L'aéronautique, la poule aux oeufs d'or de l'Etat français

Entre 2010 et 2015, les participations publiques dans le domaine de l'aéronautique et de la défense ont rapporté à la France, selon la Cour des comptes, près de 7 milliards d'euros : 2,1 milliards d'euros de dividendes et 4,8 milliards de cessions de titre Safran, Airbus et DCNS.
Michel Cabirol
En tant qu'acheteur, l'État français investit chaque année environ 16 milliards d'euros dans le domaine de la défense et de l'aéronautique

Près de 7 milliards dans les poches de l'État. C'est le montant que les participations publiques et les cessions de titres dans le domaine de l'aéronautique et de la défense ont rapporté entre 2010 et 2015 à la France, selon le rapport de la Cour des comptes sur l'état actionnaire publié ce mercredi. "Ces participations correspondent à des groupes profitables qui interviennent sur des marchés en croissance au niveau mondial", a souligné la Cour des comptes.

Une poule aux œufs d'or pour combien de temps encore?

L'aéronautique est une poule aux œufs d'or mais pour combien de temps encore avec les nombreuses cessions de titres réalisées par l'État français... Aujourd'hui les principales participations de l'État dans le secteur de la défense et de l'aéronautique sont sont dans DCNS (62,50%), GIAT Industries (100%), Airbus Group (10,94%), Thales (26%) et Safran (14%).

"Contrairement à ce qui a pu être observé dans le passé, a expliqué la Cour des comptes, "le secteur se porte bien et a eu une contribution positive pour les finances publiques, chiffrée à près de 7 milliards d'euros entre 2010 et 2015 : 2,1 milliards d'euros de dividendes et 4,8 milliards de cessions de titre Safran, Airbus et DCNS".

Les cessions de titres de Safran ont fait passer la participation de l'État de 30,2 % en 2010 à 14 % en 2016. Ce qui a permis à l'État d'encaisser 3,1 milliard d'euros. En 2015, Safran a également versé 87 millions d'euros de dividendes à l'État. S'agissant d'Airbus, l'Etat, qui a baissé sa participation d''environ 15% à 10,94%, a vendu ses titres en trois fois : 1,56% du capital d'Airbus le 16 avril 2013 (482,7 millions d'euros), puis 2,1% le 26 avril 2013 (707 millions) et, enfin, 1% le 15 janvier 2014 (451 millions d'euros). Cette dernière cession a d'ailleurs à l'Etat de financer en partie son entrée dans le capital de Groupe PSA en 2014.

L'État investit 16 milliards d'euros par an

En tant qu'acheteur, l'État investit chaque année environ 16 milliards d'euros pour favoriser l'innovation et la croissance d'un secteur, souvent caractérisé par sa dualité civile et militaire des technologies : 11 milliards pour l'équipement des forces et les études amont, quatre milliards pour le maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels et un milliard pour les infrastructures.

Selon la Cour des comptes, l'emploi, le commerce extérieur et l'aménagement du territoire sont également des intérêts significatifs (16 milliards d'euros de prises de commandes à l'exportation en 2015).

Michel Cabirol

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 26/01/2017 à 14:54
Signaler
Indépendant avec 2000 milliards de dette... La douloureuse réalité et que nous avons de moins en moins de moyens pour poursuivre notre politique militaro-industrielle (par simple effet d'échelle), qu'une gestion plus rigoureuse des dépenses s'impose ...

à écrit le 26/01/2017 à 8:47
Signaler
sauf que la dépendance de certains groupes a la commande public introduit un biais : sur 16 milliards d'engagements combien de mise en concurrence avérée et de sur-facturation ? Une sous performance achat de 5% en moyenne représenterait 800 millions....

le 26/01/2017 à 11:04
Signaler
On a la chance de pouvoir acheter du matériel fabriqué en France, d'être indépendant pour une grande majorité de matériel et de pouvoir aussi exporter. (20 milliards en 2016 de commandes) Vous préférez acheter à l'étranger? Pour augmenter nos défic...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.