Retour sur Terre de la fusée d'Amazon : un exploit, vraiment ?

La société spatiale fondée par Jeff Bezos s'est félicitée d'avoir fait revenir une fusée sur Terre après un vol suborbital atteignant 101 kilomètres. Mais les grandes agences spatiales mondiales comme la NASA ou l'ESA (Agence spatiale européenne) sont déjà capables de ramener un engin de l'espace jusque sur Terre.
Ce projet doit permettre de larges économies sur la fabrication des lanceurs.

On connaissait SpaceX, la société de lancement de satellites lancée par Elon Musk, patron de Tesla, et qui fait peur aux Européens. Il faudra désormais compter avec Blue Origin, une société fondée en 2000 par Jeff Bezos, patron d'Amazon.

Une vitesse de 7.000 km/h

Blue Origin a réussi à lancer une fusée qui est revenue sur sa base de lancement. Le lanceur baptisé New Shepard, du nom d'Alan Shepard, premier américain à avoir effectué un vol suborbital en 1961, a largué une capsule après avoir atteint une altitude suborbitale de 101 km avant d'opérer un retour sur Terre. Le retour a atteint la vitesse de 7.000 km/h. L'engin a activé ses parachutes ainsi qu'un moteur afin de freiner cette chute à environ 1.500 m de son point d'arrivée (voir vidéo en illustration).

En réalité, les grandes agences spatiales mondiales comme la NASA ou l'ESA (Agence spatiale européenne) sont déjà capables de ramener un engin de l'espace jusque sur Terre. SpaceX, l'agence fondée par le flamboyant patron de Tesla et milliardaire, Elon Musk, a également pu ramener un module sur Terre. En revanche, celui-ci n'a pas pu atterrir sur la cible programmée, tandis que "New Shepard" est revenu sur sa rampe de lancement.

Les applaudissements nuancés d'Elon Musk

Son concurrent Elon Musk, la patron de SpaceX, l'a félicité sur Twitter tout en minimisant l'importance de cette réussite. Il explique ainsi que le lanceur et la capsule de Blue Orgin volent seulement à une altitude suborbitale, ce qui rend moins compliqué le retour du lanceur au sol.

En octobre 2014, c'est un autre milliardaire qui essuya un échec, dramatique cette fois. Richard Branson, via sa société Virgin Galactic, a vu sa navette suborbitale Space ShipTwo se fracturer lors d'un vol d'essai tuant le copilote et blessant le pilote.

Projet prometteur, mais modèle économique compliqué

Pour Jeff Bezos, ce projet est prometteur. Il doit permettre d'importantes économies sur la fabrication des lanceurs. Il vise également des voyages touristiques dans l'espace à horizon 2017. Dans ce cadre, celui qui a racheté le Washington Post en 2013, a annoncé en septembre un investissement de 200 millions de dollars pour développer et construire des lanceurs et capsules spatiales en Floride.

"La pleine récupération du lanceur change la donne et nous sommes impatients de voler de nouveau", a déclaré Jeff Bezos.

     | Lire D'Amazon au Washington Post, le portrait de Jeff Bezos en images

Mais, le modèle économique de cette technique n'est pas aussi évident car si le lanceur est bien de retour sur Terre, il doit pourtant subir des ajustements techniques et des réparations éventuelles forcément coûteux. Ainsi, l'équation économique n'est pas aussi évidente que ne l'affirme Jeff Bezos.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 26/11/2015 à 15:30
Signaler
Je ne crois pas, contrairement à ce que vous écrivez que les agences américaines et européenne soient en mesure de faire des retours de lanceurs en bon état, il s'agit seulement de quelques composants. L'ESA prévoit un lanceur réutilisable seulement ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.