Nouveau siège Business de Qatar Airways : un défi pour l'Airbus A350-1000

La compagnie du Golfe a dévoilé ce mercredi un nouveau siège en classe affaires, qui flirte avec les standards de la Première classe. D'ici un an, près de 75 avions en seront déjà équipés. Ce produit sera installé sur l'A350-1000 dont le premier exemplaire sera livré en octobre à Qatar Airways.
il est possible d'avoir un espace commun pour 4 personnes

Toujours plus loin. Ce mercredi, au salon du tourisme ITB Berlin, Qatar Airways a dévoilé son nouveau siège en classe affaires qui marque une nouvelle étape dans la surenchère que se livrent les compagnies aériennes, et plus particulièrement les transporteurs du Golfe, dans la course au confort.

«Toutes les compagnies proposent à bord un "full flat bed" (un siège convertible en lit plat à 180°, NDLR), mais aucune n'a le luxe de Qatar Airways. Ce nouveau siège est révolutionnaire et nos concurrents auront du mal à suivre », a indiqué le directeur général de la compagnie du Golfe, Akbar Al Baker, qui veut que la compagnie qu'il dirige depuis 20 ans soit la "meilleure du monde".

Des suites

S'il ne fait pas de doute que les autres compagnies réagiront, notamment les transporteurs du Golfe comme ou d'Asie, il est vrai en effet, que ce siège affiche un nouveau standard, proche de ceux observés jusqu'ici en Première classe. Conçu par B/E Aerospace, ce siège, qui sera installé sur la flotte de Boeing 777 et d'Airbus A350 de Qatar Airways, va encore plus loin que celui d'Etihad, présenté (il y a trois ans et qui d'ailleurs va être prochainement remplacé), avec un concept de suite qui n'avait été observé jusqu'ici qu'en Première classe. Pouvant se fermer, ces suites permettent aux passagers de s'isoler du reste de la cabine.

Lits double

La configuration choisie permet également d'offrir pour la première fois en classe affaires un lit double comme l'a fait, un temps, Singapore Airlines en Première classe, mais aussi de pouvoir créer un espace commun pour 4 personnes avec quatre sièges face à face deux-à-deux, permettant notamment d'organiser des réunions. A cela, s'ajoutent un écran très large (21,5 pouces, soit 54 cm, de diagonale) et un système de divertissement (IFE) qui, avec plus de 3.000 choix possibles, est le plus riche du secteur.

Akbar al Baker n'a pas souhaité communiquer le montant de cet investissement. "Je n'aime pas indiquer ce que l'on dépense", a-t-il dit.

De quoi une nouvelle fois alimenter les attaques de ses concurrents sur les aides publiques dont bénéficient les trois grandes compagnies du Golfe qui, toutes, sont détenues par leur Etat.

Réaménagement rapide

Si les caractéristiques de ce siège sont impressionnantes, le rythme d'implantation de ce nouveau produit à bord l'est tout autant. Ce siège va non seulement être installé sur tous les B777 et A350 neufs que doit recevoir la compagnie mais aussi sur les appareils actuellement en service (43 B777 et 13 A350). Or, d'ici mi-2018, Qatar Airways entend disposer de ce nouveau produit sur toute sa flotte de B777 et d'A350 (soit sur près de 75 appareils

«Pendant cette période, il y aura en permanence 3 avions cloués au sol. Il faut 3 semaines pour installer ces nouveaux sièges dans un avion », a expliqué Akbar al Baker.

Ce nouveau siège disponible en août sur Paris

Le premier appareil sera un B777 réaménagé. Il sera mis en place sur la ligne Doha-Londres Heathrow en juin. Le second, toujours un B777, sera quant à lui positionné sur Paris en août ou en septembre, le troisième sur New York. Côté Airbus, le premier appareil équipé, sera le premier A350-1000, lequel doit être livré à Qatar Airways en octobre. Ce siège ne sera donc disponible que sur les B777 et les A350. Il ne peut entrer dans les B787 et dans le pont supérieur de l'A380 qui accueille la classe affaires de Qatar Airways. Un nouveau siège adapté à ces deux cabines sera installé. Leurs standards seront proches de celui du siège dévoilé ce mercredi, pour proposer un "produit uniforme" quel que soit le type d'avions, a précisé Akbar al Baker. Ce dernier a par ailleurs précisé qu'il prendrait les 3 derniers des 10 A380 commandés mais qu'il n'exercerait pas les 3 options dont la compagnie disposait.

Dispositif spécial

Un tel siège constitue un défi pour les entreprises en charge de ce réaménagement mais aussi pour Airbus et Boeing qui doivent l'installer sur les avions neufs de Qatar Airways. Et plus particulièrement pour Airbus, qui en plus de devoir livrer dans les temps et avec la qualité promise le premier A350-1000, aujourd'hui en cours de certification, devra le faire en intégrant un matériel très complexe, avec une multitude de pièces à assembler avant de l'installer. L'avionneur semble néanmoins confiant pour relever le défi. Pour cela, un dispositif un peu spécial a été décidé. Qatar Airways a notamment imposé que des équipes d'Airbus aillent à dans les usines de Boeing à Seattle, voir comment se fait cette installation.

Par ailleurs, vu la complexité du siège (il y a  près de 150 pièces à assembler), des équipes de B/E Aerospace viendront en renfort pour installer les sièges des premiers exemplaires concernés. Malgré ce challenge, Airbus est en train, péniblement de rattraper le retard des livraisons d'A350. Mi-2018, l'avionneur compte avoir livré le niveau d'A350 prévu dans le contrat. Côté qualité, le dernier appareil livré à Qatar Airways n'aurait pas eu de souci relevé par la compagnie du Golfe, réputée pour son intransigeance.

 Voir ici le débat du Paris Air Forum 2014 : Course au confort dans les avions : un défi pour les industriels

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Commentaires 3
à écrit le 10/03/2017 à 12:24
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Il reste des gens pour prendre les vieux nev et les business d'un autre âge d 'Air France a bout de souffle ?

à écrit le 10/03/2017 à 10:56
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Bien sûr que l' état quatari les aide, de même que les Usa protègent leurs productions agricoles (aide alimentaire) et industrielles . En Europe, pas question ; il faut couler les entreprises au nom du nouveau dieu : le libéralisme ... De toute l'hi...

à écrit le 09/03/2017 à 17:33
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A la fin de l'article : ce n'est pas de l'intransigeance mais la volonté que les contrats soient respectés dans les temps et la qualité stipulés. Evidemment, ce dernier point n'est pas toujours dans les habitudes de beaucoup de sociétés françaises......

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