Mitsubishi songe à construire des avions de plus de 100 places

Au lendemain de la réussite du premier vol de l'avion régional MRJ de Mitsubishi, le patron du groupe songe déjà la suite avec un avion de plus de 100 places et évoque une collaboration plus large avec Boeing.
Fabrice Gliszczynski

"Les ailes du Japon", ou encore "la sortie de la sous-traitance" (en référence au rôle de simples fournisseurs des industriels nippons pour Airbus et Boeing). Ce sont les titres en Une des médias nippons ce jeudi après le premier vol réussi du MRJ.

Quinze jours après la sortie d'usine de l'avion moyen-courrier chinois C919 de Comac, le Mitsubishi Regional Jet (MRJ), un appareil d'une capacité de 70 à 90 sièges, a effectué son premier vol d'essai ce mercredi au départ de Nagoya. L'événement était de taille. Le Japon n'avait pas conçu un avion civil depuis l'appareil à hélices YS11 il y a un demi-siècle. Le MRJ est donc le premier avion à réaction japonais.

De grands fournisseurs aéronautiques

Pour rappel, les industriels nippons au premier rang duquel Mitsubishi, sont des très grands fournisseurs aéronautiques, en particulier de Boeing. Ils sont notamment très présents sur le programme B787.

Le groupe nippon, également actif dans les secteurs de l'énergie nucléaire, des éoliennes et des machines industrielles, ambitionne de compter parmi les principaux fournisseurs mondiaux de cette gamme d'appareils de taille inférieure à ceux proposés par Airbus et Boeing avec leur famille A320 et B737. Quatre ans après Sukhoi, Mitsubishi vient donc se frotter à Embraer et Bombardier dans l'aviation régionale.

Première livraison en 2017

La campagne d'essais devrait durer plus d'un an. La première livraison est prévue au printemps 2017 à la compagnie japonaise All Nippon Airways (ANA). Soit neuf ans après le lancement de ce programme qui a connu un grand nombre de difficultés du fait de plusieurs changements de conception. L'appareil a reçu à ce jour plus de 400 commandes (options comprises).

Une production de 120 appareils par an

Mitsubishi Aircraft, filiale dédiée du conglomérat Mitsubishi Heavy Industries (MHI) prévoit de construire dix appareils par mois avec, pour chacun, un million de pièces. Pas moins de cinq usines au Japon participeront à la production en série du MRJ équipé d'un nouveau type de moteur dit "Turbofan" du motoriste américain Pratt & Whitney (P&W) L'assemblage final aura lieu à Komaki (centre du Japon), tandis que les ailes seront fabriquées à Kobe (sud-ouest) et réunies avec le fuselage à Tobishima (centre).

Un des complexes industriels utilisés, à Matsutaka, a pour ambition de combiner la production de pièces métalliques pour les avions à celles des automobiles afin de mutualiser des moyens industriels et logistiques nombreux dans la région de Nagoya, aussi bien fief des activités aéronautiques de MHI que des usines de voitures Toyota.

Des Boeing assemblés au Japon?

Le groupe voit déjà plus loin et songe déjà au successeur de cet avion MRJ qui vient tout juste de réussir son premier vol d'essai, a indiqué à la presse .

"L'activité aéronautique du groupe ne peut avoir de continuité si l'on s'arrête au seul MRJ, il est important que nous poursuivions avec la prochaine génération", a expliqué ce jeudi le président de Mitsubishi Heavy Industries, Hideaki Omiya, au quotidien à grand tirage Yomiuri

Le MRJ ne concurrence pas les appareils des géants du secteur que sont l'européen Airbus et l'américain Boeing, mais "si nous en venons à songer à des appareils de plus de 100 places nous en discuterons alors avec Boeing", a-t-il ajouté. Pour rappel, Boeing a joué un rôle de conseil dans le développement du MRJ et MHI est depuis des décennies un des plus gros fournisseurs de l'avionneur américain.

"Nous avons avec lui une bonne relation", a souligné Hideaki Omiya qui était précédemment le numéro un exécutif du groupe mais a désormais la fonction plus représentative de président du conseil d'administration.

Et le même d'évoquer la possibilité d'un rôle plus étendu de MHI dans la conception et la fabrication des appareils Boeing: "on peut songer à un codéveloppement tout comme à l'assemblage final d'appareils Boeing au Japon", cite-t-il en exemple.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 3
à écrit le 12/11/2015 à 15:21
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Ça me ne fait pas confiance du tout avec ce marque surtout l'avion. Mon pompe chaleur avec ce marque qu'il m'installe même pas un an qui tombe toujours en panne.

le 12/11/2015 à 18:24
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Mon Dieu, je regrette d'ètre passé voir ce commentaire :-(

le 12/11/2015 à 19:27
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Mais que fait Monsieur le censeur ? C'est une insulte à la langue française !

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