Et maintenant, que va faire Renault Trucks Defense ?

La France demande à Volvo Group de se remobiliser et de lancer un plan de développement pour Renault Trucks Defense, fragilisé par le processus de vente.
Michel Cabirol
Ces derniers mois, plusieurs sources interrogées par La Tribune avait exprimé leurs inquiétudes sur la fragilisation de Renault Trucks Defense en raison de sa vente et de la longueur du processus.

Quel incroyable virage à 180 degrés dans la stratégie de Volvo Group. Le constructeur suédois, qui voulait à tout prix céder son activité Governement Sale dont fait partie Renault Trucks Defense (marques RTD, Acmat et Panhard), l'a retiré mardi de la vente à la très grande surprise du gouvernement français et des deux acheteurs qui s'étaient déclarés depuis plusieurs mois (Krauss-Maffei Nexter Defense Systems et du groupe belge CMI). Les offres financières des deux groupes (entre 300 et 400 millions d'euros) étant très éloignées des attentes de Volvo Group (700 millions d'euros) et, en particulier, de son directeur financier, Jan Gurander, ce dernier s'est finalement retrouvé dans une position intenable par rapport à ce qu'il avait promis.

Alors que Krauss-Maffei Nexter Defense Systems (KNDS) l'a appris mardi au dernier moment juste avant son conseil d'administration à Amsterdam, les dirigeants de CMI ont quant à eux découvert, selon nos informations, la décision de Volvo Group... au moment de la publication du communiqué du groupe suédois. Volvo Group a visiblement pris sa décision très récemment, décrypte-t-on à La Tribune. Quoi qu'il en soit, la désinvolture avec laquelle Volvo Group a traité les deux acheteurs a été très peu appréciée.

Fragilisation de Renault Trucks Defense

Pour Renault Trucks Defense (RTD), la vie reprend enfin son cours après une parenthèse d'environ un an, qui a quelque peu déstabilisé une entreprise clé pour l'armée française, et notamment pour l'armée de Terre. Ces deux derniers mois, plusieurs sources interrogées par La Tribune avaient exprimé leurs inquiétudes sur la fragilisation de RTD en raison de la longueur du processus de vente. L'entreprise, qui a enregistré quelques départs importants, était beaucoup moins agressive ces dernières semaines à l'exportation où pourtant elle a régulièrement de bons résultats. En outre, l'armée de Terre avait constaté quelques problèmes de qualité sur des projets en cours.

D'ailleurs, cette vente était suivie de très près par l'état-major de l'armée de Terre, pour qui le programme Scorpion auquel participe RTD, est d'une importance stratégique. Et au sein de l'armée de Terre, l'inquiétude montait également en raison de la tournure de la vente de RTD, qui concourt également sur un appel d'offres très important, le VBMR léger (4 X 4 de 10-12 tonnes). Les trois marques françaises de RTD (Renault, Acmat et Panhard) fournissent 90% environ des plateformes blindées actuellement en service dans l'armée de Terre française. Et le poids du programme Scorpion dans le carnet de commandes de RTD pèserait 70% de la valeur de RTD. Les deux acquéreurs montraient également de plus en plus de signes d'inquiétude sur les dégâts occasionnés par la longueur du processus de vente de RTD.

Et maintenant?

Que va faire Volvo Group de RTD? Selon des sources concordantes, la France sera très attentive à comment le groupe suédois s'occupe de RTD. Notamment, elle lui demande de remobiliser rapidement dans un premier temps le corps social (management et salariés) de l'entreprise française, de la remettre sur les rails, et, enfin, de redéfinir sa stratégie de conquête. Comment Volvo va s'y prendre pour développer RTD? C'est l'une des principales questions que se pose la France.

A Volvo Group d'écrire la prochaine étape sous l'œil vigilant de la France. Pour autant, avec cette annonce précipitée, le constructeur suédois n'a pas encore eu le temps de préparer la suite de l'histoire de RTD. "Volvo Group Governmental Sales se développe positivement et s'est construit un carnet de commandes conséquent", avait simplement expliqué le constructeur suédois quand il avait annoncé mardi dernier ne plus vendre cette activité.

Michel Cabirol

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Commentaires 5
à écrit le 10/02/2019 à 13:34
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Le problème de se groupe s'est qu'ils est rester tres léthargie ... Pas d'évolution des programme majeure ... ( VBL , VAB ) Pas de develloppement dè prototype ... ( VAB 8 x8 ) Abcence dè vrais politique d'intégration de l'armement ... La tourell...

à écrit le 30/10/2017 à 10:25
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encore un groupe qui partira à l'étranger, stratégique pourtant .. après Alstom, STX, Lafarge, Technip, Alcatel ect...

le 10/02/2019 à 13:36
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Se groupe n'est plus francais , mais á étaient vendu , il y a bien longtemps ....

à écrit le 24/10/2017 à 15:26
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La nouvelle fusion Nexter et de l'allemand, devrait racheter

le 10/02/2019 à 13:40
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Ils ont fait une proposition , mais cela n'intéresse pas le vendeur .... Donc ils vons attendre .... Ensuite l'armée francais qui depends á 70% dè ses matériel , conduits un politique de divertification , çar ils ont fait monter la pression avec cet...

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