Quel avenir pour Zodiac après le rachat de B/E Aerospace par Rockwell Collins ?

L'annonce dimanche du rachat du fabricant de sièges B/E Aerospace par Rockwell Collins, relance les spéculations sur un rachat de Zodiac, faisant progresser le cours de Bourse de l'équipementier français. Explications.
Fabrice Gliszczynski
Ce lundi, à 15h30, l'action de Zodiac Aerospace progressait de 1,40% à 21,75 euros.

L'annonce dimanche du rachat pour 8,3 milliards de dollars (dette de 1,9 milliard comprise) de l'équipementier aéronautique américain B/E Aerospace, spécialiste des cabines d'avions, par son compatriote Rockwell Collins, spécialisé au contraire dans l'avionique et les technologies de l'information, a relancé les spéculations sur un rachat de Zodiac Aerospace, lesquelles ont fait grimper le titre du groupe français. Ce lundi, à 15h30, l'action de Zodiac Aerospace progressait de 1,40% à 21,75 euros.

Une acquisition surprise

En l'absence de synergies peu évidentes entre Rockwell Collins et B/E Aerospace, un certain nombre d'analystes traduisent cette opération par la volonté urgente des équipementiers de grossir afin de pouvoir lutter contre la pression sur les prix imposée par les constructeurs d'avions, comme Airbus ou Boeing.

«Compte tenu de l'absence de nouveaux programmes d'avions et de la faiblesse des prix du carburant qui ne pousse pas les compagnies aériennes à commander des avions neufs, les avionneurs vont davantage chercher à se différencier par une baisse du prix de leurs avions. Comme ils ne veulent pas rogner leurs marges, ils risquent d'accentuer la pression sur les prix des achats commandés aux équipementiers, lesquels n'ont d'autres choix que de se regrouper pour pouvoir absorber cette baisse des prix », explique à La Tribune Yan Derocles, analyste chez Oddo Securities, qui a relevé sa recommandation sur Zodiac de "neutre" à "achat".

Selon cette logique, Zodiac aurait donc tout intérêt à accepter un mariage avec un équipementier. En outre, explique l'analyste parisien,"le fait que B/E Aerospace, concurrent de Zodiac, se soit adossé à un gros équipementier, accentue la pression sur les familles détentrices d'une grosse partie du capital de l'entreprise."

Restructuration industrielle

Si la course à la taille constitue la principale raison à de tels rapprochements, l'éventail de candidats peut s'avérer très large. D'autant plus si une opération se déclenchait rapidement avant que ne soit finalisé le plan de restructuration industrielle du groupe.

"Aujourd'hui les activités de Zodiac sont encore indépendantes les unes des autres. Un repreneur pourrait se séparer facilement d'une business unit qu'il ne souhaiterait pas conserver. Demain, une fois le plan Focus achevé, ce sera plus compliqué dans la mesure où Zodiac sera plus intégré", explique un expert.

Safran : "pas d'acquisitions en vue pour l'instant"

En raison de ses difficultés industrielles qui ont entraîné la dégringolade du cours de Bourse de Zodiac, de nombreux observateurs parient régulièrement sur un rachat de l'entreprise française, notamment de la part de Safran, éconduit en 2010 en raison de l'hostilité des actionnaires familiaux de Zodiac. Dans une interview accordée en septembre à La Tribune, Philippe Petitcolin, le directeur général de Safran assurait qu'il n'avait «pas d'acquisitions en vue pour l'instant.»

En mars, le président du directoire de Zodiac Olivier Zarrouati s'était dit ouvert à toute offre de rachat "raisonnable" et conforme aux intérêts du groupe mais la direction a souligné que la société ne s'était pas pour autant mise en vente. Honeywell, qui a échoué à racheter United Technologies, est également cité parmi les groupes cherchant à se développer par croissance externe.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaire 1
à écrit le 25/10/2016 à 7:53
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Se faire racheter par Safran... il y a certainement des façons plus agréables de mourir. Sagem a décimé les entreprises françaises de techno aero pendant les trente dernières années.

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