La France va-t-elle se doter d'un drone armé ?

Interrogé par un député, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a estimé que la "question restait posée" pour que la France se dote d'un drone MALE équipé d'un missile.
Michel Cabirol
L'armée de l'air française va-t-elle diposer de drones MALE armés?
L'armée de l'air française va-t-elle diposer de drones MALE armés? (Crédits : DR)

A l'image des drones américains, les Reaper français vont-ils être armés? Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a été pour le coup très énigmatique. Mais sa réponse à une question du député Yves Fromion (Les Républicains) ouvre toutes les hypothèses. La France pourrait prochainement se doter d'un drone de surveillance et de reconnaissance MALE (Moyenne altitude, Longue Endurance) armé. Ce qui n'était pas cas jusqu'à présent. Au-delà d'un débat que la France devra avoir sur l'utilisation éventuelle de drones armés, il faudra demander l'autorisation des États-Unis, qui utilisent fréquemment cette arme contre des terroristes à l'étranger. Une utilisation qui provoque de nombreux dommages collatéraux.

Yves Fromion : Ne pourrait-on pas envisager d'armer certains des neuf drones d'observation supplémentaires qui doivent nous être livrés, ne serait-ce que pour acquérir une compétence qui sera utile lorsque le drone MALE européen sera mis en service ?

Jean-Yves Le Drian : La question reste posée. Je n'en dirai pas plus.

Pour quelles raisons la France se doterait de Reaper armés? Bien sûr pour des raisons opérationnelles mais aussi économiques. Car pour délivrer une charge dans le nord du Mali, comme l'a précisé Yves Fromion, "un avion doit effectuer deux heures de vol depuis N'Djamena". Ce qui ne serait pas le cas pour un Reaper armé, capable de lancer un missile tout de suite. La France va acquérir neuf Reaper supplémentaires pour atteindre l'objectif inscrit dans la loi de programmation militaire (LPM), a rappelé Jean-Yves Le Drian. Dans ce cadre, l'armée de l'air disposera de quatre systèmes commandant chacun trois vecteurs. Actuellement, l'armée de l'air dispose de trois Reaper, basés à Niamey au Niger.

Une question récurrente

Fin 2014, le délégué général pour l'armement Laurent Collet-Billon s'était interrogé lui aussi devant le Parlement. "Une question majeure demeure : le second système de drone MALE doit-il être armable ou non ? Il avait pourtant aussitôt refermer le débat : "N'ouvrons surtout pas le débat. L'important est de les obtenir vite. On verra le reste après !"

Le missilier européen MBDA a obtenu en mars 2014 son brevet pour pouvoir tirer le missile Brimstone à partir du Reaper. Selon MBDA, le Brimstone, à bord du MQ-9 Reaper, a fait la preuve qu'il pouvait "réduire les risques de dommages collatéraux" et démontrer "la létalité avec un seul tir contre des cibles évoluant à grande vitesse sur terre, mer et dans un environnement complexe". Ce qui n'est pas toujours le cas avec le missile américain Hellfire de Lockheed Martin coupable régulièrement de dommages collatéraux.

 Eurodrone, une volonté d'aboutir

Le ministre a également abordé le programme européen, qu'il baptise Eurodrone, qui sera amené à succéder au Reaper. "Il est actuellement en phase de définition. Les discussions sont en cours, mais nos amis allemands et italiens ont la volonté politique de voir ce dossier aboutir", a-t-il expliqué aux députés. Mais il n' a pas caché que "ce sera difficile : il faut éviter que la définition ne soit trop éclatée et que ne se reproduise le scénario de l'A400M, chacun ayant ses propres préconisations. Nous devons aboutir à un seul modèle d'eurodrone MALE". Les industriels Finmeccanica (Italie), Dassault et Airbus participent à ces discussions ainsi que trois pays, la France, l'Allemagne et l'Italie.

"C'est moi qui suis à l'initiative de ce projet, a expliqué Jean-Yves Le Drian, car il me paraissait indispensable d'avoir une maîtrise technologique dans ce domaine. Nos partenaires semblent me suivre, mais nous devons exercer une grande vigilance politique. En tout cas, mon homologue allemande est tout à fait favorable au développement de ce programme".

Michel Cabirol

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 8
à écrit le 28/10/2015 à 10:03
Signaler
Ne devrait-on employer des drones pour surveiller les enseignangnans ? Quand un avion produit du terrorisme ou bien une compagnie a pu ou pas maltraiter un pilote qui réalise un suicide, ne devrait-on mettre les dirigeants en examen, il se peut qu’il...

à écrit le 28/10/2015 à 6:04
Signaler
Des armes sur un drones, pour faire quoi ? Pour tirer sur tout ce qui bouge? Comme les américains? Pour multiplier les bavures et les morts inutiles? Qui vont monter la haine contre nous et grossir les rangs des terroristes sans cerveau.

à écrit le 27/10/2015 à 18:02
Signaler
L'équipement massif des armées, en centaines de drones armés et d'observation, est une priorité absolue et urgente.

le 28/10/2015 à 10:29
Signaler
oui ancetre géotrouve tout

à écrit le 27/10/2015 à 17:16
Signaler
je ne savais pas qu'une usine à gaz peut voler. Sans blague

le 27/10/2015 à 20:26
Signaler
Ben oui...l'Eurofighter...ça vole...c'est une mer..mais ça vole...

le 27/10/2015 à 23:47
Signaler
Oui, voler n'est pas vraiement le problème mais plutot pourquoi il vole et comment il vole. Dans l'aeronautique, les Allemands sont de vrai boulets pour les projets de coopération.

le 28/10/2015 à 10:25
Signaler
ou c'est vrai cà vole meme cà vole bien les constribuables Européens ^_^

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.