Pourquoi Airbus garde finalement les activités de sécurisation de frontières

Pour Airbus Group, les activités de sécurisation des frontières ne sont pas encore stabilisées. Du coup, elle reste dans le groupe.
Michel Cabirol
"La cession des activités Border Security n'est plus d'actualité", selon un courrier adressé aux salariés.

C'est une belle entorse à la nouvelle stratégie d'Airbus Group, baptisée "We make it fly". Le groupe aéronautique a annoncé lundi à ses salariés d'Airbus Defence and Space (ADS) que les activités électroniques de défense et de sécurisation des frontières resteraient finalement dans sa division défense. Pourtant, la direction d'Airbus Group dans le cadre de la revue stratégique de son portefeuille d'activités avait il y a un peu plus d'un an, pris la décision de céder ces activités. "Cette décision se fondait sur la non adéquation de ces activités avec la vision d'Airbus « We make it fly »", est-il écrit dans un courrier adressé aux salariés, que La Tribune s'est procuré.

"La cession des activités Border Security n'est plus d'actualité, selon le courrier adressé aux salariés. Nous prévoyons de créer pour ces activités une entité organisationnelle qui sera directement rattachée au CEO d'Airbus Defence and Space. Les représentants du personnel seront immédiatement associés aux discussions à venir".

La direction d'Airbus Group avait envisagé "la cession combinée des activités électroniques de défense et de sécurisation des frontières au début du processus de vente suite aux retours d'acheteurs potentiels, alors intéressés par une offre globale". Dans ce cadre, le groupe a lancé la filialisation juridique de la branche électronique de défense sous la raison sociale Airbus DS Electronics and Border Security GmbH, finalisée en janvier.

Pourquoi ce revirement?

Le contrat de sécurisation des frontières saoudiennes et roumaines reste visiblement compliqué, pour ne pas dire plus. Du coup, les prévisions d'Airbus Group "basées sur la réalisation d'étapes cruciales en 2015 (notamment dans le cadre du projet de sécurisation des frontières saoudiennes), et la cession envisagée début 2016 se sont toutefois révélées trop optimistes". C'est pourquoi, Airbus Defence and Space a décidé d'exclure cette activité Border Security des actifs à céder et de la maintenir au sein de la division défense. "Les employés concernés, qui pour la plupart n'ont pas encore été transférés dans la nouvelle société, demeureront au sein d'Airbus Defence and Space", a confirmé le groupe dans son courrier.

Airbus Defence and Space va se concentrer "pleinement sur la stabilisation des projets de sécurisation des frontières d'un point de vue technique, ainsi que sur le développement de relations stables avec nos clients". "Les activités de sécurité des frontières subissent chaque année des pertes de plus de 50 millions d'euros et leur valeur d'entreprise est au mieux nulle", a précisé à Reuters une source.

Dans ce contexte, le groupe prévoit qu'un accord de coopération portant sur la livraison des prestations sera conclu entre Airbus DS Electronics and Border Security GmbH  et Airbus Defence and Space (pour l'entité Border Security). Enfin, Airbus Group prévoit dans le domaine de la sécurisation des frontières de "remporter de nouveaux contrats. Cette démarche devra faire l'objet d'une évaluation extrêmement minutieuse des risques".

Vers une vente rapide des activités d'électronique

Avec cet obstacle en moins, la cession des activités électroniques de défense pourra être menée à bien comme initialement prévu, a estimé Airbus Group. "Au vu de l'avancée rapide des négociations, la conclusion du contrat devrait survenir dans les prochaines semaines", a-t-il assuré dans son courrier. Le groupe européen a mis en vente plusieurs de ses activités pour recentrer sa branche défense sur les avions, les missiles, les lanceurs et les satellites. Les cessions envisagées représentent un chiffre d'affaires total d'environ deux milliards d'euros.

Il prévoyait initialement de choisir avant la fin 2015 l'acquéreur de son activité d'électronique de défense et avait présélectionné les spécialistes du rachat d'entreprises, les deux fonds Carlyle et KKR. La division d'électronique de défense a été valorisée à 1,3 milliard d'euros et le retrait de l'activité de sécurité des frontières ne se traduira pas par une baisse de prix, a estimé Reuters, selon une source proche du dossier.

Michel Cabirol

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 18/02/2016 à 12:05
Signaler
Les activités "border sécurity" sont essentiellement situées en Allemagne logées dans DS coûtent au groupe et ne valent pas grand chose. C'est cruel mais il va falloir assumer la casse sociale.

à écrit le 18/02/2016 à 0:34
Signaler
Si cela ne fait pas changer le prix de l'activité, cela signifie que ça ne vaut pas grand chose, voire que cela risque de rapporter plus d'em....des que de bénéfices. Encore une fois les salarié de D&S vont apprécier de réceptionner le cadeau et d'as...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.