Proglio renonce à Thales : "Nous avions confiance en l'homme", dit le Pdg de Dassault

Eric Trappier, Pdg de l'avionneur français qui est co-actionnaire du groupe d'électronique et de défense, regrette la décision d'Henri Proglio, l'ancien patron d'EDF, qui devait devenir président de Thales.
"On s'adaptera, on trouvera une solution, avec l'État. On a l'habitude, on cohabite", a déclaré Eric Trappier.

Alors qu'il allait être nommé président du conseil d'administration de Thales, Henri Proglio a préféré renoncer après avoir été rappelé à l'ordre par Bercy, qui lui demandait de rompre ses liens avec Rosatom, l'agence russe de l'énergie atomique. Une défection surprise qui ne rend "pas très heureux" Eric Trappier, le Pdg de Dassault Aviation, co-actionnaire du groupe d'électronique et de défense, comme il l'explique mardi 12 mai à L'Express.

"Nous avions confiance en l'homme, en sa loyauté. Il a quand même été Pdg d'EDF!"

Mais, a-t-il ajouté, "on s'adaptera, on trouvera une solution, avec l'État. On a l'habitude, on cohabite". Pour Eric Trappier, le plus important reste néanmoins de ne pas porter atteinte au groupe d'électronique de défense.

"Ce qu'il faut surtout, c'est ne pas déstabiliser Thales, ce serait mauvais pour tout le monde, sauf pour les concurrents."

L'État, "pas le meilleur actionnaire du monde"

Déplorant la rupture "unilatérale" de l'accord trouvé avec l'État (l'actuel Pdg de Thales Patrice Caine conservant la direction exécutive), le patron de l'avionneur adresse un tacle à celui qu'il qualifie de "pas le meilleur actionnaire du monde" et qui détient 26,36% du capital de Thales, Dassault Aviation en possédant 25,28% :

"Pourquoi cette affaire de conflits d'intérêt sort-elle maintenant ? Il y a six mois, on n'a pas demandé à Henri Proglio de choisir entre ses différents mandats. Il y a six mois, on lui a promis une certaine rémunération, qui n'est plus la même aujourd'hui."

La question de la rémunération d'Henri Proglio à Thales a fait l'objet de discussions serrées en février mais ne posait finalement plus de difficulté. D'après Le Monde, l'intéressé se serait en effet contenté des 140.000 euros par an imposés par Bercy, alors qu'il en réclamait au départ 400.000.

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Commentaires 6
à écrit le 13/05/2015 à 17:37
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On est déçu chez Dassault, évidemment on comptait, avec cette nomination en famille, faire la bonne affaire .. et même l'affaire du Siècle.

à écrit le 13/05/2015 à 15:20
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La question nest pas de savoir si on aime ou pas, c'est d'avoir un bon dirigeant et il a fait son boulot. Par principe quand l'état veut gérer à la place des autres c'est pas une réussite, en conséquence je vends les actions de la société, c'est ce q...

à écrit le 13/05/2015 à 14:59
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Pas grave pensent certains A Lauvergeon est disponible ! Après on dira que l'État n'est "pas le meilleur actionnaire du monde"...

à écrit le 13/05/2015 à 13:36
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Bonne Nouvelle Ça suffit les copains des copains

à écrit le 13/05/2015 à 11:52
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Arretons de nous prendre seulement pour des imbeciles. Proglio a ete nommee chez EDF sur ordre de Sarkozy cela fait-il de lui un homme de confiance, voire un dirigeant d'entreprise. Par ailleurs, Dassault se plaint de l'etat actionnaire, moins de l'e...

le 13/05/2015 à 17:00
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pour tout vous dire, en interne thales beaucoup de gens en interne thales sont pas mecontents de cette issue. personne ne comprenait l'arrivée de mr proglio, qui ne connaît rien au secteur et la dissociation directeur général / président du CA......

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