Les "success-stories" des pépites EarthCube et Kalray se poursuivent à très grande vitesse

Deux pépites technologiques françaises, deux parcours incroyables. Earthcube et Kalray vont pouvoir poursuivre leur aventure grâce à deux opérations de levée de fonds réussies.
Michel Cabirol
La start-up Earthcube, spécialisée dans l'imagerie spatiale au moyen de techniques d'intelligence artificielle notamment, a réussi à lever 20 millions d'euros.
La start-up Earthcube, spécialisée dans l'imagerie spatiale au moyen de techniques d'intelligence artificielle notamment, a réussi à lever 20 millions d'euros. (Crédits : Earthcube)

Ce sont deux pépites françaises extrêmement prometteuses, qui pourraient devenir un jour des licornes françaises. Earthcube, qui change de nom en devenant Preligens, et Kalray ont réussi leur levée de fonds. La première, spécialisée dans l'imagerie spatiale au moyen de techniques d'intelligence artificielle notamment, a réussi à lever 20 millions d'euros ;  la seconde, pionnier des processeurs dédiés aux nouveaux systèmes intelligents, a annoncé jeudi dans un communiqué le succès d'une augmentation de capital d'un montant de 5,2 millions d'euros.

Dénominateur commun pour ces deux start-up, la présence du ministère des Armées dans leur tour de table, qui surveille ces deux pépites technologique comme le lait sur le feu pour des raisons de souveraineté et d'autonomie stratégique. C'est le fonds Definvest, doté de 100 millions d'euros et opéré par Bpifrance, qui est techniquement dans le capital de Preligens et Kalray. Depuis sa création, huit entreprises ont bénéficié de ses investissements pour un total investi par le ministère des armées de 13,5 millions d'euros et accompagné par d'autres ,permettant de mobiliser au profit de ces sociétés 75,5 millions d'euros.

"Nous sommes aux côtés de Preligens-Earthcube à l'époque - depuis leurs débuts ! Les applications de cette pépite nationale sont primordiales pour le domaine de la défense. Elles nous apportent un vrai gain opérationnel pour l'exploitation de nos informations géospatiales : sans Preligens, nous ne verrions pas certaines choses", a expliqué la ministre des Armées, Florence Parly, lors de sa visite jeudi matin dans les locaux de Preligens à Paris.

Earthcube, une croissance fulgurante

Rebaptisée Preligens - un nom beaucoup moins sexy que Earthcube -, cette start-up lancée par deux anciens d'Airbus, va poursuivre sa "phase d'hyper croissance", selon un communiqué commun du ministère et d'Earthcube, grâce à cette levée de fonds menée par Ace Management (groupe Tikehau), aux côtés de Definvest, avec 360 Capital, l'investisseur historique. Ces trois fonds sont rejoints par des investisseurs privés reconnus pour leurs expertises, dont Octave Klaba, fondateur et président du conseil d'administration du groupe OVH.

Fondée en 2016, Preligens, couvé par les services, notamment la DRM (Direction du renseignement militaire), va poursuivre ses développements dans les technologies de rupture pour répondre à de nouveaux cas d'usage dans le secteur de la défense et du renseignement et également intensifier son développement à l'international. En pointe dans l'analyse par l'intelligence artificielle de données géospatiales, Preligens souhaite étendre celle-ci "sur d'autres sources cruciales pour le secteur de la défense et du renseignement". Ainsi, la start-up va profiter de cette levée de fonds pour maintenir "son avance technologique sur les sujets d'intelligence artificielle appliqué au secteur de la défense et du renseignement", selon le communiqué.

"Notre modèle trouve dans cette levée de fonds un formidable accélérateur pour développer encore plus vite nos innovations technologiques et intensifier le rythme de notre conquête géographique", résume le co-fondateur et PDG de Preligens, Arnaud Guérin.

Preligens, qui emploie déjà 80 personnes, assure qu'elle avait multiplié par quatre son chiffre d'affaires en 2019 et en 2020 (sans pour autant donner de chiffre). Enfin, elle revendique "le plus important centre de recherche en Intelligence Artificielle en Europe dans son domaine".

Kalray réussit son augmentation de capital

Les fonds levés dans le cadre de cette augmentation de capital vont permettre à Kalray de se doter des moyens financiers supplémentaires nécessaires pour développer et préparer la commercialisation de la prochaine génération de microprocesseurs. Soit la deuxième version de CoolidgeTM (Coolidge2TM), dont la mise sur le marché est prévue en 2022. Lors du lancement de cette opération, la start-up, qui vise un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros sur la période allant de mi-2022 à mi-2023, avait indiqué que cette opération devait atteindre "au moins 5 millions d'euros". C'est fait !

Fondée en 2008 comme spin-off du CEA, Kalray, qui a 41,34 % de son capital dans le flottant, compte parmi ses investisseurs : Alliance Venture (Renault-Nissan-Mitsubishi), Safran, MBDA, NXP Semiconductors, CEA et Definvest/Bpifrance. Kalray se positionne clairement aujourd'hui comme le "seul acteur européen et souverain dans le domaine des processeurs visant les systèmes intelligents, et intégrant en particulier les traitements d'IA à haute performance", avait expliqué à la Tribune le président du directoire de Kalray, Eric Baissus, dans une interview accordée à La Tribune. Ces processeurs équiperont de nombreux systèmes critiques comme les data centers modernes, les réseaux 5G, les véhicules autonomes, les équipements de santé, l'industrie 4.0, les drones et les robots.

Michel Cabirol

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