La guerre des drones se mènera sur les réseaux

Les drones de combat sont de plus en plus utilisés dans les conflits. Vont-ils remplacer les avions de chasse ou servir d’outils complémentaires ? Invités du Paris Air Forum, Pierre-Eric Pommelet directeur adjoint systèmes de mission défense Thales et le Général Denis Mercier, chef d'état-major de l'Armée de l'air, ont tenté de répondre à la question.
Quant à l'avenir de ces drones de combat, il réside dans de futurs drones stratosphériques, capables de voler très haut et pendant des périodes étendue.

« On a de plus en plus besoin de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance, Ndlr] comme ceux qui sont utilisés sur les opérations au Mali et en Irak.  Ils apportent de  la persistance sur le champ de bataille avec leur autonomie de 24 heures. Ce sont de vrais systèmes qui opèrent en réseau », explique le Général Denis Mercier, chef d'état-major de l'Armée de l'air, cet après-midi au Paris Air Forum, lors de la table ronde intitulée "La guerre des drones aura-t-elle lieu?".

"Ce qui est certain, c'est que la guerre sans drones n'est plus envisageable", ajoute Pierre-Eric Pommelet, le directeur adjoint systèmes de mission défense Thales.

Combler le retard européen

A court terme, l'armée de l'air doit tirer le meilleur profit des technologies existantes, même si la France accuse un peu retard par rapport aux américains, israéliens et d'autres pays comme l'Inde, la Corée du sud,  le Pakistan... 2013 a été un tournant de cette approche pragmatique avec l'acquisition de Reaper américains par la Défense française. « Nous avons  acheté des Reaper car il n'y avait rien de similaire en Europe » se justifie le Général Mercier.

A moyen terme, l'Europe devrait lancer un programme ambitieux autour des drones militaires. Déjà ,il existe  une coopération franco-britannique sur un programme de drones amphibies pour détruire les mines sous-marines entre Airbus, Dassault et  Finmecanica. Pour Pierre-Eric Pommelet  Thales, avec ses systèmes de commande possède beaucoup d'atouts pour faire partie de la grande aventure des drones.

Une guerre informatique

Néanmoins, les  drones MALE ne remplacent pas les Rafale et autres avions de combat. Drones et avions pilotés ont chacun leurs avantages et leurs limites. Les drones ont par exemple besoin de capteurs et de bande passante, à l'instar des satellites. « Nous avons  compris que le drone MALE était drivé par les réseaux de communication. C'est pourquoi nous concevons des outils nouveaux  grâce à l'ingénierie système » précise Pierre Eric Pomellet.

Autre problématique de taille : où se prend la décision de tirer ? Dans l'avion de combat ? Depuis le centre d'opérations au sol ? « Il n'existe pas une réponse unique. Pour les opérations en Afrique, c'est effectué depuis Lyon et aussi depuis un avion. Piloter un drone depuis un Rafale ? Nous n'en sommes pas encore là » tempère néanmoins le Général Mercier.

L'avenir stratosphérique

La formation des pilotes de drones est également un sujet important. Par exemple, l'US Air Force forme désormais plus de pilotes de drones que d'avions de combat. En France, l'Armée de l'Air a monté un centre d'excellence pour la formation aux drones à Salon de Provence. « Le facteur humain est essentiel et nous avons déjà de bons résultats » précise le Général Mercier.

Autre question soulevée par un participant : verrons-nous demain des combats entre drones ? Pour le Général Mercier, "il faudra attaquer les systèmes informatiques et les réseaux plutôt que les appareils eux-mêmes."

Quant à l'avenir de ces drones de combat, il réside dans de futurs drones stratosphériques, capables de voler très haut et pendant des périodes étendue, plusieurs jours voire plusieurs semaines. Des appareils qui intéressent les géants du Net comme Google et Facebook qui ont entamé des programmes de recherche et développement sur ces drones nouvelle génération. Une aubaine pour le Ministère de la Défense : « les drones stratosphériques j'y crois : un drone MALE vole trop bas et seulement 24 heures. Si ces nouveaux drones sont développé par l'industrie civile, c'est intéressant pour nous »  avoue le général Denis Mercier.

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Commentaire 1
à écrit le 12/06/2015 à 17:14
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La France sous la pression des lobbys de l'avion de chasse avec pilote a manqué le coach en snobant les drones . Puisque nous voulons continuer unilatéralement et sans aide financière extérieure de l'Europe à combattre l'islam radical, il va bien fal...

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