DCNS vise la cap des 5 milliards d'euros de ventes en 2025

Le groupe naval DCNS vise un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros d'ici à dix ans (contre 3,1 milliards), dont la moitié à l'international et 10% à 15% dans les énergies marines renouvelables.
Michel Cabirol
La frégate FREMM Tahia Misr qui quitte Brest pour rallier l'Egypte, est un des nombreux succès de DCNS à l'exportation

DCNS tient désormais sa feuille de route pour les dix prochaines années. Un cap présenté ce jeudi par le PDG du groupe naval, Hervé Guillou, qui a l'ambition de mixer compétitivité  et croissance de DCNS, notamment à l'international, et qui confirme le retour à l'équilibre en 2015. L'élaboration de cette feuille de route a d'ailleurs occasionné quelques tensions avec son actionnaire Thales (35 % du capital). Des tensions confirmées à demi-mots par Hervé Guillou, qui préfère évoquer des discussions serrées mais normales avec le groupe d'électronique. Après de lourdes pertes en 2014, le groupe naval est revenu dans le vert lors des comptes semestriels.

Le constructeur des frégates FREMM et des sous-marins Barracuda a notamment pour objectif de réaliser un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros (contre 3,1 milliards d'euros en 2014) à l'horizon de dix ans, dont la moitié à l'international (35% actuellement) et entre 10% et 15% dans les énergies marines renouvelables.

Un plan de progrès

Pour redresser le groupe en termes de performances économiques et donc retrouver des moyens financiers pour investir dans la future croissance, le PDG vise à terme une marge opérationnelle de 5% à 8%. Plus précisément, le "Plan de progrès", qui a été lancé le 1er juin, devrait permettre de dégager 100 millions de résultat opérationnel supplémentaire d'ici à 2018 par des économies de coûts et l'adaptation du portefeuille de produits du groupe, qui a plombé l'an dernier les comptes de son actionnaire Thales (35% du capital de DCNS). DCNS compte réduire ses prix jusqu'à 20% selon les produits et de 15% ses coûts opérationnels et indirects.

Avec ces marges, Hervé Guillou souhaite accélérer l'investissement dans trois domaines : recherche et développement (entre 10 et 20 millions par an), notamment sur un nouvel AIP (système de propulsion anaérobie) et les batteries lithium-ion, développement international du groupe (entre 10 et 20 millions), modernisation de l'outil industriel (35 à 45 millions). Soit entre 55 et 95 millions d'euros. DCNS investit par an un peu plus de 140 millions d'euros, sont un peu plus de 100 millions autofinancés.

Vers une internationalisation du groupe

L'internationalisation du groupe est un axe stratégique. Depuis son arrivée à la barre du groupe naval, Hervé Guillou le répète à l'envie. Début juin, il a d'ailleurs précisé aux députés de la commission de la défense que "DCNS a toujours exporté une part croissante de son chiffre d'affaires : 10% dans les années 80, 20% à 25% au début des années 2000 et la part de prise de commandes à l'export est, pour 2014 et 2015, de 40%. Quant à la part de la production destinée à l'export, elle a dépassé 33% - 35% ou 37 % selon les mesures".

Le groupe veut renforcer son "empreinte internationale" à la faveur de nouveaux contrats gagnés à l'export, notamment en Australie (12 sous-marins à propulsion classique) où Hervé Guillou fonde de gros espoirs, en Pologne (3 sous-marins Scorpène), au Canada... DCNS, a-t-il précisé, a des campagnes commerciales dans "une bonne quinzaine de pays". Notamment en Asie du Sud-Est, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud. Hervé Guillou a notamment cité les "besoins monumentaux" de l'Inde, évoquant des campagnes en cours et à venir pour un porte-avions, des sous-marins classiques et nucléaires et de porte-hélicoptères proches du Mistral.

Le groupe est déjà présent en Inde, où il détient 37 partenariats, notamment avec son partenaire historique Mazagon Dock (MDL) et Reliance propriétaire du chantier Pipavav, mais au Brésil (Scorpène), en Malaisie (Scorpène et Gowind). DCNS va se renforcer en Arabie Saoudite où le groupe a de très gros enjeux commerciaux (10 Gowind, 6 FREMM) et dans le maintien opérationnel de la flotte de l'ouest, et s'installera très bientôt en Égypte, où trois des quatre corvettes Gowind vendues à la marine égyptienne seront réalisées dans un chantier naval d'Alexandrie.

"Cela reste insuffisant par rapport au déploiement de la concurrence qui, après la chute du mur de Berlin, a investi très rapidement l'international. TKMS, notre concurrent allemand, dispose par exemple de seize sociétés hors d'Allemagne et a vu, par effet d'un cercle vertueux, son chiffre d'affaires croître en Allemagne même ; Fincantieri a vingt-trois implantations hors d'Italie et Damen en a vingt-sept hors des Pays-Bas", a-t-il expliqué aux députés.

Un tri dans les énergie marines renouvelables

Exigé par les actionnaires (État et Thales), un tri a par ailleurs été fait par la nouvelle équipe de direction dans les activités d'énergies marines renouvelables. DCNS restera maître d'oeuvre industriel dans les hydroliennes et souhaite renforcer son déploiement. D'autant que DCNS en a fini avec la phase de pré-industrialisation. Le groupe fabrique quatre hydroliennes (2 pour la France et 2 pour le Canada). Dans les éoliennes off-shore, le groupe réduit son ambition et ne se positionne plus qu'en tant qu'équipementier d'un grand maître d'oeuvre. Dans l'énergie thermique des mers, DCNS va attendre avant de prendre une décision, le niveau de maturation des technologies n'étant pas encore suffisants.

En dépit des pertes abyssales sur des contrats dans le nucléaire, DCNS va rester dans cette activité, qui fait partie de son cœur de métier. Mais les ambitions seront beaucoup plus modestes à l'avenir. "Nous avons choisi un position défensive", a expliqué hervé Guillou. Le groupe naval prendra quelques contrats civils pour compenser les trous de charge dans les programmes militaires.

Michel Cabirol

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Commentaires 7
à écrit le 22/01/2016 à 21:30
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Pour vendre a l'international, il faut avant tous etre fiable, respecte ses engagement sur la livraison dès navire , mais aussi le respeçts des closes de non livraison à un ennemi potentiel....( voir l'histoire des sous- marin au Pakistan)... Bon dan...

à écrit le 22/01/2016 à 21:30
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Pour vendre a l'international, il faut avant tous etre fiable, respecte ses engagement sur la livraison dès navire , mais aussi le respeçts des closes de non livraison à un ennemi potentiel....( voir l'histoire des sous- marin au Pakistan)... Bon dan...

à écrit le 28/07/2015 à 11:26
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Article intéressant sur le fond mais effroyablement mal écrit. Phrase sans verbe : . Soit entre 55 et 95 millions d'euros. Phrase incompréhensible : DCNS investit par an un peu plus de 140 millions d'euros, sont un peu plus de 100 millions a...

à écrit le 23/07/2015 à 19:57
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Je pense que c'est largment possible mais nous puvons encore faire mieux en faisant du lobbyong auprè de nos partenaires européens qui achètent un peu trop aux USA à mon goût. Charité bien ordonné commence par soi-même donc il va être important de fa...

le 24/07/2015 à 13:12
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Je suis d'accord avec vous, nos soit disant "partenaires" Européens choisissent presque systématiquement d'acheter Américain et cela devient inacceptable. De plus la France est pratiquement le seul pays Européens (avec le RU) à être crédible sur à p...

à écrit le 23/07/2015 à 17:20
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Personnellement, je pense que cela va être dur à l'international, car l'affaire des Mistral aura un impact fort sur la crédibilité de la France.

le 23/07/2015 à 23:56
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La France n'a jamais vendu autant de matériel militaire que depuis le blocage des Mistral.

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