Espionnage des Etats-Unis : "des faits inacceptables" pour la France

Après les révélations de Libération et de Mediapart sur l'espionnage par la NSA de trois présidents français - Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande -, l'Elysée a estimé ces faits "inacceptables" mais qui "ont déjà donné lieu à des mises au point entre les Etats-Unis et la France".
Michel Cabirol
Espionnage par la NSA de trois présidents français - Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande -: des "faits inacceptables" pour l'Elysée

Réuni ce mercredi dans l'urgence, le Conseil de Défense a examiné la nature des informations diffusées hier soir par Libération et Mediapart, portant sur la période 2006-2012 et qui concernent le comportement de l'agence américaine de renseignement, la NSA, l'usine à espionnage des États-Unis.Selon des documents de Wikileaks regroupés sous le titre "Espionnage Elysée" et dévoilés mardi soir par Libération et Mediapart, trois présidents successifs. Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, et François Hollande, ainsi que leurs conseillers et collaborateurs, ont été espionnés par les États-Unis, sur une période allant, au minimum, de 2006 à 2012.

"Il s'agit de faits inacceptables qui ont déjà donné lieu à des mises au point entre les États-Unis et la France, notamment fin 2013 au moment des premières révélations et lors de la visite d'État du Président de la République aux États-Unis en février 2014, a réagi de façon très pragmatique l'Élysée. Des engagements avaient été pris par les autorités américaines. Ils doivent être rappelés et strictement respectés".

Autour de François Hollande, le Premier ministre Manuel Valls, des ministres (Affaires étrangères, Défense, Intérieur, porte-parole), la plupart des responsables des "services" (DGSE, DGSI, Coordonnateur national du renseignement et SGDSN), le chef d'état-major des armées et le chef d'état-major particulier du président, ont participé au conseil de défense. Parallèlement, l'ambassadrice des États-Unis en France, Jane Hartley, a été convoquée dans l'après-midi par le chef de la diplomatie, Laurent Fabius. Enfin, le coordinateur du renseignement français, Didier Le Bret, verra dans les prochains jours des responsables américains pour faire le point, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, lors du compte rendu du conseil des ministres.

Ferme dans un premier temps, pragmatique dans un deuxième temps

La réaction de l'Élysée est déjà très, très mesurée par rapport à l'importance médiatique de l'information révélée par la presse française. Pourquoi ? Ces "faits inacceptables ont déjà donné lieu à des mises au point entre les États-Unis et la France", selon l'Élysée. Circulez, il n'y a rien à voir. Car entre alliés, on s'espionne des deux côtés de l'Atlantique mais ce qui agace le plus, ce sont les fuites dans la presse, qui obligent les États, dont la France, à des réactions en deux temps : ferme sur la forme dans un premier temps et très pragmatique sur le fonds à moyen terme. "La France, qui a encore renforcé son dispositif de contrôle et de protection, ne tolèrera aucun agissement mettant en cause sa sécurité et la protection de ses intérêts", a estimé l'Élysée. Pour une crise d'une telle ampleur, c'est donc le service minimum.

Service minimum également en Allemagne dans un deuxième temps. Vendredi 12 juin, le parquet fédéral allemand a annoncé le classement sans suite de l'enquête sur l'espionnage présumé d'un téléphone portable de la chancelière allemande par l'agence américaine de renseignement NSA. Et pourtant Angela Merkel s'était offusqué dans un premier temps dans un communiqué publié en octobre 2014 "des pratiques totalement inacceptables (...) L'espionnage entre amis, ça ne va pas du tout"...

Les États-Unis inculpent des officiers chinois

Dans le même temps, la justice américaine a elle inculpé en mai 2014 cinq officiers de l'armée chinoise pour "piratage informatique" et "espionnage économique" à l'encontre de six sociétés américaines, avait alors annoncé le ministre de la Justice Eric Holder, qui avait rappelé la gravité de la situation lors d'une conférence de presse : "cette affaire d'espionnage économique présumé perpétré par des membres de l'armée chinoise représente les premières poursuites jamais engagées à l'encontre d'un acteur étatique pour ce type de piratage". Mais dans ce cas d'espèce, c'est vrai que la Chine n'est pas un allié des États-Unis....

Michel Cabirol

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Commentaires 16
à écrit le 03/07/2015 à 5:12
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Bien entendu la France n'a aucun espion en sol américain... hum

à écrit le 25/06/2015 à 11:18
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tous hypocrite revenez a l'ancien president qui fayoter avec merkel quand celle ci l'espionné

à écrit le 24/06/2015 à 16:42
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Vous me faites rire... Tout le monde espionne tout le monde. Comme la gauche est aux aboie pour les elections a venir, elle est prette a tout pour grapiller quelques votes.

à écrit le 24/06/2015 à 15:50
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et que l 'on veut faire passer en douce ? Je me demande !... campagne électorale ? On s'aperçoit du problème seulement aujourd'hui après 4 ans ? Mais que font les renseignements généraux français ? Car quels tapages, quelles pantomimes auxquels s...

à écrit le 24/06/2015 à 13:53
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les naïfs sont toujours les mêmes , nos dirigeant ! Au salon du Bourget par exemple le moindre espace commercial des constructeurs met en œuvre des brouilleurs pour que tout ce qui se dit reste confidentiel . Hollande ne brouille donc pas la petite J...

à écrit le 24/06/2015 à 13:37
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150€ le boîtier Square chez Vivaction pour en crypter voix et data ! Tous les chefs d entreprises peuvent se l offrir ! Après faut pas se plaindre !👹🐷

le 24/06/2015 à 16:02
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@l'héritier: euh, je suis pas un spécialiste, mais je pense que la NSA est quand même d'un niveau supérieur à ton boîtier à 150 euros :-)

le 24/06/2015 à 20:28
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@patrick L essentiel est de pas être dans les filets dérivants donc ils doivent tout décrypter pour rechercher à base de mots clés et de toute manière tu as rien a cacher mais ç est un principe ! Protéger son entreprise !

à écrit le 24/06/2015 à 13:05
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Tel est pris qui croyait prendre; c'est pas volé !

à écrit le 24/06/2015 à 12:34
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Inacceptable, n'exagérons rien ! Il suffit que nos dirigeants, amoureux et vassaux des US, lance un 49.3 pour changer la loi et rendre le tout plus acceptable qu'acceptable :-)

à écrit le 24/06/2015 à 12:12
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A force de faire une politique "caniche" non souveraine, hollande par sa mollesse de caractère ne se fait plus du tout respecter et on le prend pour un bon pigeon, une bonne poire, un bon marchepied, un bon cheval de troie car il se laisse faire tout...

à écrit le 24/06/2015 à 12:05
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Que vont faire notre président et nos supers ministres ?? Ils vont gesticuler, râler, faire une commission, et pour finir se coucher comme d'habitude !!! Hollande va faire son cinéma pour tente de remonter quelques points dans les sondages et ce sera...

à écrit le 24/06/2015 à 11:41
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Une certaine presse commence à dire que "inacceptable" c'est un mot de code utilisé par les dirigeants européens (Merkel même l'avait utilisé) pour dire aux Américains que "c'est pas grave, il ne doit pas avoir de secrets entre amis". Les prochains j...

le 24/06/2015 à 12:17
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Peut-être que vous avez raison car, selon l’AFP, un assistant de Nicolas Sarkozy a déclaré que l’ancien président qualifiait l’espionnage d’«inacceptable». C'était aussi le même mot utilisé par la Présidente du Brésil quand elle a appris qu'elle avai...

le 24/06/2015 à 12:17
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Vous êtes véritablement un divin devin :) Il est loin le temps où la France était un pays souverain.

le 24/06/2015 à 13:51
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Comme on fait pareil qu'eux il ne vaut mieux pas rouspéter trop fort sinon attention aux retours de flamme sur les services secrets français

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