conserver la confidentialité de la transaction", avait alors expliqué Patrick de Castelbajac à La Tribune.

La compagnie aérienne de Papouasie-Nouvelle-Guinée, PNG Air, a acheté cinq ATR 72-600 pour un montant de 134 millions de dollars, a annoncé lundi ATR dans un communiqué. Il s'agit de la conversion en commandes fermes de cinq options prévues dans un contrat signé en 2014 (six ATR 72-600 ferme et 14 en option). Pour autant, ce contrat était déjà signé en début d'année, ATR a simplement annoncé lundi le nom du client. Enfin, la compagnie aérienne espagnole Binter, a commandé en octobre six appareils ATR 72-600 supplémentaires. Ce qui porte à 18 le nombre d'ATR 72-600 commandés par Binter.

Un objectif de commandes toujours maintenu

Pas de panique pour autant chez ATR, qui prévoit la finalisation de plusieurs contrats en fin d'année, dont celui d'Iran Air. "La deuxième partie de l'année s'annonce bien meilleure : ATR a dans les tuyaux une bonne douzaine de campagnes commerciales actives qui vont nous permettre d'atteindre nos objectifs 2016", avait d'ailleurs expliqué juillet dernier Patrick de Castelbajac. Bref, rien ne semble perdu même si l'objectif apparaît de plus en plus ambitieux dans un environnement économique compliqué pour ATR avec un dollar fort, qui pénalise les clients du constructeur, et un prix du baril faible, qui réduit la compétitivité des turbopropulseurs face aux jets. Ainsi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 45,65 dollars lundi soir.

"Le dollar élevé nous pénalise parce que nos clients sont dans des pays hors zone dollar, qui ont vu souvent leur monnaie dégringoler face au billet vert, avait également souligné Patrick de Castelbajac. C'est le cas du Brésil qui est notre deuxième pays en termes de nombre d'avions opérés (82 appareils). Ainsi, le coût d'acquisition des avions s'est d'autant apprécié pour nos clients. Nos avions sont devenus plus chers d'une part, et d'autre part la très forte volatilité du prix du kérosène - un élément très dimensionnant pour les coûts d'opération -, a ralenti la prise de décision d'acquisition des compagnies. Cette conjonction a impacté ATR comme l'illustre notre début d'année assez lent sur le plan commercial".

Pour autant, depuis six ans, avec 80 % des ventes de turbopropulseurs, les appareils d'ATR restent les avions régionaux les plus vendus dans le monde. Les ATR, et plus particulièrement le modèle ATR 72-600, se sont imposés dans la région Asie-Pacifique comme la référence en matière d'exploitation régionale. Depuis 2014, cette région possède la plus grande flotte au monde d'ATR en service, avec plus de 370 appareils (trois fois plus qu'il y a dix ans) exploités par plus de 60 compagnies.

Michel Cabirol

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