Kership (DCNS/Piriou) rachète le site de STX Lorient

STX France a choisi Kership, co-entreprise entre le chantier naval breton Piriou et DCNS, pour la reprise du chantier STX de Lanester (Morbihan), STX France Lorient.
Kership et CMN ont convenu un accord d'utilisation partagée des capacités industrielles du site de Lanester

Le groupe de chantiers navals STX France a annoncé vendredi dans un communiqué qu'il avait choisi Kership, co-entreprise entre le chantier naval breton Piriou et DCNS, pour la reprise du chantier STX de Lanester (Morbihan), STX France Lorient. Cette annonce intervient alors que dans un communiqué commun reçu mercredi, Kership et Constructions mécaniques de Normandie (CMN), tous deux candidats à la reprise de ce chantier, avaient annoncé avoir convenu "un accord d'utilisation partagée des capacités industrielles du site du Rohu", quel que soit son futur propriétaire.

"Chacune des propositions présentait tout d'abord de bonnes garanties pour les salariés ainsi que l'assurance du maintien de (la, ndlr) capacité industrielle, point essentiel pour l'ensemble de la filière navale française", souligne STX France. "La direction de STX France après examen attentif des deux offres a décidé de poursuivre les discussions avec le seul candidat Kership en vue de conclure la vente au cours de l'automne prochain".

"Je suis extrêmement heureux de cette décision", réagit dans un communiqué Patrick de Leffe, président de Kership, filiale à 55% du chantier Piriou situé à Concarneau (Finistère) et à 45% de DCNS. Les deux entreprises se félicitent elles-aussi de l'opération, DCNS estimant notamment qu'elle "renforce la consolidation de la filière navale française".

Une reprise qui annonce des commandes...

Avec cette acquisition nous allons "pouvoir disposer de la capacité de production indispensable à nos besoins immédiats et d'un socle industriel, aux côtés de celui de Concarneau, qui va nous permettre de poursuivre le déploiement stratégique de Kership avec, en perspective, la création d'emplois", a souligné Patrick de Leffe. "Notre volonté et notre intérêt est d'ouvrir le site aux autres acteurs du secteur naval français", assure-t-il. Il a précisé qu'au-delà de l'accord avec les CMN, DCNS a confirmé un minimum de 50.000 heures de charge annuelle.

"Toutes ces collaborations vont apporter à Kership Lorient une charge conséquente et diversifiée, à court et moyen terme, en augurant de meilleures coopérations sur les marchés export entre les chantiers français", a estimé Patrick de Leffe. Pour sa part, le PDG de DCNS Hervé Guillou a indiqué dans un communiqué publié par DCNs que "la reprise de STX Lanester par Kership permettra à DCNS de disposer d'un partenaire aux moyens industriels adaptés pour réaliser des éléments de coques ou de sous-ensemble de coques".

Les CMN souhaitaient acquérir le site pour y construire des navires patrouilleurs militaires, voire des bateaux civils. Kership avait de son côté indiqué que son site de Concarneau était saturé. Les deux entreprises s'étaient engagées à garder l'ensemble des emplois, soit une quarantaine de personnes. " Kership offrira à d'autres chantiers et en particulier à CMN l'accès à un outil de production performant", a estimé Hervé Guillou.

Un début de consolidation des chantiers français

Dans leur communiqué commun, CMN et Kership indiquaient que leurs entreprises étaient "arrivées à la conclusion que l'accentuation d'échanges et de coopérations ciblées pourrait être bénéfique pour chacune d'elles ainsi que pour l'ensemble de la filière navale française".

Cette reprise "s'est faite dans un climat d'entente parfaite entre les différents acteurs concernés, a réagi Iskandar Safa, actionnaire de Privinvest, société mère des CMN. Face à une concurrence rude, il est nécessaire que les entreprises françaises de construction navale coopèrent le plus largement possible".

STX a supprimé en 2015 une cinquantaine de postes à Lanester et n'a gardé sur place que l'activité tôlerie et construction mécanique, alors que le site était auparavant spécialisé dans les navires monocoques rapides, les patrouilleurs de surveillance côtière, les navires spéciaux et les navires à passagers. Une réorganisation que STX France justifie notamment par le fait que "l'ensemble des commandes françaises récentes ont été prises par son concurrent Piriou/Kership".

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Commentaires 2
à écrit le 24/05/2016 à 9:58
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Merci à MR LE DRIAN ..... pour son aide ... comme pour son aide à KERSHIP pour obtenir tous ces contrats ...... un breton aide les bretons ......

à écrit le 22/05/2016 à 10:46
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L'accord entre Kership et CMN sera de courte durée la concurrence va vite reprendre, y compris la concurrence ministérielle (défense et intérieur)

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