La guerre du futur, de la science-fiction à la réalité

Quelles seront les armes de rupture du futur en 2030 ? Quel sera leur concept d'emploi face à de nouvelles menaces très diverses ? Robots tueurs, drones de combat armés, armes laser et électromagnétiques pourraient, à cet horizon, donner un temps d'avance aux pays qui maîtriseront ces technologies. "A quoi ressemblera la guerre du futur" sera l'un des débats du Paris Air Forum (organisé par La Tribune) qui se tiendra le 21 juin auquel participeront Caroline Laurent, directrice de la stratégie de la direction générale de l'armement (DGA), Bruno Sainjon, PDG de l'ONERA, et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, directeur de l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (IRSEM).
Michel Cabirol
La robotique n'est plus une fiction, elle sera de plus en plus incontournable sur un théâtre. Car, comme on le rappelle à la DGA, « les robots ouvrent un champ des possibles bien supérieur à ce que l'homme sait faire aujourd'hui ».

Robots autonomes, drones de combat armés, armes laser, canons électriques, armes électromagnétiques... Ce sont là quelques-uns des systèmes d'armes du futur qui devraient être opérationnels à l'horizon 2030 pour faire face à des menaces extrêmement diverses (guerre asymétrique, terrorisme...). Ces menaces pourraient générer d'ailleurs de nouvelles doctrines en vue de répondre à des situations réclamant une extrême réactivité.

Ces nouvelles armes seront dotées d'intelligence artificielle pour certaines, comme les robots ou les drones - ce qui implique d'instaurer des règles éthiques -, et/ou seront très furtives pour d'autres (drones). Déjà, certains pays ont franchi le pas. Ainsi, la Corée du Sud a mis au point un robot sentinelle autonome conçu pour patrouiller dans la zone démilitarisée (DMZ) séparant les deux Corée. Doté de capteurs, il peut repérer une cible au-delà de 3,2 km, puis la « neutraliser » avec sa mitrailleuse.

Les armes à énergie dirigée

Tout comme la plupart des grands pays matures dans le domaine de l'armement (États-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, Allemagne...), la France travaille sur la plupart de ces technologies, dont certaines seront boostées par l'innovation des startups du monde civil. « Il faut absolument prévoir ce qui va être mis en place sur le plan technologique dans le futur, confirme à La Tribune le délégué général pour l'armement, Laurent Collet-Billon. C'est un véritable enjeu de souveraineté. Nous avons, par exemple, une feuille de route sur les armes à énergie dirigée. »

D'une façon générale, la France travaille sur l'ensemble du spectre des armes à énergie dirigée. « On laisse toutes les portes ouvertes », assure-t-on à la DGA. C'est le cas des armes électromagnétiques, qui permettront à l'horizon de 2030 de neutraliser tous les systèmes électroniques des défenses ennemies. « Cette technologie est un peu moins mature au niveau du concept d'emploi mais on pourrait avoir une première application opérationnelle avec un concept d'emploi bien ciblé en 2030 », explique-t-on à la DGA. Par exemple, pour neutraliser les IED (engins explosifs improvisés), meurtriers dans de nombreux théâtres d'opérations de type Afghanistan, Mali...

Le laser, de la science-fiction à la réalité

Si les États-Unis testent déjà des armes laser sur des navires de guerre, la France fait partie des pays maîtrisant en grande partie cette technologie. Capable de détruire ou de neutraliser n'importe quelle menace, cette arme redoutable va à la vitesse de la lumière. « C'est une technologie d'avenir », assure le directeur du département optique théorique et appliquée de l'Onera, Franck Lefèvre. D'ailleurs, le centre français de recherche aérospatiale a démontré la faisabilité de cette technologie en tirant sur le satellite Spot 1 situé à près de 900 km de la Terre en l'éblouissant temporairement... en 1992.

« Sur le laser, on avance, confirme-t-on à la direction générale de l'armement (DGA). Mais nous nous posons des questions sur son emploi et sur sa valeur opérationnelle. Est-ce une arme qui en remplace une autre ou est-elle complémentaire ? En outre, le risque d'utilisation d'une telle arme ayant une portée de plusieurs dizaines de kilomètres est non nul. Il faut associer sécurité et concept d'emploi. On travaille sur les solutions les plus éthiques possible pour atténuer d'éventuels dommages collatéraux, en particulier l'aveuglement de civils. »

Cette arme n'est pas encore tout à fait mature en raison des très grandes zones de stockage d'énergie nécessaire pour s'en servir. Actuellement, seul un navire de guerre peut accueillir un tel système. L'enjeu passe désormais par la miniaturisation du stockage. Une condition sine qua non pour pouvoir intégrer une arme laser sur un avion ou un véhicule.

Des robots tueurs ?

Ira-t-on vers des robots tueurs sur les champs de bataille ? Officiellement, la France ne travaille pas sur ce type de systèmes d'armes. Surtout, la robotique n'est plus une fiction, elle sera de plus en plus incontournable sur un théâtre. Car, comme on le rappelle à la DGA, « les robots ouvrent un champ des possibles bien supérieur à ce que l'homme sait faire aujourd'hui ». Ils s'inscrivent dans la doctrine des 3D (Dirty, Dull and Dangerous, soit en français : pénible, sale et dangereux).

Ainsi, la France, en partenariat avec la Grande-Bretagne, travaille sur des études en amont sur un drone de combat armé (Futur combat Air System). Un système téléopéré qui exécutera les missions les plus dangereuses. Il sera mis en réseau avec un ou des avions pilotés, des stations au sol... grâce à des liaisons de données résilientes de nouvelle génération.

@mcabirol

Michel Cabirol

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Commentaire 1
à écrit le 22/06/2016 à 0:11
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Oui, dans un avenir proche, mois de 10 ans, il y aura des robots sur le champs de batailles, plus proche de nous des drones de combat aérien... la machine et l'intelligence artificielle existe déjà, reste de les intégrer dans des machines autonome......

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